J'ai arrêté ma lecture à la moitié sans avoir trouvé ça inintéressant par ailleurs.
L'auteur y raconte ses souvenirs d'enfant et de jeunesse. La montée de l'antisémitisme et l'Occupation allemande, ses études de médecine, son engagement dans l'armée pour la France libre et son expérience de médecin en Afrique du Nord pendant la seconde guerre mondiale.
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Une autobiographie... Et quelle vie !
J'ai vraiment apprécié de découvrir le milieu de la recherche, je me suis laissée emporter par la passion de l'auteur...
Un beau livre... Une belle surprise...
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Ne faut-il pas passer soi-même par certaines situations désagréables, voire odieuses ou ridicules, en éprouver de la confusion ou de la colère, pour que se grave en nous ce que nulle parole ne peut apprendre? Pas de meilleur instructeur que l'amour-propre pour parcourir un trajet que personne ne peut faire pour vous.
Ma nourriture c'est l'expectation. Ma drogue; l'espoir. Enfant, je ne supportais pas l'absence de but et, avec des riens, me fabriquais ce que j'appelais des "petites lumières" pour éclairer la journée ou la semaine qui s'annonçait. Si j'écris ce livre sur ma vie écoulée, ce n'est ni pour me vautrer avec complaisance ni pour y régler des comptes. C'est pour me donner un but nouveau, donc une existence nouvelle. (p.13)
Nous étions trois garçons et une fille à notre table. L'un des garçons ne parvint jamais à s'habituer à l'atmosphère, à l'odeur, aux cadavres, au bruit que faisaient une centaine d'étudiants sans cesse en train de s'agiter, de pérorer. Il faillit même, un jour, vomir dans les viscères d'un corps éventré. Notre petite camarade, au contraire, s'adaptait parfaitement à la situation. Tailler, creuser dans un bras ne l'empêchait pas de repartir aussi fraîche qu'elle était arrivée. Le sort m'avait attribué une jambe. Et, après un bout de déjeuner avalé à la hâte avec de amis dans un petit restaurant rue Racine, je me retrouvai en face de « ma » jambe qu'il fallait disséquer en commençant par le haut, par l'aine.
Admirer, oui. Idolâtrer, non. Ni les dieux, ni les hommes. Les dieux, parce qu'ils n'existent pas. Les hommes, parce que ce ne sont pas des dieux.
Et tout ça à cause d'un fou. Ce cauchemar, parce qu'un furieux, les yeux hagards, l'écume à la bouche, hurlant des imprécations, a froidement décidé de mettre le monde à feu et à sang.
Odile Jacob : Hommage à François Jacob, Compagnon de la Libération, prix Nobel de médecine.
Collège de France, septembre 2015