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Critique de fbalestas


Je poursuis l'histoire de la belle Ingrid, une îlienne norvégienne du côté des îles Lofoten.
Mais autant « les Invisibles » était un récit lumineux, autant « Mer Blanche » est poignant. Il faut dire qu'Ingrid a grandi, que Lars son cousin est parti, et qu'il ne reste plus grand monde sur l'île de Barrøy.
Et puis il y a l'irruption de la guerre. Et la guerre détruit tout : pas seulement les villages et les usines, pas seulement les terres qui sont brûlées, mais aussi les familles, les amis, tout.

Ingrid ne va pas échapper à la règle, même si un évènement imprévu va la précipiter dans une histoire qu'elle n'a pas choisie.
Plus sombre que le précédent, « Mer blanche » n'en est pas moins bouleversante. Il faut dire qu'en Novembre 1944 le bateau appelé « Rigel », qui transportait des troupes allemandes avec des prisonniers ruses, a été coulé au nord de la Norvège, entraînant la perte de milliers de soldats et de prisonniers, à l'exception de quelques rares survivants.
L'un d'entre eux, un prisonnier russe qu'on appellera Alexander, échouera sur Barrøy et sera soigné par Ingrid. Et l'on suivra avec intérêt la rencontre entre deux êtres que tout oppose, à commencer par la langue.

Comme dans « Les invisibles », on n'explique pas tout par des mots : le langage n'est pas ce qui est privilégié pour se comprendre, les gestes parlent beaucoup plus, et le silence a toute sa place dans la communication entre les personnages.

Avec toujours une langue très âpre et en même temps très poétique, Roy Jacobsen raconte la rencontre improbable et la lutte pour la survie dans un contexte si particulier qu'est celui de la guerre.
On aspire avec lui un grand paquet d'eau froide sur la figure qui nous réveille vigoureusement et qui nous fait du bien. Avec une envie dès la dernière page de replonger pour le troisième tome de la trilogie.

Très réussi donc à nouveau.
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