AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ys


Deux soeurs et un vieil homme mal en point, dans une demeure patricienne de la Nouvelle-Angleterre.
Les jours s'écoulent un un rituel immuable entre la cuisine et le jardin, tout juste troublés par les courses indispensables au bourg, où des regards malveillants guettent derrière chaque carreau, où chaque pas est un défi relevé, un danger affronté.
Merricat Blackwood, la cadette, est seule à sortir affronter le monde, les deux autres se terrent au fond de la grande maison et sa belle blonde soeur Constance ne semble vivre que pour les plantes qu'elle cultive amoureusement, les repas qu'elle prépare religieusement et cette maison à moitié vide qu'elle entretient comme une église.
Nulle trace d'ennui pourtant, dans ce quotidien où chaque chose, chaque geste, semble empreint d'une magie profonde.

Quelque chose s'est passé, autrefois, qui a rendu les lieux si vides, si paisibles, si terrifiés par l'extérieur. Quelque chose va se passer bientôt, qui changera le cours des choses à jamais. D'ailleurs, n'est-ce pas une voiture qui vient de s'arrêter devant le perron ?

La poésie du banal, le pouvoir secret des choses et des mots, l'extraordinaire des êtres et des situations, composent une histoire pleine de charme et de mystère, empreinte d'un infime malaise et d'un suspense raffiné.
J'ai pensé parfois à Stoker, cet exquis détournement fait par Chan-wook Park de l'Ombre d'un doute. Si l'histoire n'est pas la même, on y retrouve le même fond retors sous une parfaite élégance, le même soupçon de candeur perverse, des personnages, des thèmes, des situations assez comparables. Et c'est tout aussi délicieux.
La voix de Merrycat pourrait être celle du Mal absolu comme de la parfaite innocence, si les deux à la fois ne s'incarnent pas en elle. Tissée d'une langue simple et puissante, comme une incantation, elle fascine le lecteur de bout en bout et donne envie de se réfugier aux côtés des sorcières sur la lune...
Commenter  J’apprécie          330



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}