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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un livre qui se montre bien nostalgique et nous transporte avec poésie sur le chemin des rapports hommes-femmes qui,actualité faisant foi,se dégradent de façon inquiétante de nos jours,La rue a ,de tout temps été un théâtre où chacun et chacune d'entre nous s'efforçait de jouer son rôle au mieux,séducteur ,séductrice, macho,timide,libéré, empêtré dans des conventions familiales,cru ou poète. ..Et au hasard de ces rencontres fortuites ou pas,chacun trouvait,ou pas,sa chacune....L'heureux temps du corps ferme et ondoyant.Les personnages féminins du livre ont vieilli ,se sont plus ou moins adaptés à un présent si compliqué à comprendre que le regard sur les choses du passé s'impose avec vigueur.
Et pourtant?plutôt que de se plier à des diktats sociétaux, moraux,voire religieux ,certains de ces personnages,dont l'épatante Kristen,acceptent le vieillissement de ce viel ami qu'est notre corps pour jouir de l'instant présent ,profiter jusqu'à ....
J'ai aussi adoré la relation avec le petit Pau,le petit"idiot"du village que tout le monde aimait ,l'être "différent"qu'on ne cachait pas à l'époque,et Océane, cette superbe jeune de 20 ans,auxiliaire de vie qui côtoie la vieillesse et connait le devenir de chaque corps.De beaux personnages.
La rupture dont nous parle l'auteure lui a fait mal,très mal,mais au delà de son drame,son optimisme nous pousse à croire à l'existence du bonheur à chaque étape de la vie.
Un livre que je n'aurais sans doute pas choisi mais qui,au final,m'a fait passer un bon moment.
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Une narratrice d'âge mur, dont on connait pas grand chose, donne des éléments de son passé, et de toutes ces occasions où elle a été abordée par une homme à travers des expériences, heureuses ou malheureuses, vécues avec des hommes qui l'ont croisé.. pas de fil conducteur, mais des allers retours entre passé et présent, qui sonde les rapports entre homme et femmes, qui fait écho au harcelement de rue dont sont victimes les femmes... il y a aussi de belles rencontres.., et ces rencontres portent en elle les germes d'une tension et d'un espoir aussi. une belle réflexion sur le rapport à son corps et la façon dont les hommes interpellent les femmes... le lecteur pourra être dérouté mais sera séduit par l'ambition du projet.
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La narratrice vient d'être abandonnée par l'homme qu'elle aimait. Cette séparation est pour elle l'occasion de faire une rétrospective de ce que les hommes lui ont dit ou fait dans la rue tout au long de sa vie de petite fille, jeune fille et femme.

Dès l'enfance certains souvenirs ressurgissent : des cailloux jetés dans les roues de son vélo de petite fille, des messages plus directs, plus crus venant d'un inconnu.

Elle rencontre d'autres femmes, d'horizons et d'âge différents, qui relatent leur propre expérience.

Notre société est-elle en train de modifier notre regard, notre façon de vivre, notre façon de se rencontrer.

Ma lecture

Un court roman qui se lit comme un essai, une compilation d'expériences féminines, plus ou moins traumatisantes pour certaines.

L'auteure, en dehors de ses propres expériences, relate ses rencontres ou ses observations dans la rue concernant les messages des hommes, leurs comportements parfois séducteurs, parfois indifférents, parfois violents, mais surtout la manière dont les femmes les entendent. Il est surtout sujet de la séduction hommes/femmes, du rapport à l'image du corps, aux mots ou sous-entendus.

C'est pour elle aussi le moment d'un bilan avec son "ex", de la souffrance, du manque, mais aussi, à différentes étapes de sa vie, de ses relations masculines : avec un homme plus âgé, avec un voisin simplet ou timide, P'tit Pau, qui ne savait que lui demander si elle allait repasser à la télévision...., mais aussi du rôle que peut jouer un incident anodin d'un petit ami d'une de ses co-locataires/amies qui a séparé les jeunes femmes.

J'ai particulièrement aimé la narration concernant Kirsten, danoise de 66 ans vivant dans son village natal et de son rapport à la vie, à son corps, quand celui-ci n'est plus ce qu'il était mais qui fait fi des contingences, et est encore surprise à son âge de se faire draguer au supermarché, mais aussi celle concernant une nonne ayant rompu ses voeux et de retour dans la société.

Il est question également des rencontres géolocalisées, d'une jeune fille de 20 ans, Océane, auxiliaire de vie,consciente d'attirer tous les regards mais qui y reste indifférente et qui est confrontée chaque jour au corps vieillissant des femmes.

A l'époque du Metoo, cette lecture permet de réfléchir à notre propre rapport à notre corps mais aussi aux hommes : comment accueille-t-on les sifflets, les messages, les regards du sexe opposé et comment vivons-nous notre rapport au corps.

Lecture agréable d'une expérience personnelle, comme elle vide la maison de ses parents, elle vide les dossiers sur le sujet, certains sont doux d'autres plus durs mais j'ai pris beaucoup de plaisir à les découvrir. 

Un seul petit regret : j'aurai peut-être aimé que certains soient plus développés en particulier celui de la religieuse, de Kirsten que l'on souhaite rencontrer (peut-être vêtue.....) .
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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J'avais beaucoup aimé « corps » et « Averse » de cet auteur et j'étais ravie que les Edts Buchet -Chastel et NetGalley me proposent la lecture de ce dernier texte.
J'oserais dire que ce livre tombe à pic avec toutes ces histoires de relations hommes- femmes qui deviendraient de plus en plus difficile.
F.Jacob raconte sa propre expérience du comportement de rue en particulier.
Tout d'abord c'est un jeune garçon qui a lancé des cailloux dans les roues de son vélo quand elle était gamine, le regard de ce garçon l'a marquée.
Puis ,la vie s'accélère, elle observe la rue maintenant et s'interroge (moi aussi d'ailleurs):où sont passés ces hommes qui sifflaient d'admiration quand une jolie fille en escarpins ou en ballerines les croisaient ? Je n'ai jamais rien trouvé d'avilissant là dedans et F.Jacob non plus. Mais les temps ont changé, la rue n'est plus la même.
Elle se pose des questions aussi sur les femmes qu'elle rencontre ; une nonne revenue à la vie « civile » par exemple, quel rapport son corps. Une jeune fille aussi , une amie plus âgée, tout cela donne un texte parfois douce-amer, toujours bienveillant. L'auteur s'intéresse aux corps de belle manière ; j'ai beaucoup aimé la lecture de ce livre, particulièrement bien écrit.
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Une femme qui vient d'être plaquée se souvient, depuis l'enfance, de toutes les interactions ( sous forme de cailloux jetés contre son vélo, de mots plus ou moins crus...) que les hommes ont ébauché avec elle dans la rue.
Elle convoque aussi les témoignages de femmes d'âges, de milieux différents et évoque leur rapport au corps pour mieux retrouver cet élan qui lui a fait soudainement défaut.
C'est avec bonheur que l'on retrouve la langue charnelle, drue et vigoureuse de Fabienne Jacob dans cette série de textes qui disent le bonheur d'être femme, même dans un monde qui s'est "pasteurisé".
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S'aborder ou saborder ?

Françoise Guérin


"Bien qu'ils n'aient fait que nous frôler, nous croiser, qu'on ne les ait jamais revus, qu'on ne leur ait jamais parlé, ils portent mal leur nom de passant, tant la trace qu'ils laissent derrière eux ne passe pas."

Dans la suite de son travail sur le corps, Fabienne Jacob nous livre, avec Un homme aborde une femme, un ouvrage atypique, à mi-chemin entre le roman et l'essai. Remarquablement écrit, ce petit livre est parsemé de pépites qui, toutes, illustrent le malaise de la rencontre avec la question sexuelle.

Lorsque le livre débute, la narratrice vient d'être laissée par celui qu'elle aimait.
"‒ Je n'ai plus d'élan pour toi.
De toutes les phrases que m'ont dites les hommes, c'est celle qui m'a le plus atteinte. Les mots des hommes de la rue ont glissé sur moi, mais pas celle-là, qui a été prononcée chez moi, pourtant une phrase de rien, à l'air policé, inoffensif. "

Les mots de la rupture sont prétexte à évoquer la manière dont les hommes abordent les femmes. Et pourquoi pas l'inverse ?
"C'est à l'homme de faire le premier pas, la rengaine que les grand-mères infusent aux mères qui l'infusent elles-mêmes aux filles et ainsi de suite."

Les hommes suivent donc les femmes dans la rue. L'effet de leurs interpellations, de leurs regards, de leurs cris, le trouble qu'ils produisent, voilà ce qui intéresse la narratrice. Cela commence avec un enfant qui jette des cailloux dans les roues de sa bicyclette.
"[…] le garçon aux cailloux m'a offert ni plus ni moins que ma première expérience érotique. le garçon au nom qui roulait des i n'a pas lancé de cailloux pour me faire tomber mais pour que je le regarde. […] J'ai plongé dans le noir de sa pensée, j'ai rejoint sa sauvagerie et sans doute l'éclair d'un instant l'ai-je aimée."

Et de s'interroger :
"J'ai du printemps sous ma robe, comment il est entré et pourquoi il s'attarde, je ne sais pas… "

Suivent des souvenirs de rencontres. Une femme, que la libido a quittée, jouit d'une poignée de cerises qui jutent sur son menton. Une autre s'adonne avec lucidité à la géolocalisation amoureuse. Une religieuse qui a, depuis longtemps, quitté le voile, n'est pas bien sûre d'avoir un corps ‒ un très joli passage qui compte parmi les plus délicats. Les récits s'enchâssent, des femmes témoignent de leur désir opaque, insaisissable.

"L'élan est ce que j'aurai le plus aimé dans une vie, devenir un fleuve, couler vers l'estuaire, ces personnes vers qui on va, vers qui on coule, on monte les escaliers deux à deux pour aller les rejoindre dans les beaux soirs, on court vers eux, on ne pèse plus, on n'a plus de matérialité, on quitte notre état de corps solide, on n'est plus soumis à l'attraction terrestre, mais à l'attraction de l'autre."

Dans son enseignement, le psychanalyste Jacques Lacan a eu cette formule saisissante sur laquelle on n'a pas fini de gloser : "Il n'y a pas de rapport sexuel". Il ne s'agit évidemment pas de nier l'existence des relations sexuelles mais de dire que, chez l'être parlant, le rapport entre l'homme et la femme ne va pas de soi. Il est toujours à inventer. Quoi qu'on en dise, la rencontre entre les sexes n'a rien de naturel ou d'instinctuel. Elle est source d'embarras puisque la parole s'en mêle et, avec elle, le malentendu.
Comment on s'aborde tout au long d'une vie ? Comment on saborde le rêve amoureux qu'on porte en soi ? Fabienne Jacob, avec ses petites vignettes qui conjuguent désir et jouissance, nous le montre de la plus belle manière qui soit.

Lien : http://motcomptedouble.blog...
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La narratrice, scénariste de documentaires, le dit dès la première phrase : "Je fais attention à ce que je mange depuis que j'ai été plaquée." Ce sont les deux thèmes qu'elle évoque dans ce texte : la relation hommes/femmes et le rapport au corps. D'abord comment "un homme aborde une femme" ? Souvenirs d'enfance, rencontres de rues , elle fait le point : violence d'un petit garçon, échanges de regards, sifflets autrefois, propos vulgaires et déplacés : aucun ressentiment dans ces pages, au contraire, on est loin de la moralisation actuelle. le désir s'exprime et le corps a conquis sa liberté. le reste du roman évoque souvenirs ou rencontres avec d'autres femmes d'âges différents, d'autres expériences avec toujours une attention au corps, le tout dans une langue poétique et sensuelle.
Des pages magnifiques mais aucun des ressorts romanesques des siècles précédents.
Merci à Babelio et Buchet-Chastel pour cette lecture, le talent littéraire de Fabienne Jacob se confirme.
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