« La loi du désert » est le deuxième tome d'une exceptionnelle trilogie débutée en 1992, « le juge d'Égypte » dont le premier titre était « La pyramide assassinée ». Dans le premier opus, le scribe Pazair quittait son village tranquille pour exercer ses talents à la capitale Memphis. Épris de justice et détestant le mensonge, sa probité lui faisait gravir les échelons de l'administration de Ramsès le Grand. Ayant découvert des anomalies de procédure au cours d'une enquête de routine, il se heurte à l'indifférence de sa hiérarchie qui lui conseille de ne pas s'inquiéter et de "laisser courir" s'il ne veut pas d'ennuis et voir sa jeune carrière compromise. Mais sa détermination et son opiniâtreté vont le conduire à imaginer le pire qui est à venir et dont il commence à entrevoir les contours. Je n'irai pas plus loin au risque de dévoiler trop d'indices.
Dans ce deuxième tome nous retrouvons tous les personnages ou presque du premier ; la belle Néferet, médecin, devenue l'épouse de Pazair, le policier nubien Kem et son babouin Tueur, le fidèle ami Souti au caractère aventureux et débridé, et un brochette d'individus peu ou pas recommandables tels que le chimiste Chéchi , le général
Asher, le dentiste Qadash, les notables Dénès, Nénophar, Silkis, ou autre Nébamon et Mentmosé.
Quant à Pazair, trahi par ces comploteurs sans vergogne ni remords, prisonnier dans son bagne au fond du désert, loin de tout, il envisage le pire, s'abandonner à la mort sans avoir pu dire adieu à ses proches .
Dès ma première lecture de ces trois ouvrages, il y a une trentaine d'années, j'avais été impressionné par la qualité d'écriture propre à
Christian Jacq, auteur reconnu par ses nombreux récits. Que ce soit une biographie, un roman policier, une chronique historique ou les trois réunis, le style est vif, les chapitres courts, le vocabulaire précis, simple et recherché à la fois et un sens du suspense qui traduit chez lui l'admiration qu'il porte à une maîtresse du genre,
Agatha Christie.
Tous les détails de la vie quotidienne de l'Égypte antique, celle des puissants comme des petites gens, la maîtrise de l'organisation politique ou administrative, les descriptions précises de la nourriture, de la médecine, de l'architecture, la façon de se vêtir, se déplacer, se battre, la connaissance précise des croyances, des rites et du panthéon égyptien ; tout cela et j'en oublie, témoigne des recherches qu'il a accomplies et de la documentation qu'il a accumulée grâce à sa passion sans limites de ce pays magnifique qu'était l'Égypte des Pharaons.
Certes, il a bien souvent été critiqué pour certains de ses livres, par d'autres égyptologues soucieux de la véracité historique ou chronologique, mais il n'appartient qu'à lui de rendre accessible tous les événements de cette époque méconnue, fût-ce au prix de quelques romances ou libertés de scénarios grâce auxquelles tout un chacun peut accéder à ce passé hors du commun.
On taxera mon commentaire (ma critique) de dithyrambique ou un peu (trop) emphatique, mais peu importe, cela reflète exactement le plaisir que je ressens à chaque fois que je prends un livre de
Christian Jacq, particulièrement quand il se passe à cette époque et dans ce pays magique que j'ai eu la chance de visiter en partie.