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EAN : 9782702142479
384 pages
Calmann-Lévy (17/08/2011)
3.03/5   50 notes
Résumé :
Julian Treslove et Sam Finkler se connaissent depuis l’enfance, Libor Sevcik est leur ancien prof d’histoire. Au fil des ans, la vie les a séparés sans qu’ils se perdent tout à fait de vue. Finkler est devenu un philosophe très médiatique, Libor a fait fortune grâce à de sulfureuses biographies de stars d’Hollywood et Treslove, quant à lui, après avoir été producteur d’émissions culturelles à la BBC et directeur de festivals artistiques, est désormais employé dans u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Howard Jacobson né en 1942 à Manchester, est écrivain et journaliste anglais. Après des études en Angleterre et en Australie jusque dans les années 70, il commence à écrire au début des années 80 tout en étant journaliste. Howard Jacobson a publié une dizaine de romans, inédits en France, dans une veine comique où il se plaît à mettre en scène des personnages qui se définissent par leur judéité britannique. La Question finkler a obtenu le prestigieux Booker Prize en octobre 2010.
Julian Treslove et Sam Finkler sont amis d'enfance quant à Libor Sevcik c'est leur ancien professeur d'histoire. Chacun a mené sa vie de son côté, Sam et Libor sont veufs, Julian multi-divorcé. Après une soirée passée avec ses deux amis chez Libor, Sam se fait attaquer et voler, en pleine rue sur le chemin de son appartement. Ce qui ressemble à un banal incident, va particulièrement troubler Julian, l'obsédant jusqu'à en décortiquer chaque seconde de ce court instant et l'amenant à la conclusion qu'il a été attaqué parce qu'on la pris pour un juif. A partir de là, Julian Treslove va chercher à se comporter comme un véritable juif, s'imaginant et voulant croire qu'il en est un.
Si Julian est le personnage principal du roman, c'est aussi parce qu'il en est le plus atypique, il n'est pas juif et il exerce le métier de sosie, mais un sosie paradoxal puisqu'il ne ressemble à personne en particulier et à tout le monde en général. D'une certaine manière, Julian est le lecteur lambda, un non juif quelconque qui veut découvrir ce que le terme de « juif » recouvre aujourd'hui, que ce soit en tant que religion, traditions et rites, langue, culture, place dans le monde, sans oublier le terrorisme, la shoah, les palestiniens etc.
Sam et Libor étant des modèles de juifs peut-être pas opposés, mais différents. Sam Finkler est contre la politique menée par l'Etat d'Israël au point qu'il en a honte, allant même jusqu'à créer un club d'intellectuels nommé « Société des juifs honteux », tandis que Libor Sevcik est un juif plus âgé, intellectuel modéré, vivant dans le souvenir de sa femme défunte.
Entre Julian qui voudrait être plus juif qu'un vrai juif, Sam un réel juif qui a honte de ce qu'il est et Libor qui s'accepte tel qu'il est, Howard Jacobson réussit une formidable mise en abîme sur le questionnement de l'identité juive. La question finkler c'est la question juive et ce tour de passe-passe sémantique où le nom d'un de ses personnages remplace le mot « juif » est déjà très drôle en soi. J'imagine que l'auteur est juif lui-même, car il se permet d'aligner tous les clichés antisémites de manière humoristiques sans crainte de briser le consensus du politiquement correct. Plusieurs fois je me suis surpris à relire des phrases, pour être certain qu'il s'agissait d'humour et non de diffamation, tant il vrai qu'aujourd'hui on se demande parfois « s'il était encore possible d'user du mot « juif » dans un lieu public. (…) dans ce monde d'enragés, c'était comme allumer la mèche de toutes sortes de violences et d'extrémisme. »
Le roman est tour à tour, désopilant (le rôle du prépuce dans le plaisir sexuel) et drôle, instructif sur certains aspects des traditions juives, émouvant quand les veufs évoquent leurs épouses, agaçant quand Julian Treslove se fait pleurnichard ou carrément chiant quand il laisse son imagination déborder. J'ai aussi regretté quelques longueurs, mais globalement c'est très réussi et enfin on peut lire un bouquin sur les juifs sans tomber dans la compassion ou le morbide.
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Julian Treslove, presque la cinquantaine, est ami avec Samuel Finkler, qu'il connait depuis leur enfance. A la suite d'une soirée chez Libor Sevcik, leur ancien professeur d'Histoire, juif d'origine tchèque et veuf depuis peu, avec qui Samuel se dispute régulièrement sur leur religion commune, Julian est agressé en pleine rue et se fait voler les quelques objets de valeur qu'il a sur lui. Mais ce qui le trouble surtout, c'est que l'agression a été commise par une femme et qu'il lui semble qu'elle l'a traité de « youpin » alors de Julian est goy, comme lui font souvent remarquer ses amis. C'est alors qu'il entame une réflexion sur sa propre religion et se demande s'il n'est pas vraiment juif sans le savoir, si les gens qui ne le connaissent pas l'identifient comme tel …
Je trouvais que l'idée de départ était intéressante et originale et c'est elle qui m'avait attirée vers ce titre mais j'ai eu tôt fait de me rendre compte que ce n'était finalement pas un roman à ma portée ni à mon goût du moment, qui penche plutôt vers des choses plus légères. Les réflexions des personnages sur la religion, sur le fait d'être juif de nos jours, sur Israël, sur les relations homme-femme, sur l'amitié, sur le couple, sur la famille, tout ça m'a paru indigeste et carrément parfois difficile à suivre et à comprendre. Pourtant, les sujets abordés sont variés et intéressants mais je me suis trop souvent perdue dans les raisonnements des protagonistes pour réellement apprécier cette lecture. Quand on lit deux ou trois fois un paragraphe pour essayer de comprendre ce que l'auteur veut faire passer, on finit fatalement par se lasser et par « survoler » le reste, sans vraiment chercher à approfondir, ce qui fut hélas mon cas. Il y a quand même quelques moments d'humour bienvenus, quelques remarques bien senties mais je les ai trouvées trop peu nombreuses pour me porter à travers les nombreuses pages du roman. du coup, je me suis plutôt trainée comme une âme en peine lors de cette lecture qui ne reste pas dans mes annales !
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Un peu surprise par ce roman qui d'un premier abord tourne autour de la question juive, mais qui en réalité va bien au-delà, d'ailleurs j'ai eu besoin d'un peu de temps après sa lecture pour le "digérer" et faire mon billet. Avais-je aimé ou pas ?

J'avoue qu'au départ j'ai eu un peu de mal à me projeter dans l'histoire et certains passages m'ont semblés un peu obscurs, notamment à propos de tout ce qui tourne autour de la pratique religieuse. N'étant pas d'origine juive, je suis certainement passée à côté de certaines subtilités de l'auteur mais malgré tout j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre, notamment grâce au ton particulièrement caustique de l'auteur.
L'histoire tourne autour de 3 personnages pas forcément très sympathiques qui vivent tous trois dans une sorte de malentendu permanent. Treslove n'a jamais réussi à se fixer vraiment dans la vie, tombant amoureux à chaque rencontre, il a deux fils qu'il néglige et qui ne l'intéressent pas vraiment, il n'est pas juif mais rêve de l'être à la suite d'une agression où il a cru comprendre qu'on le traitait de "Youpin", Finkler est juif mais intègre le groupe des "juifs honteux" et Libor, le troisième personnage, peut-être le plus touchant dans l'amour inconditionnel qu'il voue à sa femme décédée, se démène dans une vie qui ne l'intéresse plus vraiment.
Le roman pose de nombreuses questions sur notre rapport à la vie, à la mort, à l'influence d'une religion, à la recherche d'amour et à l'intolérance. Il ouvre de nombreuses portes sur les questionnements de chacun et la place qu'on occupe dans le monde qui nous entoure et on peut tout à fait rapporter certaines réflexions au catholicisme ou à l'intégrisme religieux quel qu'il soit… mais le ton reste jubilatoire malgré le sérieux du fond. Je me suis surprise à sourire souvent et à rire parfois et mon impression générale est que ce fut une réelle découverte littéraire qui permet une vraie réflexion derrière un ton volontairement cynique et humoristique.
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Très vite le lecteur comprend que derrière le titre de ce roman, on peut lire littéralement "la question juive". Et c'est bien l'un des propos majeurs du livre que de traiter de judéité.
Le lecteur suit tout au long de cette histoire les destins de Julian Treslove et Sam Finkler, deux amis depuis le collège, amis malgré leurs différences et leurs antagonismes, attachés à Libor Sevcik, un de leurs anciens professeurs.
Libor et Sam, tous deux juifs, sont veufs depuis peu. Julian, quant à lui, va de rencontre en rencontre, faisant fuir systématiquement les femmes avec qui il connaît une relation et dont il tombe très rapidement amoureux (notons au passage le rapport entre cette capacité de notre héros et son nom de famille).
Mais avant tout, Treslove est obnubilé par ce que c'est qu'être juif, question qui le taraude davantage encore depuis qu'il a été agressé par une femme qui, se persuade-t-il, l'a traité de youpin !
Howard Jacobson construit son roman autour de cette condition juive, de la conscience qu'en ont les personnages, de comment ils vivent cette relation... le tout servi par un humour constant, sorte de contrepoint parfaitement maîtrisé à une question grave. En effet, le lecteur rit et sourit tout au long du roman et pourtant l'action revêt toujours plus ou moins un caractère dramatique.
Tour-à-tour on s'interroge sur la conviction religieuse, sur l'absence de l'être aimé, sur la filiation, sur l'amitié ou l'amour... au milieu de personnages attachants car tellement humains, à commencer par Treslove et Finkler eux-mêmes.
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Howard Jacobson est un auteur anglais né le 25 août 1942. Il a écrit plusieurs romans comme « The Mighty Walzer » qui lui permirent de remporter le prix « Billinger Everyman Wodehouse ». Il est également un critique respecté et il rédige dans une rubrique hebdomadaire pour la publication « Independent ». Il vit aujourd'hui à Londres.

Les éditions « Livre de Poche » m'ont demandé de chroniquer « La question finkler » parue tout d'abord en anglais en 2010, ensuite en français chez « Calmann-Lévy » et finalement en poche en 2012. le livre est traduit par Pascal Loubet et contient 503 pages.

Tout d'abord, il faut savoir que je suis agnostique. Ainsi, tout ce qui a trait aux réflexions cultuelles ne m'intéresse pas. C'est un très mauvais départ pour ce livre, car le protagoniste central, Julian, ne cesse de s'interroger sur tout et rien. Ce premier point est frappant et m'a d'ailleurs rebuté. Sans être réellement philosophique, la question juive (donc religieuse) est le thème important de l'oeuvre.

Les commentaires concernant ce bouquin laissent déceler une touche d'humour. Malgré que l'on perçoit bien les tentatives de l'auteur à nous faire sourire, ceci n'a pas fonctionné dans mon cas. Les répétitions et le maniement de mots sont sa principale arme amusante, mais ne réussissent pas à lever le poids des introspections qui mène la trame. de plus, un fort sentiment de longueur apporte une lourdeur.

Les personnages sont par contre intéressants. Julian qui est inquiet et qui se questionne constamment, Sam qui est un philosophe orgueilleux à souhait et Libor, un vieux juif qui démontre une belle sagesse. Il y a aussi l'amour et le deuil. Ces trois héros, qui sont amis, chercheront à s'épanouir la perte d'un être cher, ou l'inexistence de celui-ci. S'il exhume un élément positif de cette lecture, c'est indéniablement cet aspect émotif et sensible qui nous pousse à poursuivre.

La plume, qui outre les réitérations et les réflexions répétitives, est assez agréable. Les conversations sont sympathiques et le tout verse dans une parcelle de réalisme qui plaira certainement. Est-ce que ceci réussit à nous faire apprécier le roman? Ce n'était pas mon cas. J'en ressors avec certaines pensées concernant le deuil, mais nullement en ce qui a trait à la question juive qui est confinée dans ces pages.

Finalement,

Un bouquin qui touche la question juive, mais son plus fort atout est sûrement le thème du deuil et de l'amitié. Malheureusement, les multiples répétitions et réflexions m'ont grandement déplu. 4 sur 10.

On aime : les personnages, le thème du deuil

On n'aime pas : les questionnements religieux, les longueurs
Lien : http://www.sergeleonard.net/..
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critiques presse (4)
Telerama
14 décembre 2011
Ce mélange des thèmes est la vraie belle prouesse à laquelle parvient ce roman, plus mélancolique qu'il n'y paraît de prime abord, couronné outre-Manche, l'an dernier, par le Man Booker Prize.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaPresse
03 octobre 2011
Des personnages originaux et colorés, des situations juste assez déjantées et une écriture vive et drôle font de cette Question Finkler une formidable comédie humaine.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
13 septembre 2011
Irrésistible d'un bout à l'autre, La question Finkler réussit à faire sourire et réfléchir tout en parlant de l'amitié masculine, de l'identité, de la perte et de la peur de la mort.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
01 septembre 2011
Le Man Booker Prize 2010 arrive en France. C'est «La Question finkler», un roman maniaque frappé au coin du nonsense. Fameux.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il pouvait l'expliquer. La terreur prenait le pas sur la raison. Même à notre époque scientifique, les hommes avaient encore un peu de cette ignorance préhistorique dont la peur est le produit. Que Finkler comprenne les causes et les conséquences des événements ne faisait pas un poil de différence. Le soleil pouvait bien ne pas se lever un matin à cause de quelque chose qu'il avait fait ou de quelque rituel qu'il avait manqué d'observer. Il avait peur, comme un homme né un demi-million d'années avant lui aurait eu peur, peur d'avoir désobéi aux décrets des dieux et qu'en retour ceux-ci se soient vengés sur son fils.
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Je veux les rites, lui avait-il dit. Je veux la famille, je veux le tic-tac quotidien de la pendule juive. Mais à peine les lui avait-on donnés qu’il avait battu en retraite. Elle l’avait emmené à la synagogue – évidemment pas celle d’à côté où on priait avec le keffieh – et cela ne lui avait pas plu. Ils ne font rien d’autre que remercier Dieu de les avoirs créés, se plaignit-il. Mais à quoi sert d’avoir été créé si tout ce qu’on fait de sa vie, c’est remercier Dieu ?
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"Treslove n'était pas disposé à admettre qu'il avait croisé une déséquilibrée ou qu'il s'était simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il avait connu suffisamment d'accidents. Sa vie était un long accident. Sa naissance était accidentelle - ses parents le lui avaient avoué : "Tu n'étais pas prévu, Julian, mais tu as été une belle surprise". Ses propres fils ? Pareil. Sauf qu'il ne leur avait pas affirmé qu'ils étaient une belle surprise. Il avait choisi ses disciplines universitaires par accident : à une autre époque, il aurait choisi les lettres classiques ou la théologie. La BBC, c'était un accident. Un sale accident. Les femmes qu'il avait aimées étaient toutes des accidents. Si la vie n'avait pas un fil conducteur de sens, à quoi bon vivre ?"

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C'est étrange comme les Américains peuvent être immoraux, pour un peuple puritain jusqu'au tréfonds de l'âme. Pincé et pornographique à la fois.
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It was a strain being representative of your people to a man who had decided to idealise them. It wasn't only him she didn't want to let down, it was judaism, all five thousand troubled years of it.
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