Citations sur Le Chat qui parlait aux fantômes (20)
— Les appliques sont-elles réparées ? demanda Qwilleran.
— Il n’y a rien que des ampoules mal vissées, dit l’électricien. S’il y a beaucoup de vibrations, elles peuvent se desserrer spontanément, spécialement ce type en forme de flamme.
— Qu’est-ce qui peut provoquer des vibrations ? demanda Qwilleran.
— Qui sait ? Une machine à laver, un tracteur, une pompe ou même de petits appareils ménagers. On peut incriminer tout objet qui provoque un déséquilibre. Eh bien, au revoir. Appelez-moi encore quand vous aurez un problème de ce genre !
Qwilleran fronça les sourcils. Il imaginait déjà ce que cette entreprise allait facturer pour un déplacement jusqu’à North Middle Hummock.
Lorsqu’il ouvrit la porte, les chats vinrent l’accueillir et il leur lança :
— Vous autres deux poids lourds devrez cesser de provoquer des trépidations en grattant avec vos griffes !
- Comment s'appelle-t-il ? demanda-t-il.
- Bootsie et il va devenir grand et fort, juste comme Koko !
"Ça m'étonnerait avec un nom pareil", pensa Qwilleran.
Les vieux pavés de la grande rue, humides après une récente ondée, brillaient comme une scène de nuit dans un film à suspens. Je traversai le centre de Pickax à cent kilomètres à l'heure et brûlai le seul feu rouge de la ville.
Ensuite il n'y avait plus d'éclairage et il faisait sombre sur ces routes de campagne. Cela avait été une région minière au XIXème siècle. Maintenant la route nationale est bordée de mines abandonnées, de puits effondrés avec des panneaux annonçant "Attention, danger", mais par cette nuit sans lune, tout disparaissait dans l'obscurité.
Vous connaissez les petites villes, les gens n'ont rien d'autres à faire que remuer la boue.
Pourquoi, se demanda Qwilleran, les chats se montrent-ils si curieusement attentifs ou si souverainement indifférents ?
Ce clan [les Mackintosh] a toujours été réputé pour ses poches profondes et ses bras courts.
En retournant à North Middle Hummock, Qwilleran réfléchit. Lui et Riker se souvenaient de leur professeur d'anglais qui demandait régulièrement à la classe d'écrire un devoir de mille mots sur un sujet quelconque comme le temps, le petit déjeuner ou la couleur verte (...). Lorsqu'il était étudiant, Qwilleran avait grogné et protesté comme les autres, mais aujourd'hui, il pouvait écrire un article de mille mots sur n'importe quel sujet à tout moment. (p.106)
Trop étonnée pour songer à regarder vers la porte de la chambre, Polly demanda :
-Suggérez-vous la présence d’un… fantôme ? Vous vous êtes toujours moqué de ce genre de phénomène.
- Je dis seulement que je n’en sais rien. Il se passe quelque chose que je ne comprends pas. Koko passe des heures à regarder dehors à la fenêtre où Iris a vu cette apparition terrifiante.
- Que voit-on ?
- La nuit, rien, à moins d’avoir des yeux de chat. Le jour, on ne voit que la cour et la vieille grange. Les oiseaux sont déjà tous partis pour le Sud, semble-t-il, et les écureuils se rassemblent sur Fugtree Road pour faire des razzias dans les chênes. Et pourtant quelque chose captive l’attention de Koko. Il renifle aussi le sol de la cuisine en poussant des grognements sourds.
- Comment le savez-vous ?
- Elle me parlait au téléphone, juste à ce moment-là. Peu après, je suis arrivé et je l’ai trouvée morte sur le sol de sa cuisine. Assez bizarrement, toutes les lampes étaient éteintes, dehors comme dedans. « Crise cardiaque », a dit le coroner, mais j’ai vu l’expression terrifiée sur son visage et je prétends que ce n’était pas une crise cardiaque pure et simple. Elle est morte de peur, envoyant, de façon délibérée ou accidentelle, quelque chose par la fenêtre. C’est peut-être le même « quelque chose » qui a éteint les lumières soit avant, soit après qu’elle a perdu connaissance.
- Qu’est-ce qui vous a conduit à cette conclusion Qwill ?
- L’observation, la spéculation, la réflexion, répondit-il, en lissant sa moustache. Au Vieux moulin de pierre, la nuit dernière, vous vous en souvenez peut-être, j’ai demandé si la ferme Goodwinter avait la réputation d’être hantée. Je ne faisais pas simplement la conversation. Avant sa mort, Iris s’est plainte de bruits dans les murs… de coups, de gémissements et même de cris. Dans sa dernière lettre à son fils, elle était presque folle de terreur et suggérait qu’il y avait des esprits néfastes dans la maison. Puis, juste avant de mourir, elle a vu quelque chose à la fenêtre qui l’a terrifiée.