![]() |
Station terminale nous raconte, à travers la lecture du journal intime du frère du narrateur, l'histoire d'un homme nihiliste et rejetant toutes valeurs inculquées par la société. Le livre se présente alors sous la forme du témoignage d'un homme amoral et de la constatation de son frère qui rejette tous ces idéaux. Homme à la vie simple, il n'arrive pas à comprendre les actes de son frère. Même si le livre se veut une ode au nihilisme et une critique du politiquement correct, ces thèmes ne servent que de prétexte à l'attrait des jeunes filles, des nymphettes chères à Nabochov. Le principal problème de ce livre provient de l'écriture de ce court roman. Cela dessert terriblement le livre : tout le livre me faisait penser à un enfant qui découvre des gros mots les sortant à la chaîne, sans cohérence. Un coup, un paragraphe parle des roumains et des immigrants, l'autre coup, des femmes et de leurs dénigrements. La seule chose que ne critique pas l'auteur du journal intime, ce sont les jeunes filles, les adolescentes. Ça et le suicide, thème omniprésent dans la fin du roman. Dès lors, trois problèmes s'opposent à moi en tant que lecteur. Les deux premiers problèmes sont très personnels et sont liés à mes valeurs. D'une part, l'attrait pour les nymphettes m'a plutôt gêné, non pas pour son coté amoral, mais par sa façon d'être traité. Les nymphettes, souvent âgées d'une quinzaine d'années, sont plates, pas du tout développés psychologiquement. Elles sont soit attirées par une personne plus âgé par provocation ou pour se faire entretenir, à l'image des Suggar Daddy. Je conseille de lire Lolita de Nabochov sur ce sujet, où la jeune fille, bien que provocante, est plus à la recherche d'une entité protectrice, d'un repère stable, que d'un Suggar Daddy pour l'entretenir, ou encore Dragon de Thomas Day, qui montre où mène cette tendance des Suggar Daddy et de cette mode où l'on assume son attrait pour les jeunes : commerce infantile, prostitution et tourisme sexuel. D'autre part, cet appel au suicide à la fin du livre, me fait penser à une philosophie un peu « élitiste », dans le sens d'une philosophie de niche, pas vraiment en contact avec la réalité, très théorique. Enfin, l'écriture sonne le glas du livre : même si l'on omet toutes les valeurs véhiculés par ce roman, l'écriture très bateau, sans beaucoup de cohérence laisse penser à une suite, une liste de provocations qui tombe toutes à plat. Même si je ne suis pas le public visé, je ne conseille vraiment pas ce livre, à part aux fans de l'auteur et même les nihilistes ne trouveront pas vraiment leur bonheur. Ce livre est une liste de provocations basé essentiellement sur les nymphettes et le suicide. Ce livre est une ode à une philosophie sans contact avec la réalité, une philosophie des sphères supérieures, qui est largement desservit par une écriture plate et des personnages à la limite de l'enfantin. Sûrement meilleur essayiste que romancier, Roland Jaccard n'a pas su me convaincre, ni par sa philosophie, ni par ses romans. + Lire la suite |
« […] les auteurs d'aphorismes, surtout lorsqu'ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l'élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu'à convaincre, à désillusionner plutôt qu'à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d'être si peu moraux.
[…] le moraliste est le plus souvent un homme d'action ; il méprise le professeur, ce docte, ce roturier. Mondain, il analyse l'homme tel qu'il l'a connu. […] le concept « homme » l'intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes.
[…] le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l'incite à rentrer en lui-même, à poursuivre sa réflexion. […]
On peut toutefois se demander […] s'il n'y a pas au fond du cynisme un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n'est pas un idéaliste déçu qui n'en finit pas de tordre le cou à ses illusions.
[…] » (Roland Jaccard.)
0:00 - Vauvenargues
0:10 - Georges Perros
0:19 - Anatole France
0:29 - Prince de Ligne
0:40 - Jules Renard
0:49 - Blaise Pascal
1:13 - André Ruellan
1:23 - Jean Rostand
1:35 - Georg Christoph Lichtenberg
1:45 - Michel de Montaigne
2:08 - Marc Sautet
2:29 - Cardinal de Retz
2:40 - Montesquieu
2:54 - William Blake
3:05 - Emil Cioran
3:23 - Arthur Schopenhauer
3:57 - Alphonse Esquiros
4:11 - La Rochefoucauld
4:23 - Alexander Mitscherlich
4:34 - Générique
Contenu suggéré :
DICTIONNAIRE DU PARFAIT CYNIQUE #2 : https://youtu.be/ER32fi_Jcn0
DICTIONNAIRE DU PARFAIT CYNIQUE #1 : https://youtu.be/PAkTz48qZrw
NI ANGE NI BÊTE : https://youtu.be/aBUASQxO9z4
S'IL N'Y AVAIT DE BONHEUR QU'ÉTERNEL... : https://youtu.be/bHCEHBhdLLA
LES CHIENS CÉLESTES : https://youtu.be/zZ-0H1qTlJg
PETITE FOLIE COLLECTIVE : https://youtu.be/Ge4q_tfPWjM
AD VITAM AETERNAM : https://youtu.be/YjvEBidvMXM
QUE SUIS-JE ? : https://youtu.be/sbWh58UeGvE
LA LUCIDITÉ POUR LES NULS : https://youtu.be/mMXwZq9N2kk
Philosophie : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8pT0¤££¤55Georg-Christoph-Lichtenberg80¤££¤9ptGAv
Référence bibliographique :
Roland Jaccard, Dictionnaire du parfait cynique, Paris, Hachette, 1982.
Images d'illustration :
Vauvenargues : https://www.buchfreund.de/de/d/p/101785299/luc-de-clapiers-marquis-vauvenargues-1715-1747#&gid=1&pid=1
Georges Perros : https://editionsfario.fr/auteur/georges-perros/
Anatole France : https://rickrozoff.files.wordpress.com/2013/01/anatolefrance.jpg
Prince de Ligne : https://tresorsdelacademie.be/fr/patrimoine-artistique/buste-de-charles-joseph-prince-de-ligne#object-images
Jules Renard : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a5/Jules_Renard_-_photo_Henri_Manuel.jpg
Blaise Pascal : https://www.posterazzi.com/blaise-pascal-french-polymath-poster-print-by-science-source-item-varscibp3374/
André Ruellan : https://www.babelio.com/auteur/