Citations sur Eloge de la différence : La génétique et les hommes (13)
Tolérer, c'est accepter du bout des lèvres, c'est bien vouloir, c'est, de façon négative, ne pas interdire. Celui qui tolère, se sent bon de tolérer, celui qui est toléré se sent doublement méprisé pour le contenu de ce qu'il représente ou de ce qu'il professe et pour son incapacité à l'imposer. L'intolérance, auto défense du faible ou de l'imbécile, est certes une marque d'infantilisme, mais la tolérance, concession accordée par le puissant sur de lui, n'est que le premier pas vers la reconnaissance de l'autre ; d'autres pas sont nécessaires qui aboutissent à "l'amour des différences".
Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
"Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente", saint-Exupéry, "Lettre à un otage".
Cette évidence, tous nos réflexes la nient. Notre besoin superficiel de confort intellectuel nous pousse à tout ramener à des types et à juger selon la conformité aux types ; mais la richesse est dans la différence.
Celui qui tolère, se sent bon de tolérer, celui qui est toléré se sent doublement méprisé pour le contenu de ce qu'il représente ou de ce qu'il professe et pour son incapacité à l'imposer.
Ce qu'exprime le racisme est essentiellement un mépris; mépris envers telle personne justifié, non par ses caractéristiques, mais par son appartenance à un groupe: l'origine de ce mépris est une absence de confiance en soi; son aboutissement est une destruction de soi-même.
Beaucoup plus profond, plus fondamental, est le besoin d'être unique pour "être vraiment.
Il est dans la nature même de notre espèce de vivre artificiellement : dès que nous en avons eu le pouvoir, nous n'avons pas accepté de subir passivement la sélection imposée par le milieu ; nous avons donné aux agressions et aux contraintes venant du milieu extérieur une réponse culturelle, et non pas, comme les autres espèces, une réponse génétique ; le progrès médical n'est rien d'autre que la poursuite de cette réponse culturelle ; l'invention d'un antibiotique n'est pas plus « dysgénique » que l'invention du feu.
Il faut (...) prendre conscience de l'apport d'autrui, d'autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande.
Le concept de race est non opérationnel pour les populations humaines. Les différences sont évidentes entre les lapons et les pygmées, par exemple, mais le passage des uns aux autres est réalisé sans sauts brusques, par les populations intermédiaires.
Nous acceptons l'idée que les éleveurs ont amélioré l'aptitude à la course de certaines lignées de chevaux, mais au prix d'une dégradation dramatique de son potentiel biologique. Ces "pur-sang" ne sont que des débiles dont la seule performance, de peu d'intérêt, est de savoir courir vite sur de courtes.
Dès qu'un phénomène est quantifié, il est toujours possible de faire subir aux mesures observées des traitements mathématiques complexes, aboutissant à l'estimation de divers paramètres ; cependant, si ces paramètres n'ont pas de sens précis, les calculs qui permettent de les estimer constituent une activité rigoureusement inutile, même si des algorithmes subtils et des ordinateurs puissants ont été utilisés. La complexité des mathématiques utilisées pour répondre ne suffit pas à donner du sens à une question absurde. Tel est souvent le cas pour la recherche des parts des diverses «causes» dans le déterminisme d'un caractère ; sauf circonstances exceptionnelles, cette recherche correspond à une interrogation dénuée de toute signification.