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Lieux de savoir tome 1 sur 2

Christian Jacob (Directeur de publication)
EAN : 9782226179043
1277 pages
Albin Michel (31/10/2007)
5/5   1 notes
Résumé :
Histoire comparée des pratiques intellectuelles, des tablettes mésopotamiennes à l'Internet, l'entreprise des Lieux de savoir porte un regard neuf sur les sociétés humaines. Comment naissent, se pratiquent et se transmettent les savoirs ? Quels sont les gestes et les instruments du travail savant ? Quelle est la géographie dessinée par les parcours et les étapes des maîtres et des étudiants, des pèlerins et des explorateurs, des livres et des objets ? Projet intern... >Voir plus
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Si l'on fabrique des livres, manuscrits ou imprimés, il paraît évident que c'est pour qu'ils soient lus. Or, en fait, cet usage ne s'impose pas toujours. Les innombrables copies bouddhiques de la Chine ancienne qu'évoque Jean-Pierre Drège furent, il le souligne, beaucoup moins effectuées pour la diffusion des textes qu'elles portent que pour valoir aux fidèles qui les faisaient exécuter "les mérites de leur offrande", attestée par leur conservation dans le trésor d'un monastère (ou leur enfermement dans un autre lieu sûr, telle la grotte de Dunhuang où l'on a pu en retrouver en masse après plus d'un millénaire). Quand au "cadre confucéen de la copie", pour n'être pas aussi paradoxal (à nos yeux), il n'en réduit pas moins celle-ci au rôle mineur d'adjuvant transitoire : l'essentiel tient dans l'apprentissage par coeur du corpus fondateur. Plutôt "individuelle" et "solitaire", la copie ne serait donc alors qu'un aide-mémoire, sorte d'escabeau qu'on repousse du pied une fois la hauteur souhaitée atteinte. L'Occident a d'ailleurs aussi connu, mais sous d'autres modes, l'existence de ces livres qui ne sont pas fait - en tout cas pas d'abord - pour être lus : somptueux ouvrages "de présentation" solennellement offerts à des grands pour, indépendamment de toute éventuelle lecture, accroître le prestige de leurs bibliothèques; collections de "belles" reliures vendues au mètre pour venir habiller avec ostentation les murs et meubler les étagères de pièces de réception, mais n'être jamais ouvertes. Quant aux "grand papiers" que les bibliophiles achètent fort cher et collectionnent jusqu'à nos jours, avec peut-être d'autant plus de passion que peu d'éditeurs en produisent encore, on sait qu'ils perdent, à être coupés pour pouvoir être lus, la majeure partie de leur valeur vénale.
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Dans cette même perspective spirituelle, le moine, en transcrivant les textes sacrés, se posait en adversaire du démon, en duelliste qui triomphait des tentations diaboliques: il n'était de tâche plus digne de louanges que celle qui consistait à prêcher aux hommes par le biais du travail manuel, à rendre manifeste la parole du seigneur avec les doigts, à donner silencieusement le salut aux mortels, à combattre les pièges du démon par la plume et l'encre; chaque mot transcrit par le moine était une bléssure infligée à Satan;
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Stephen Hawkins. La presse a fait de ce physicien l'exemple même de l'esprit dématérialisé au point que, presque privé de corps, de parole et de geste, il ne peut que penser. Voilà donc la démonstration éclatante que l'on peut bien priver un chercheur de tout l'ensemble de ses moyens, il pensera toujours non seulement aussi clairement mais, en un sens, même mieux, sa pensée ne subissant plus l'attraction d'aucune adhérence matérielle, pouvant librement parcourir l'univers et s'entretenir presque angéliquement avec la pensée même du Créateur auquel il semble parler - mais sans parole - d'égal à égal.
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La sacralisation du livre, qui, au XIXe siècle, fut la conséquence de son industrialisation et de sa banalisation, a noyé ces principes et remplacé la "bibliophilie" par la "bibliomanie" qui entasse les savoirs, comme des trésors dans une caverne, plutôt que de les discerner et les articuler.
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Ce que chaque scientifique sait, mais que peut sont prêts à admettre, c'est que la condition d'un grand succès est une grande ambition. En outre, l'ambition est celle d'un triomphe personnel sur d'autres hommes, pas seulement sur la nature, La science est un genre d'activité compétitive et agressive, une compétition des hommes contre d'autre hommes qui produit du savoir comme effet secondaire.
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Christian Jacob - Lieux de savoir 2 - Les Mains de l'intellect
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