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Citations sur La Grande ménagerie (11)

page 80 [...] L'art est renoncement, a dit un jour quelqu'un. Voici un autre point de vue. L'art est un vice. Je n'étais pas le premier à le penser. La décadence n'est pas une idée nouvelle. Mais notre époque n'est pas décadente. La défaite n'est pas la décadence ; la mort non plus ; même les talk-shows ne sont pas la décadence. Nous étions trop inertes pour être décadents. La littérature crevait du manque, pas de l'excès ; de la prudence, pas de la malice. Pouvais-je y ré-instiller un peu de transgression ? En avais-je assez dans le pantalon pour déboucler ma ceinture devant les forces du grand dieu du Politiquement Correct et tout déballer au vent ?
Quant à la question d'éthique -était-il convenable pour un homme de peloter la mère de son épouse ?-, elle se dissolvait dans la perspective d'en tirer un livre. [...] Plus un livre d'une espèce ou d'une autre était superflu par rapport aux nécessités culturelles, plus on en écrivait. Les livres que personne ne voulait lire étaient une véritable épidémie. [...]
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– Qui dit que j'adore la littérature? demanda-t-il avec irritation. Il y a des livres que j'aime lire. D'autres non. Que voulez-vous que je fasse des cancans sur ceux qui les écrivent?
– Rien. Mais je ne parlais pas de cancans.
– De quoi alors?
Bonne question. J'agitai les doigts dans l'air poussiéreux de sa bibliothèque.
– Le processus...l'activité...l'état dans lequel on écrit.
– Je répète ce que je viens de vous dire. Qu'est-ce que j'ai à faire de tout ça? Quand je lis le livre, ça fait belle lurette qu'il a été écrit. Le livre m'appartient désormais.
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- Les romanciers cheminent vers le sens.() La génération des blogueurs sait ce qu'elle veut dire avant de le dire, continua-t-il. Pour eux, écrire c'est affirmer une opinion. Au bout du compte, c'est la seule utilité qu'ils trouvent aux mots. Mes propres enfants me demandent constamment ce que je veux dire. Ils veulent savoir où je veux en venir. Ils demandent à quoi servent les livres que je publie. De quoi ils parlent papa? Dis-nous, comme ça on n'aura pas à les lire.
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De toutes façons nous étions finis. Les comiques avaient pris le relais. Les meilleurs d'entre eux travaillaient à partir de textes qui auraient aussi bien pu faire de brefs romans satiriques; leur regard était celui du romancier, ils apprécient le rythme de la langue, ils déployaient exagération et chute du sublime au ridicule tout comme nous, ils écorchaient, surprenaient et rattrapaient le rire au vol au moment où il menaçait de se fracasser dans l'effroi. Ils étaient prévisibles, suffisants et prétentieux, aussi, mais qui ne l'était pas? En plus, ils avaient un public captif. Où étaient passés tous les lecteurs? N'était-ce pas évident? Ils regardaient les comiques de stand-up.
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[...] Jour après jour, livre après livre, le romancier disparait des rayonnages des bibliothèques publiques, des vitrines des librairies, des souvenirs de ses lecteurs autrefois fidèles
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Elle frémissait de cette fureur que l'on ne rencontre que chez les lecteurs.
Etait-ce parce que la lecture en tant qu'activité civilisée n'existait plus que les derniers à s'y adonner
étaient acculés à une pareille fureur à chaque page ? Etait-ce l'ultime sursaut avant l'expiration ?
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Ce qui est drôle avec ce qui est drôle, c'est que ça incommode invariablement la religion.
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Et c'est là qu'un écrivain sait qu'il est dans une sacrée merde —quand les héros de ses romans sont des romanciers qui s'inquiètent que les héros de ses romans soient des romanciers qui sont dans une sacrée merde.
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Je l'aimais malgré le fait qu'elle ait toujours raison.
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Je n'étais pas moins qu'elle dans le déni de ma judéité. Cela n'était tout simplement jamais entré en ligne de compte pour moi. Tout comme pour mes parents. Juifs ? Nous étions juifs ? D'accord, mais est-on encore juif quand on se sent chez soi ?
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