Livre lu dans la cadre de la pioche de juin, choisi par Witchblade.
J'ai enfin eu l'occasion de lire cet auteur, et mon avis est plutôt mitigé. Malgré un style un peu lourd, ça se lit assez bien. Les personnages sont attachants mais très manichéens. Au début je me suis dit que c'était sympa de retrouver des héros jeunes et plein d'espoir en la justice, partis au combat contre la corruption et la promotion canapé. Mais au bout de 400 pages, ça devient quelque peu indigeste.
Pour le positif, j'ai apprécié le côté documenté présentant le quotidien dans l'Antiquité égyptienne. Et l'auteur a su ménager son petit effet à la fin, ce qui va quand même me pousser à lire la suite de la trilogie.
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Intéressante visite dans l'antiquité égyptienne au temps de Ramsès. C'est très intéressant de découvrir la vie d'alors, son organisation et toutes ses originalités. L'auteur nous fait vraiment découvrir un monde.
L'histoire quant à elle est pleine de péripéties. Un roman policier où le détective est un juge. Assez de personnages pour ne pas s'ennuyer et d'intrigues secondaires qui permettent de construire le récit.
Le seul bémol est, qu'à part quelques scènes osées, que ça me fait plus penser à un roman adolescence. Les personnages sont très tranchés; et je ne trouve pas beaucoup d'étoffe psychologique aux différents protagonistes.
Mais bon, hâte de connaître la suite quand même!
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Le secret du médecin, révéla-t-il, est la connaissance du cœur, de lui partent les vaisseaux visibles et invisibles qui vont à tout organe et à tout membre. C'est pourquoi le cœur parle dans tout le corps; lorsque vous ausculterez un patient, en posant la main sur sa tête, sa nuque, ses bras, ses jambes, ou sur quelque autre endroit de son corps, recherchez d'abord la voix du cœur et ses pulsations. Assurez-vous qu'il est solide sur sa base, qu'il ne s'éloigne pas de sa place, qu'il ne s'affaisse pas et qu'il danse normalement. Sachez que des canaux parcourent le corps et qu'ils véhiculent les énergies subtiles, de même que l'air, le sang, l'eau, les larmes, le sperme ou les matières fécales; veillez à la pureté des vaisseaux et de la lymphe. Lorsque la maladie survient, elle traduit un dérèglement de l'énergie; au-delà des effets, scrutez la cause. Soyez sincère avec vos patients et donnez-leur l'un des trois diagnostics possibles: une maladie que je connais et que je traiterais; une maladie avec laquelle je me battrai; une maladie contre laquelle je ne peux rien. Allez vers votre destin.
PROLOGUE
Une nuit sans lune enveloppait la grande pyramide d’un manteau de ténèbres. Furtif, un renard des sables se faufila dans le cimetière des nobles qui, dans l’au-delà, continuaient à vénérer Pharaon. Des gardes veillaient sur le prestigieux monument où seul Ramsès le Grand entrait, une fois l’an, afin de rendre hommage à Khéops, son glorieux ancêtre ; la rumeur prétendait que la momie du père de la plus haute des pyramides était protégée par un sarcophage en or, lui-même recouvert d’incroyables richesses. Mais qui aurait osé s’attaquer à un trésor aussi bien défendu ? Personne, à l’exception du souverain régnant, ne pouvait franchir le seuil de pierre et se repérer dans le labyrinthe du gigantesque monument. Le corps d’élite affecté à sa protection tirait à l’arc sans sommation ; plusieurs flèches auraient transpercé l’imprudent ou le curieux.
Le règne de Ramsès était heureux ; riche et paisible, l’Égypte rayonnait sur le monde. Pharaon apparaissait comme le messager de la lumière, les courtisans le servaient avec respect, le peuple glorifiait son nom.
Les cinq conjurés sortirent ensemble d’une cabane d’ouvriers où ils s’étaient cachés durant le jour ; cent fois, ils avaient répété leur plan avec la certitude de ne rien laisser au hasard. S’ils réussissaient, ils deviendraient, tôt ou tard, les maîtres du pays, et lui imprimeraient leur marque.
Vêtus d’une tunique de lin grossier, ils longèrent le plateau de Guizeh, non sans jeter des regards fiévreux vers la grande pyramide.
Attaquer la garde serait une folie ; si d’autres, avant eux, avaient songé à s’emparer du trésor, nul n’y était parvenu.
Un mois auparavant, le grand sphinx avait été dégagé d’une gangue de sable accumulée par plusieurs tempêtes. Le géant, aux yeux levés vers le ciel, ne bénéficiait que d’une faible protection. Son nom de « statue vivante » et la terreur qu’il inspirait suffisaient à écarter les profanes. Pharaon à corps de lion taillé dans le calcaire en des temps immémoriaux, le sphinx faisait se lever le soleil et connaissait les secrets de l’univers. Cinq vétérans formaient sa garde d’honneur. Deux d’entre eux, adossés à l’extérieur du mur d’enceinte, face aux pyramides, dormaient à poings fermés. Ils ne verraient ni n’entendraient rien.
Le plus svelte des conjurés escalada le mur d’enceinte ; vif et silencieux, il étrangla le soldat qui dormait près du flanc droit du fauve de pierre, puis supprima son collègue, posté près de l’épaule gauche.
Les autres conjurés le rejoignirent. Éliminer le troisième vétéran serait moins aisé. Le gardien-chef se tenait devant la stèle de Thoutmosis IV{1}, dressée entre les pattes avant du sphinx, pour rappeler que ce pharaon lui devait son règne. Armé d’une lance et d’un poignard, le soldat se défendrait.
L’un des conjurés ôta sa tunique.
Nue, elle s’avança vers le garde.
Ébahi, il fixa l’apparition. Cette femme n’était-elle pas l’un des démons de la nuit qui rôdaient autour des pyramides pour voler les âmes ? Souriante, elle approchait. Affolé, le vétéran se leva et brandit sa lance ; son bras tremblait. Elle s’arrêta.
— Recule, fantôme, éloigne-toi !
— Je ne te ferai aucun mal. Laisse-moi te prodiguer mes caresses.
Le regard du gardien-chef demeura rivé sur le corps nu, tache blanche dans les ténèbres. Hypnotisé, il fit un pas vers lui.
Quand la corde s’enroula autour de son cou, le vétéran lâcha sa lance, tomba à genoux, tenta vainement de hurler, et s’effondra.
— La voie est libre.
— Je prépare les lampes.
Les cinq conjurés, face à la stèle, consultèrent une dernière fois leur plan, et s’encouragèrent à continuer, malgré la peur qui les tenaillait. Ils déplacèrent la stèle et contemplèrent le vase scellé marquant l’emplacement de la bouche d’enfer, porte des entrailles de la Terre.
— Ce n’était pas une légende !
— Voyons s’il existe bien un accès.
Sous le vase, une dalle munie d’un anneau. Ils ne furent pas trop de quatre pour la soulever.
Un couloir étroit, très bas, en forte pente, s’enfonçait dans les profondeurs.
— Vite, les lampes !
Dans des coupes en dolérite{2}, ils versèrent de l’huile de pierre, très grasse, facile à enflammer. Pharaon interdisait son usage et son commerce, car la fumée noire qui se dégageait de sa combustion rendait malades les artisans chargés de décorer temples et tombes, et salissait plafonds et parois. Les sages affirmaient que ce « pétrole{3} », comme le nommaient les barbares, était une substance nocive et dangereuse, une exsudation maligne des roches, chargée de miasmes. Les conjurés n’en avaient cure.
Pliés en deux, le crâne heurtant souvent le plafond de calcaire, ils progressèrent à marche forcée dans le boyau, vers la partie souterraine de la grande pyramide. Personne ne parlait ; chacun avait en tête la sinistre fable selon laquelle un esprit brisait la nuque de quiconque essayait de violer le tombeau de Khéops. Comment savoir si ce souterrain ne les écartait pas de leur but ? De faux plans avaient circulé, afin d’égarer d’éventuels voleurs ; celui qu’ils détenaient était-il le bon ?
Ils se heurtèrent à un mur de pierre qu’ils attaquèrent au ciseau ; par bonheur, les blocs, peu épais, pivotèrent sur eux-mêmes. Les conjurés se glissèrent à l’intérieur d’une vaste chambre au sol de terre battue, haute de trois mètres cinquante, longue de quatorze, et large de huit. Au centre, un puits.
— La chambre basse... Nous sommes dans la grande pyramide !
L’animal de Thot t’a choisi, décréta de sa voix rocailleuse le berger Pépi, allongé dans les roseaux. Tu n’as pas le choix. Agé de soixante-dix ans, Pépi était bougon et n’aimait pas se lier. Être seul avec les animaux lui paraissait le comble de la félicité. Refusant d’obéir aux ordres de quiconque, il maniait son bâton noueux avec dextérité et savait se cacher dans les forêts de papyrus lorsque les agents du fisc, telle une volée de moineaux, s’abattaient sur le village. Pazair avait renoncé à le convoquer devant le tribunal. Le vieillard n’admettait pas que l’on maltraitât une vache ou un chien, et se chargeait de corriger le tortionnaire; à ce titre, le juge le considérait comme un auxiliaire de police
- Un homme au coeur violent ne peut être qu'un fauteur de troubles, de même qu'un bavard ; si tu veux être fort, deviens l'artisan de tes paroles, façonne-les, car le langage est l'arme la plus puissante pour qui sait la manier.
Aux yeux d'un egyptien,il n'existe pas d'animal plus seduisant qu'une vache;de ses grandes oreilles,elle percevait la musique des etoiles placees comme lui sous la protection de la deesse Hathor
De sa plume savante et enchanteresse, Christian Jacq fait revivre Ramsès III, le dernier grand pharaon, et nous raconte la conspiration criminelle la mieux documentée de toute l'histoire égyptienne.
En savoir plus https://bit.ly/ramsesIII