En présence de toutes les fables qui encombrent l'histoire, la philosophieet les religions des peuples anciens, les meilleurs esprits se sont souvent demandé, dans l'impossibilité de les admettre dans le sens littéral, comment on pouvait logiquement les interpréter.
Les uns, comme Horace, saint Basile, et plus près de nous Bacon, ont pensé qu'elles avaient été inventées par les prudents et les sages, pour donner plus de poids aux prescriptions de la morale et de la loi.
Quelle effrayante el large trace de sang relia entre eux les hiérophantes de tous les pays!... Les bûchers de la foi el le séides de Rome ne le cèdent en atrocité et en barbarie ni aux hécatombes brahmaniques, ni aux exécutions en masse de Moïse, ni aux massacres de Mahomet, et c'est au nom de Dieu, principe de justice, d'amour et de pardon, que l'égolsme sacerdotal a couvert la terre de cadavres et de ruines !
Ce n'est pas l'homme qui vieillit, ce sont ses institutions qui n'ont plus de sève, qui ne distillent plus la force et la vie, et qu'il faut savoir changer à temps... Il faut retourner de fond en comble l'héritage qui a trop produit, car il ne donne plus de récolte, quelque belle que soit la graine qu'on lui confie.
Les deux religions les plus anciennes, le brahmanisme et son rameau le bouddhisme, qui comptent plus des deux tiers des habitants du globe parmi leurs adeptes, sont basées sur le mythe de l'incarnation périodique de la divinité.
Le mythe de l'incarnation est une des plus vieilles inventions sacerdotales de l'Orient : grâce à lui, les brahmes purent maintenir dans une constante obéissance les peuples qu'ils opprimaient.