Existe-t-il un fantasme dans le domaine de l'épouvante qui soit aussi tenace que celui de la maison hantée ? Qui n'a jamais fait le cauchemar de se trouver dans une maison inconnue, sans aucun repère, et peut-être même soumis(e) à des phénomènes paranormaux ?
Hill House est une vieille bicoque baroque et gothique comme les architectes du XIXème siècle ont seuls su en bâtir, rivalisant de tourelles et d'échauguettes, crénelées de corbeaux en pierres de taille et ornementées d'un nombre conséquent de gargouilles, à faire pâlir d'envie une cathédrale. Or cette gentilhommière dont vous devinez sans peine l'aspect lugubre ne semble pas uniquement renfermer entre ses murs quelques chauve-souris et autres noires araignées. Le Dr Montague, chercheur dans le domaine parapsychique, est attentif aux rumeurs qui affirment qu'aucun locataire n'a pu dormir à Hill House plus de deux nuits, et il ne lui en faut pas davantage pour vouloir percer ce mystère. Convoquant à ses côtés trois jeunes gens - qui offrent toutes les apparences de la "bande à Scooby-Doo" -, le digne professeur se tient prêt à affronter les mystères de la sinistre baraque.
Ce roman d'épouvante tient toutes ses promesses. Rythmé, efficace et d'une écriture très accessible, "Maison hantée" de Shirley Jackson m'a transportée entre les murs hostiles de Hill House en compagnie de Luke, Éléonore et Théodora. Mes quelques craintes de départ - motivées par la recommandation de Stephen King le décrivant comme "le meilleur roman fantastique de ces cent dernières années" (sachant que Stephen King n'a jamais réellement réussi à me faire frisonner) -, je me suis laissée prendre au jeu des ombres et des secrets.
Une lecture divertissante dans son genre, de celles qui font courir un inhabituel frisson glacé le long de la colonne vertébrale quand on la découvre tard le soir, dans une maison solitaire... Un huis-clos au charme un peu kitsch mais addictif ; le charme discret d'un téléfilm du dimanche après-midi sur M6.
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Hugh Crain, richissime industriel du XIXè siècle a construit Hill House, un monstrueux manoir labyrinthique et ténébreux. La légende veut que son fantôme l'habite encore, entouré des enfants qu'il retenait prisonniers dans ses usines. C'est dans cette maison que le Dr. Montague réunit la jeune et belle Theo, le vénal Luke, et Nell, jeune femme fragile, sensible et vulnérable, sous le fallacieux prétexte de les guérir de leurs insomnies chroniques. Mais le docteur, lui, veut étudier les mécanismes de la peur.
Le profond malaise qui caractérise ce roman est à tel point contagieux que le lecteur devient instantanément le cinquième protagoniste de cette histoire. A moins que la maison, Hill House, ne soit celui-là... Car jamais un édifice n'a été ainsi personnifié, incarné, rendu... vivant ! Porte déformée, escalier brinquebalant, statues aux visages effrayants, corridor interminable, bruits sourds et rires démoniaques se succèdent dans le plus simple appareil, ceci n'empêchant nullement nos épidermes de frémir à ces sensations parfaitement reproduites. Finement alcoolisée de peurs, La maison hantée oscille régulièrement entre une atmosphère lourde et des récurrences liées à nos terreurs ancestrales le tout dans une sobriété sincère collant admirablement avec le contexte. le climat oppressant, la paranoïa ambiante, l'angoisse qui suinte même des murs aux perspectives affolantes car improbables. Et cette porte qui n'en finit pas de se déformer sous la pression d'une force mystérieuse, jusqu'à devenir une véritable bulle de bois... Cette porte, justement, Jackson ne l'ouvre jamais, aucun monstre, aucune apparition ne viendra apaiser notre imagination galopante. Car c'est là le pouvoir hypnotique et terrorisant de ce récit : faire de notre esprit un cheval fou lancé dans une frénésie spéculative...
Cependant plus qu'une histoire de maison hantée, ce roman est aussi le portrait d'une femme qui perd peu à peu la raison en se laissant progressivement dépasser par les événements. Ainsi à travers la description de la folie d'Eleanore dite Nell, le récit semble rester volontairement ambivalent en progressant à la fois sur un mode objectif qui décrit une action autonome de la maison alors qu'au point de vue d'Eleanor dont la nervosité, la culpabilité et l'exaltation morbide ne cessent d'augmenter durant toute l'intrigue, on peut penser alors à travers un mode subjectif que les événements paranormaux sont le fruit de la sensibilité pathologique de certains de ses hôtes. Car c'est peu dire que "La Maison hantée" est fortement empreint de psychanalyse. le concept freudien de l'inquiétante étrangeté parcourt tout le livre. Ce retour du refoulé lié aux expériences infantiles en rapport avec la relation parents/enfant et qui se rappelle à nous dans quelque chose de familier, c'est dans les grandes lignes ce qui arrive à Eleanor. Son arrivée à Hill House réveille ses peurs et ses remords envers sa mère sur laquelle elle a veillé des années durant jusqu'à sa mort, dont elle se sent en partie responsable. le manoir est comme un miroir qui lui renvoi sa culpabilité et son mal-être. Est-ce si surprenant dès lors que Hill House semble étrangement vivant, comme s'il possédait une âme qui lui était propre ?
Un roman d'épouvante intelligent et très prenant. Un chef d'oeuvre inoubliable.
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Une maison hantée, porteuse de tous les fantasmes
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Lu dans le cadre du challenge Pioche dans ma Pal d'octobre, choisi par @fuyating .
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Le thème est de saison puisqu'on approche d'Halloween, nuit où les créatures surnaturelles sortent du bois.
Ce roman classique de l'épouvante ne comporte pourtant pas de personnages maléfiques ou d'êtres féeriques. Mais bien de phénomènes paranormaux. On pourrait presque penser au film "Poltergeist" tant l'héroine du roman semble possédée par un esprit vengeur de maison.
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Qu'en est-il de l'intrigue? Hill House est un manoir du 19e, construite par un industriel féru d'architecture gothique. Le hic est à l'intérieur. Des phénomènes terrifiants sont le lot de cette maison.
Justement, un célèbre professeur/écrivain/spécialiste des sciences occultes la loue et propose à deux jeunes gens de participer à une recherche.
Un quatuor hétéroclite campe donc dans cette demeure pour quelques semaines. Le professeur, Nell la timide jeune femme, Théodora la vamp ainsi que Luke le futur héritier.
D'évènements étranges en faits inquiétants, la vie à Hill House suit son cours jusqu'à un point de non-retour.
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Je l'ai lu en 3 nuits, couchée chaudement dans mon lit. Je voulais me faire peur. Le deuxieme matin était folklorique puisque j'avais la sensation bizarre de vols d'objets. J'ai bien erré plusieurs minutes dans la chambre en ayant des réminiscences d'évènements lus la veille. Comme quoi, il a fait son petit effet !
Mais malgré la bonne réputation de ce classique, j'ai tout de même été un poil déçue. Il faut dire que j'ai visionné la série TV éponyme (parue sur Netflix récemment) racontant cette histoire. (enfin une adaptation assez libre puisque le synopsis est complètement différent.) . Pour une fois, j'ai préféré la série (effets visuels et auditifs m'effrayant bien souvent):).
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Je peux quand même vous dire que j'ai beaucoup apprécié la psychologie des deux jeunes femmes (ainsi que la thématique psychiatrique sous-jacente). On observe un malaise grandissant jusqu'à ce fameux point de non-retour. Il est clair que cette maison est carrément horrifique. Le riche vocabulaire permet de bien s'immerger (et je pense que la version originale est encore plus jouissive).
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Je recommande aux aficionados des fans de Lovecraft , mais pas aux amateurs d'hémoglobine ou zombies.
J'ai entamé de suite ses nouvelles (la Loterie et contes noirs) pour me remettre dans l'ambiance creepy.
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Il était bien entendu que des derniers romans que j'ai lus, un seul convenait parfaitement pour une critique en ce 31 octobre. Bien que qualifié de l'un des "meilleurs romans fantastiques du XXème siècle" par Stephen King, son adaptation cinématographique par Robert Wise, La maison du diable (The Haunting), - dont on sait d'autant moins qu'il est tiré du roman de Shirley Jackson que son titre français est nul, absolument inapproprié, et qui ferait plutôt penser à la tuerie d'Amityville - est sans doute bien plus célèbre. Il existe une autre adaptation de 1999, mais je préfère ne pas m'y référer (c'est une nullité).
La maison hantée (The Haunting of Hill House) est d'abord l'histoire d'une jeune femme, Eleanor, avant d'être celle d'une maison ou d'une expérience pseudo ou réellement scientifique. Une histoire que Shirley Jackson dirige d'une main de maître.
Le docteur Montague, docteur en anthropologie (ce qui pose des questions sur ses motivations réelles, l'anthropologie étant bien une science), a décidé de mener une expérience sur les manifestations surnaturelles et, en l'occurrence, sur une maison hantée. Pour ce faire, il a choisi Hill House, manoir sur lequel s'ouvre le roman, maison abandonnée par ses propriétaires depuis 80 ans et sur laquelle il se raconte nombre d'histoires. Bref, Hill House serait hantée. Par quoi, comment se manifeste la hantise, on ne le sait pas, du moins pas tout de suite. Pour son expérience, le docteur Montague a choisi de s'adjoindre les services de personnes inconnues de lui, mais dont les facultés psychiques sont censées sortir du commun. C'est ainsi qu'Eleanor et Theodora, l'une ayant subi (ou provoqué) une pluie de pierres sur sa propre maison, l'autre semblant dotée de pouvoirs télépathiques, répondent à l'invitation du docteur. L'héritier en titre de la maison, à la demande des propriétaires, complète l'équipe (ce qui est louche, et nous amènera à nous demander s'il est complice d'une supercherie, ou bien d'une étude "masquée", comme on en pratique de nos jours en psychologie sociale, par exemple).
Contrairement à Nous avons toujours vécu au château, où le personnage principal est aussi la narratrice, Shirley Jackson avait choisi pour La maison hantée (écrit plus tôt) un parti-pris différent. Elle y utilise toujours le style indirect. Or, on ne sait pas toujours très bien si on voit Eleanor du dehors, d'un point de vue distancié, ou si c'est le point de vue propre d'Eleanor qui nous est imposé. Ainsi la présentation du docteur et des protagonistes semble relever du discours d'un narrateur hors-champ. Mais très vite, on va se rendre compte que l'on suit uniquement les faits et gestes d'Eleanor, et son voyage vers Hill House, ponctué de fantasmes liés à telle ou telle maison aperçue sur la route (Eleanor n'ayant pas de maison à elle), nous fait comprendre que nous sommes bien dans l'esprit de la jeune femme. Et c'est ainsi que, durant tout le roman, Shirley Jackson joue avec le lecteur, le laissant se poser des questions sur l'expérience du docteur Montague, sur la présence des deux domestiques - dont l'une parle comme un robot, répétant les mêmes phrases quelles que soient les questions qu'on lui pose -, sur Luke, l'héritier, ou sur Theodora, qui se lie très vite d'amitié avec Eleanor.
Pour ce qui est des phénomènes paranormaux eux-mêmes, puisqu'il faut bien qu'une maison hantée en soit pourvue, il vous faudra attendre plus que la moitié du roman pour y être confrontés. Shirley Jackson sait prendre son temps, et c'est tant mieux. Mais rien que la vue de la maison est glaçante, suscite la répulsion ; sans parler de toutes les bizarreries qu'elle recèle - et qui seront expliquées rationnellement par le docteur, du moins d'un point de vue architectural (pour le reste...) C'est une maison-labyrinthe aux angles curieux (géométrie non euclidienne ???), qui a, et il l'a dit, inspiré Stephen King pour Shining, mais peut-être encore davantage Kubrick pour le film.
Puis viennent les bruits, nocturnes, signes de hantise obligés propres à la fin du XIXème siècle. Une journée passe. Les inscriptions écrites avec une substance gluante rouge, qui mentionnent Eleanor, prennent le relais. Une journée passe. Les bruits reviennent, le froid s'insinue partout et persiste dans une pièce en particulier, les inscriptions et les taches rouges et gluantes se multiplient. Puis viennent les visions. Peu à peu, on voit le docteur Montague, Luke, et peut-être surtout Theodora, se comporter de manière étrange. Un passage étonnant montre Eleanor les espionnant : on s'aperçoit alors que chacun d'eux, lorsqu'il mentionne les autres occupants, ne parle jamais d'Eleanor... Eleanor passe successivement d'un sentiment affectueux à la répulsion pour chacun d'entre eux, et spécifiquement à l'égard de Theodora. Enfin, Eleanor, qui s'est toujours sentie rejetée et qui souhaite de toute ses forces être acceptée, va pousser l'expérience jusqu'à ses limites.
Histoire d'une jeune femme instable, tyrannisée pendant toute sa vie d'adulte par une mère malade qui vient de mourir, rongée par la culpabilité, et dont Hill House va révéler les failles. Roman horrifique, certes, mais roman bien tout autant psychologique, La maison hantée laisse un goût amer, d'une grande tristesse.
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Une vaste demeure labyrinthique. Un groupe de jeunes gens invités à assister à des phénomènes paranormaux par un scientifique un peu barré. Des portes qui claquent. Des personnages hantés par leur passé. Voilà tous les ingrédients réunis pour construire un récit d'horreur soft où l'ambiance souffle l'effroi sur le lecteur.
Shirley Jackon, auteur prolifique de ce genre de littérature manie parfaitement les codes.
Le lecteur embarque aux côtés de Eleanore Vance, une jeune femme de trente-deux ans qui voit dans l'invitation du professeur Montague à passer un séjour dans la maison de Hill House, l'occasion de s'échapper de sa petite vie de ratée.
Elle accepte donc avidement la proposition et rejoint le groupe composé de quatre personnes, le professeur, un membre de la famille des propriétaires de la maison et une autre jeune femme.
Ensemble, ils vont donc passer quelques jours et surtout quelques nuits dans la demeure où, comme tout bon scenario de maison hantée se respecte, la tension et l'horreur vont aller crescendo.
Le récit respecte les codes de ce type de littérature. La vaste propriété est abondement décrite et semble à elle seule être un personnage à part entière du roman. Les personnages ne comprennent rien à ce qui leur arrive, entre ceux qui réfutent toute cause surnaturelle et ceux, au contraire, enthousiastes à la limite de la caricature, une belle brochette d'idiots s'offre à notre regard.
La maigreur du récit, à peine 280 pages, permet de garder un certain rythme même si à vrai dire il ne se passe pas grand-chose hormis la métamorphose de notre héroïne et de sa psyché.
J'ai passé un bon moment avec cette lecture, en grande partie dû à l'ambiance de cette fin d'octobre propice à l'imaginaire, mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable. J'ai trouvé la fin précipitée et les personnages peu crédibles dans l'ensemble. La faute à certains traits de caractère exacerbés rendant entre autre, la femme du professeur, parfaitement ridicule, ce qui était sûrement l'objet du propos, mais surtout non crédible.
J'ai lu meilleur récit sur ce thème.
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Le roman de Shirley Jackson (1916-1965) parut aux Etats-Unis en 1959, mais ne fut traduit et publié en France que 20 ans plus tard.
Entre temps, il avait été adapté au cinéma par Robert Wise en 1963, pour devenir un classique du genre.
Une autre adaptation cinématographique sortira sur les écrans en 1999 réalisée par Jan de Bont....
Mais quid du livre ?
L'écriture riche et soignée de l'auteure a quelques aspects un peu vieilli, je rappelle qu'il fut écrit dans les années cinquante...
Nous sommes dans le domaine du fantastique "classique", j'entends par là, un fantastique, jouant surtout sur l'atmosphère, l'ambiance, les sentiments et ressentis des personnages plus que sur la recherche d'effets chocs...
L'histoire ?
Le Dr Montague, mène une expérience ayant trait au paranormal.
Pour cela, il réunit un petit groupe dans une monumentale bâtisse : Hill House, construite au XIX siècle par Hugh Crain un industriel de sinistre réputation.
Dans le groupe, Elèonore, jeune femme renfermée, cherchant à se libérer d'un triste passé, une artiste fantasque, et un bellâtre neveu de la propriétaire.
Des personnages très dissemblables qui vont vivre des événements plus qu'inquiétants dans l'ambiance lourde de la maison Craig....
J'ai apprécié la lente montée de l'angoisse, et la psychologie complexe des personnages.
En outre, je ne suis pas surpris que Stephen King ai dit de ce roman qu'il était "Le meilleur roman fantastique de ces cent dernières années".
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Prenez une maison maléfique, deux jeunes femmes ayant déjà connu des expériences surnaturelles par le passé, un professeur passionné de phénomènes étranges et inexpliqués, quelques personnages secondaires antipathiques, et c'est parti pour quelques heures d'angoisse...du moins en théorie.
Car ce roman est quand même très classique, l'histoire n'a rien de vraiment originale et malgré un suspense bien présent il m'a manqué quelque chose pour que ce roman soit réellement palpitant.
Il faut dire que tout ça manque un peu de logique et de crédibilité, il se passe des choses certes, mais on ne sait pas trop ce qui en est à l'origine et rien ne sera vraiment expliqué au final.
J'ai eu l'impression que les personnages étaient tous un peu largués, qu'au fond personne ne savait ce qu'il venait faire dans cette galère et moi non plus !
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