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Blake et Mortimer tome 9 sur 29
EAN : 9782870970201
64 pages
Blake et Mortimer (07/06/1996)
3.89/5   370 notes
Résumé :
Le piège diabolique où comment se retrouver piégé dans le temps...
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 370 notes
Dans ce tome, nous voilà confronté au voyage dans le temps. Mortimer va faire un tour dans la préhistoire, au XIVe siècle en pleine révolte paysanne, et dans un futur assez effrayant. Cela fait beaucoup de chose, le récit est dense, complet, intelligent, épique, mais pour envelopper tout ça, il faut se farcir un texte de didascalie un peu lourd il faut le reconnaître, beaucoup de redondances avec l'image, un style assez vieillot, mais le talent d'Edgar P. Jacobs, c'est d'arriver à y installer un minimum de cohérence malgré l'éclectisme des idées.
C'est au moins la 100ème fois que je le lis, il faisait partie de ma bibliothèque d'enfant, et je ne m'en lasse pas. Je trouve toujours moyen de découvrir ou de m'intéresser à de nouvelles choses. Dans cette nouvelle lecture, j'ai trouvé le propos architectural particulièrement attrayant.
Il y a le labyrinthe, un jeu de couloirs, de passages, d'entrailles souterraines, du pain béni pour extrapoler toutes sortes d'interprétations psychologiques ou autres. Notez son talent pour nous perdre dans ces souterrains et passages secrets. Edgar P. Jacobs en est un grand spécialiste dans le monde de la BD, il n'y a d'ailleurs aucun album de Blake et Mortimer signé Jacobs sans un passage sous terre.
Aussi, dans les vision extérieures du monde futur, j'ai remarqué une inspiration venue du mouvement artistique du début du XXe siècle, le “Futurisme”.
Il soignait particulièrement ses décors, et malgré ses audaces marquées par l'esprit de l'époque, justement par cette architecture inspirée par des mouvements artistiques oubliés, rien ne paraît ringard aujourd'hui, c'est de la bonne SF d'aventure, le piège Diabolique est devenu un classique, ce n'est pas sans raisons. On est au début des années 60, et cet album n'a pas beaucoup vieilli, si ce n'est le style littéraire du texte.
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Le Piège Diabolique est clairement un épisode à part dans la série des Blake et Mortimer. Initialement paru dans le journal de Tintin, en 1960, il fera l'objet d'une publication en album en 1962, aux éditions du Lombard. Il a été interdit d'importation et de diffusion en France, par une décision de juin 1962, suite à un avis défavorable de la Commission de surveillance et de contrôle de la presse enfantine, en application de l'article 13 de la loi du 16 juillet 1949, « en raison des nombreuses violences qu'il comporte et de la hideur des images illustrant ce récit d'anticipation ». Evidemment ce jugement apparaît comme largement désuet aujourd'hui et n'a pas empêché cette histoire de s'imposer comme un grand cru de la série, adaptée en feuilleton radiophonique et, par la suite, en dessin animé et en jeux vidéo.

Le scénario met en avant le professeur Mortimer qui hérite d'une invention du redoutable Miloch, le chronoscaphe qui, comme son nom l'indique, est une machine à voyager dans le temps. Mut par sa curiosité de scientifique, notre héros ne voit pas le piège diabolique se refermer sur lui et se retrouve perdu dans les méandres du flux temporel. Comme indiqué ci-dessus cette aventure est originale à plus d'un titre. D'abord parce qu'il conviendrait mieux de la nommer une aventure de Mortimer, tant le capitaine Blake y apparaît peu (dans les deux premières et deux dernières pages). Ensuite il s'agit du seul album où Olrik, l'ennemi intime de nos deux héros, n'est pas présent, remplacé par Miloch, un savant maléfique, apparut dans l'épisode précédent, SOS Météores. Par ailleurs, ce récit peut être sans conteste classé dans le genre de la science-fiction, il n'est point question ici d'enquête policière (il est donc logique que Blake n'y soit que très peu présent). Enfin, pour la première fois dans l'oeuvre de Jacobs un rôle secondaire est tenu par une femme, en la personne de Demoiselle Agnès.

L'auteur trouve dans ce récit l'occasion de rendre un hommage appuyé à l'un de ses modèles, HG Wells, qui écrivit en son temps la Machine à Explorer le Temps. Mais on peut également y voir la volonté de Jacobs de s'inscrire dans la filiation des grands précurseurs de la science-fiction que furent Jules Vernes, Wells et Burroughs et des auteurs de "romans scientifiques" en général, qui furent légion lors de la première moitié du XX siècle. L'histoire lui permet également d'adresser une critique à la communauté scientifique, car c'est bien cette inclinaison à toucher les limites du compréhensible qui pousse Mortimer dans le piège diabolique. Pour autant c'est aussi son ingéniosité qui l'en fait sortir, Jacobs nous indiquant ainsi que, si la science n'est pas mauvaise en soi, ce n'est pas systématiquement le cas de l'usage que l'on en fait (Miloch étant l'incarnation du mauvais usage). le Piège Diabolique est donc un excellent récit de science-fiction, teinté d'une certaine réflexion et, personnellement, une de mes nombreuses madeleine de Proust.
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Neuvième titre de la série Blake et Mortimer, le piège diabolique nous entraine dans un voyage dans le temps. En effet, le professeur Mortimer hérite du professeur Miloch, l'antagoniste du tome précédent. Comme quoi le respect mutuel peut exister malgré les rivalités, surtout entre deux grands intellects. Ce scientifique a inventé une machine à voyager dans le temps et il ne fait confiance à personne d'autre que Mortimer pour s'en occuper. le professeur, poussé par la curiosité, n'attend pas son ami Blake et essaie l'appareil. Il fait un premier voyage à l'époque préhistorique, où il doit affronter des dinosaures, puis un deuxième au Moyen-Âge, où il doit échapper de justesse à une jacquerie. Bref, au type de péripéties qui reviennent le plus souvent dans les histoires de science-fiction. En d'autres mots, c'est plutôt convenu, sans grande surprise. Ceci dit, je tiens à préciser que l'album est paru en 1960 alors peut-être était-il précurseur et se sont toutes les autres oeuvres que j'ai vues (livres, films) qui ont repris la formule. Enfin, Mortimer tente un dernier voyage et se retrouve dans un futur proche. On peut le remarquer par des détails, entre autres l'évolution de la langue (« Stassion 3, direcsion Pari Santre), très drôle, et des cartes sur lesquelles on retrouve les états unis d'Europe, puis ceux d'Afrique, des blocs continentaux, en somme. Dans cette nouvelle époque, le professeur aide les habitants à dévoiler une insurrection et repousser une invasion extra-terrestre. Ici encore, pas beaucoup d'innovation. Quoique c'est toujours intéressant de voir comment les gens imaginaient le futur, dans ce cas-ci, environ soixante ans plus tôt.

J'ai noté que, pour la première fois, le comte Olrik, brille par son absence et c'est une bonne chose. J'aime bien cet antagoniste mais il était toujours le seul à revenir, comme s'il était le seul à être mêlé à tous les complots du monde entier. J'aurais souhaité plus de variété au niveau des « méchants ». D'un autre côté, la présence d'Agnès de la Roche m'a fait remarquer que je ne me rappelle pas avoir vu de personnages féminins dans le reste de la série, dans tous les cas aucun qui ne joue un rôle important. Après autant de tomes, je n'ai pas beaucoup plus à dire sur les dessins de Edgar P. Jacobs. Ils sont des dignes représentants de leur époque. Je soulignerai toutefois le travail de coloration, donnant un ton permettant de bien démarquer et faire ressortir chacune des époques visitées par Mortimer. C'est souvent le genre de détails qui passe inaperçu chez les enfants mais que l'on remarque davantage lors d'une relecture à l'âge adulte (ou un peu plus tard, du moins).
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En 1962, E.P. Jacobs créait un Blake et Mortimer, quasiment sans Blake. L'unique héros actif de la première planche et à la dernière est effectivement un Mortimer des plus téméraires. Sa curiosité scientifique l'emporte sur toute prudence et il teste sans en avertir personne la dernière création son (ex ?) ennemi, le redoutable savant Miloch : un Chronoscaphe, machine à voyager dans le temps.
Parti de la Roche Guyon au vingtième siècle, Mortimer va faire un détour dans la préhistoire lointaine (et y rencontrer des T-Rex bien avant Steven Spielberg), enchaîner sur le moyen-âge, avant d'être propulsé dans un futur angoissant.

Cet album est l'un des plus orientés science-fiction de la série. Mortimer n'y fait pas preuve d'une grande logique, mais montre encore son goût de la justice. Les dessins sont magnifiques, et Jacobs passe d'une période à l'autre sans difficulté.
Un bel exemple de BD intemporelle.


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En règle générale, je n'ai jamais trouvé de mérite aux bandes dessinées qui, ainsi que Roland Barthes l'a bien mieux dit que je ne saurais le faire, équivalent à éradiquer la faculté de représentation, base même du fonctionnement intellectuel (ça, c'est Emmanuel Kant qui l'a mieux dit que moi).

Toutefois, je fais quelques exceptions. Il est impossible, par exemple, de réduire Jacobs aux catégories de la "bédé". J'en veux pour preuve, d'ailleurs, que ce n'est justement pas le lecteur type de "bédés" qui lit Jacobs. Et si j'ai toujours trouvé à la fois pédant et suspect le mot de "roman graphique", je dois avouer qu'en l'occurrence, ça convient assez bien. La dimension authentiquement littéraire est d'ailleurs difficilement discutable.

Il faut reconnaître à Jacobs que certains de ses Blake et Mortimer sont saisissants de prémonition, et qu'ils ne sont pas dénués d'une certaine profondeur philosophique. le Piège diabolique, par exemple... L'état du métro, le langage SMS, l'effarant hologramme de François Hollande, et cette page 38! Cette page TRENTE-HUIT! où Focas explique à Mortimer la dictature mondiale, "l'homme fonctionnel"... Mais comment, diable! - comment?? - cela peut-il encore circuler librement alors qu'il suffirait de 451 degrés Fahrenheit... L'hypothèse la plus probable, c'est que les censeurs ne peuvent pas se hisser au niveau de compréhension nécessaire pour y détecter quoi que ce soit. Ou bien ils se disent: gare à l'effet Streisand (ou Parmentier inversé)! Personne n'est capable de lire ça, et tout le monde s'en fout. Mais si on se met à l'interdire, ils vont tous se ruer dessus.

Une réflexion très intéressante de Blake, qui est témoin d'une conversation entre un conservateur et un progressiste: "Passé, avenir... Qui sait, gentlemen, si le "bon temps" dont vous parlez n'est pas justement le moment présent". Oui, il est probable que moi aussi, en septembre 1960, c'est ce que j'aurais pensé, pressentant qu'on était parvenu à un point délicat d'équilibre où tout allait plutôt pas mal. Car c'est une réflexion qui, chez Jacobs, va au-delà du banal "carpe diem". L'idéologie du progrès est tout aussi stupide que le passéisme pour le principe. Ce n'est pas l'avant ou l'après qui font que quelque chose est meilleur ou pire. Jacobs pressentait que la relative harmonie des Trente Glorieuses prendrait fin dans le chaos. Il ne manquait que des gilets jaunes à ses rebelles...
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critiques presse (1)
BulledEncre
05 août 2013
Une des plus riches et plus folles aventures de Mortimer !
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Technicien : Maître ! J'ai trouvé !.. Voyez ce que dit ce texte du milieu du XXIIe siècle !..
Quoi qu'il en soit, il est clair que ce Mortimer a laissé une trace profonde non seulement dans l'histoire scientifique de la fin du XXe siècle mais aussi dans l'imagination populaire. En effet, si ses exploits réels sont relativement bien connus, la légende lui a fait par la suite une réputation bizarre, le présentant comme un second docteur Faust ! Il aurait ainsi exploré, dans des circonstances assez obscures, la pyramide de Chéops, aurait inventé un appareil mal décrit, le Télécéphaloscope et aurait retrouvé l'antique Atlantide. On prétend même qu'il aurait expérimenté un chronoscaphe ou machine à voyager dans le temps !
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- Mon cher confrère,
lorsque vous lirez cette lettre, j'aurai quitté sans regret cette maudite planète, mais je laisse après moi une invention que je puis qualifier, sans fausse modestie, de FANTASTIQUE !.
Vous fûtes mon ennemi, certes, mais un ennemi loyal. Votre caractère, qui m'a plu ainsi que vos connaissances, qui sont grandes, vous font dignes de recueillir mon héritage.
Mais comme il s'agit d'un événement scientifique d'une portée INCALCULABLE, je suis tenu à la plus grande circonspection. C'est pourquoi vous trufferez mes instructions détaillées dans l'enveloppe ci-jointe.
Si toutefois vous n'étiez pas disposé à recueillir mon legs, aux conditions prescrites, ladite enveloppe serait détruite par maître Lesage.
Votre tout dévoué,
MILOCH.
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Et maintenant , ami lecteur, je voudrais avant de nous séparer, tirer de cette singulière aventure la morale qui s'impose : ne nous plaignons pas outre mesure de notre damnée époque car elle a de bons côtés ! Et qui sait si un jour en l'évoquant, vous ne diriez pas à votre tour : « c'était le bon temps».
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Les jambes molles, Mortimer se laisse glisser à terre ! Mais il pousse aussitôt un cri d'effroi !... Coincé tout de guingois contre un arbre providentiel, l'appareil surplombe dangereusement une immense lagune aux eux stagnantes d'où monte une violente odeur d'humus et de pourriture...
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Décidément, nos ancêtres étaient plus sages ! Leur vie paisible et ordonnée les mettait à l'abri de pareilles aventures.... C’ÉTAIT LE BON TEMPS !...
Allons donc ! Obscurantisme et tyrannie, voilà ce qu'était "VOTRE BON TEMPS!"
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