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J.M.G Le Clézio (Illustrateur)
EAN : 9782070322244
192 pages
Gallimard (14/04/1982)
3.85/5   20 notes
Résumé :
Recueil de poèmes.
Que lire après Derniers poèmes en vers et en proseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Curiosité ; Si je n'habitais pas non-loin de St Benoit sur Loire, je n'aurais probablement pas lu ce bouquin. Mais il y a peu, lors d'une ballade au bord du fleuve, j'ai visité l'Abbaye, puis j'ai poussé jusqu'à l'Office du Tourisme, or il y a là une petite exposition sur la vie du poète dans cette commune du Loiret [Max Jacob est né en 1876 à Quimper dans une famille juive, en 1915 à la suite d'une vision, il se converti au catholicisme, il a vécu à St Benoit/Loire entre 1921 et 1927, puis en 1936 jusqu'à son arrestation par les nazis en 1944 à la sortie de la messe, il mourra à Drancy quelques semaines plus tard, évidemment on ne peut pas résumer sa vie à ça, elle fut beaucoup plus riche]. Curiosité donc, la mienne et celle de ce recueil. Certains poèmes ressemblent à des prières, ici c'est un peu trop de mysticisme à mon goût. D'autres poèmes jouent avec des mots, l'humour et l'ironie, avec une forme d'onirisme aussi, ceux-là me touchent davantage, même si la majorité reste passablement hermétique. Il faut lire ce genre là par petites lampées ; sinon c'est le mal de tête assuré. Page 138, un extrait en prose :
On N'écrit Jamais Que Ses Mémoires
(...) Abandonnée sous l'oeil des barbares. C'est une fin d'acte, la fin d'un acte. Comme si la vie n'était pas divisée en actes ; Je joue le dernier de la mienne et je retouche les actes précédents ... les jours de bonne humeur on n'a que les souvenirs qu'on veut avoir. Les autres jours, j'ai la sévérité d'un Caliban lucide. L'air mord les remords. Remords-toi, méchant, alors j'écris mes mémoires dans mes os avec mon sang.

3*, Allez salut.
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"Je suis perdu et j'écris au hasard..." Et Mx Jacob a bien fait d'exorciser ainsi son mal... Il nous livre son âme délicate avec la ciselure des orfèvres....
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Très belle découverte, max Jacob c'est la fantaisie, la foi et souvents pointe le désespoir
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Après la catastrophe en Italie

On a retrouvé le cadavre d'un des laquais du palais Spagati, les laquais de l'escalier, du palier de l'escalier au premier étage.
On a retrouvé dans une poche le carnet d'un des laquais et sur ce carnet des notes à peu près illisibles :
1° Ne pas apporter de beurre dans les salons ;
2° Ne pas tourner autour des vitrines d'objets d'art en cherchant une serrure ;
3° Mettre sa livrée avant d'entrer dans les salons même vides ;
4° Ne pas porter de lunettes, ou binocles ;
5° Ne pas prendre de notes sur des calepins ;
6° Ne pas sourire pendant que parlent les invités de M. le Comte Spagati ;
7° Ne pas oublier de rimer "tragédie" avec "j'ai dit" et "congédie" ;
8° Ne pas prendre parti pour Mme la Comtesse ou M. le comte ou M. le Vicomte même quand on ne nous entend pas ;
9° Ne pas donner à manger au chien en cachette par pitié ;
10° Ne pas regarder le personnel du sexe féminin à l'office ou ailleurs ;
11° Ne pas parler de la famille de M. le Comte les jours de sortie ;
12° Ne pas avoir de journal dans les poches même ceux de M. le Comte.
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SERRES CHAUDES

Sur la margelle du puits
la main se pose, le cadran
solaire marque l'heure.
La main porte un anneau de buis
quelle heure est-il ? J'ai peur.
On a marché dans les feuillages tropicaux
Un vaisseau entre au port
la princesse revient de l'hôpital.
L'ombre dans le jardin couvre la pâleur
du jet d'eau. On a marché dans les feuillages.
Ce sont les troupeaux de brebis
qui reviennent du palais royal.
Sur la margelle du puits
la main n'est plus seule,
l'ombre du saule frémit sur le voilier dans le port.
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Agonie


Mon Dieu ! que je suis las d’être sans espérance,
de rouler le tonneau lourd de ma déchéance
et sans moyens d’en finir avec la terre.
Je transporte Satan comme un intermédiaire,
j’écorne mon blason avec mes haut-le-corps,
je tourne chaque nuit mes visions vers les morts,
je frappe avec mon crâne aux rochers de l’enfer,
et les draps de mon lit sont en paille de fer.
Souvent dans mon sommeil la même île électrique
marque en couteau de sang mes noms patronymiques
sur ma peau. Membres, paquets d’anguilles
qu’avec un gai rictus les diables échenilles.
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...M'EN DETORTILLE


I

J'ai rêvé d'un chat et d'un lion
j'ai rêvé le diable et sa fille
j'étais tailleur à Lannion
tailleur du fil avec l'aiguille

J'ai rêvé d'un grand paquebot
avec des nains jusqu'à la quille
C'est Paris, ville d'Astaroth
que le bon Dieu m'en détortille.

II

Je n'ai plus aucune assurance
ni pour le chant ni pour la danse
un trait m'a déchiré la page.
Etincelle! électricité!
La feuille? un papier d'emballage!

Du haut en bas! du bas en haut,
il ne reste rien du ballot,
il ne reste que paille ou ortie
Trace de bitume et plangores.
Mort sans mourir! de la charpie.
Encor le Dieu! mais sans décor.
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Aux pèlerins d'Emmaüs

Je ne sais qui était là : c'était l'un de ces bistros où ma jeunesse s'est évanouie. Une table de marbre blanc est l'endroit où la traditionnelle glace atteignait le coin du mur avant de continuer. Je portais un pauvre chapeau rond et ma figure interrogeait l'œil malade du Seigneur (c'était lui ! Il ressemblait plutôt à Saint Jean-Baptiste, mais c'était bien Lui). "Puisque Vous êtes Dieu et que Vous savez tout, dites-moi quand finira cette guerre !" et j'ajoutais ".... et qui sera vainqueur". "Vous le dirais-je pour que vous alliez faire le prophète dans les salons ?" Il se tut. Le soir tombait. Il n'avait pas de boisson sur la table.
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Videos de Max Jacob (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Max Jacob
« Montparnasse : quand Paris éclairait le monde » de Mathyeu le Bal, préfacé par Jeanine Warnod : un livre événement publié chez Albin Michel et disponible dans toutes les bonnes librairies.
« L'arrivée en masse des artistes d'Europe centrale, des Américains, Japonais, Italiens… attirés par la France, constitua un formidable melting-pot. “ L'École de Paris “ était née. » Jeanine Warnod
Au début du XXe siècle, tous les boulevards du monde convergèrent vers Montparnasse, drainant des artistes aux mille parcours.
Ces fils de l'exil vont poser leur valise près du carrefour Vavin où s'exprimera un langage commun : la création. Ce livre unique en son genre raconte dans son extraordinaire globalité ce moment unique dans l'histoire pendant lequel un quartier de Paris fut la capitale mondiale de l'art.
« En 1913, Apollinaire descendait de la Butte Montmartre avec mon père* lui récitant ses premiers vers « d'Alcools ». Ils retrouvaient Paul Fort, André Salmon, Max Jacob à La Closerie des Lilas où des joutes de poésie occupaient toutes les nuits… »
Le célèbre critique d'art André Warnod, qui inventa le terme d'École de Paris dans son livre de référence, publié en 1925 chez Albin Michel.
+ Lire la suite
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