Grâce à Masse Critique et à J-Éditions, j'ai eu le plaisir de recevoir ce ivre et retrouver l'ex-inspecteur-chef Higgins que j'affectionne tant. Lecteur assidu de
Christian Jacq et de ses livres sur l'Égypte, je suis naturellement passé aux enquêtes de Higgins quand elles sont ressorties il y a deux ou trois ans.
Ce douzième volume nous emmène sur les traces de l'assassin d'une scientifique britannique considérée comme la grande prêtresse du Pôle Nord. Enfermée dans un bunker avec sept autres spécialistes étrangers : Norvégien, Russe, Canadien, Américain, Danoise, Chinoise et Française, Kathleen Silway s'entretient avec chacun d'eux pour connaître les prétentions de leur pays d'origine sur cette partie du globe, avant de remettre un rapport qui aura force de loi, quand il sera présenté à l'ONU. Mais au sein de cet aréopage scientifique, qui a commis cet assassinat ? Higgins flanqué du Superintendant Marlow, va devoir interroger chacun et chacune pour extraire le mobile du meurtre et confondre le coupable.
Dans cette série qui mêle nouvelles énigmes et anciennes remaniées, celle qui nous intéresse fait partie de la première catégorie. En lien direct avec l'actualité, la documentation sur laquelle
Christian Jacq se repose est visiblement très élaborée. Cette fois encore, le suspense va au bout de l'intrigue et les caractères des protagonistes sont brossés avec précision et peu d'indulgence à l'égard des Français. Venant d'un Britannique, on peut y souscrire, venant de l'auteur, on peut s'interroger sur ces remarques peu amènes.
Le style de l'auteur est toujours aussi délicieusement académique, et les passages incontournables sur la présentation d'Higgins, de Marlow, de Mary et Trafalgar, ne sont pas absents. C'est bien pour qui découvre la série pour la première fois, cela fait sourire au-delà du cinquième livre… Mais on se laisse aller à ces petites manies de l'auteur, ce qui n'est pas sans nous rappeler les descriptions de Poirot dans les nombreuses enquêtes écrites par
Agatha Christie. Comme une madeleine de
Proust, on savoure ce roman un dimanche après-midi pluvieux, un plaid sur les genoux, avec une tasse du meilleur Earl Grey.