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Albert Jacquard, célèbre généticien également connu pour son engagement politique, relate ici quelques unes de ses expériences d'exposés ou de conférences devant des classes d'élèves, du Cours Moyen à la Terminale. Il explique les raisons de sa démarche, ce qu'il en a personnellement appris, l'espoir qu'il en a retiré et le sentiment d'injustice et de gaspillage qu'il a parfois ressenti devant ces élèves de niveaux scolaires et de classes sociales divers.

Même si cette mise en perspective est intéressante, j'ai beaucoup plus apprécié les quelques passages du livre dans lesquels l'auteur expose des expériences ou réflexions d'ordre scientifique.

Une lecture qui incite de manière simple à réfléchir sur notre société et notre système scolaire.
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Albert Jacquart donne un résumé des interventions qu'il faisait dans les classes du CM2 à la terminale en France mais aussi dans le monde entier. On lui demandait de venir parler d'éthique en génétique, du rôle de la science dans la société, pour élargir le champ de réflexions des élèves. Mais bien vite, les échanges se focalisaient sur les angoisses des jeunes. On sent l'enthousiasme et la bienveillance envers les jeunes tout le long des propos.
Par contre Albert Jacquart déplore le mode d'instruction des élèves qui leur fait ingurgiter des programmes, apprendre des leçons, croûler sous les devoirs, entasser les diplômes comme une finalité au lieu d'apprendre à s'interroger, à formuler des questions, chercher des réponses, développer un esprit critique, faire preuves d'initiatives, de liberté d'esprit, voire d'irrévérence.
Plusieurs parties :
- le regard de la science sur l'enfant (et sur l'éducation)
- Petits exercices de mise en forme (dont l'équation du nénuphar)
- Attitudes : conformisme ou inventivité
- les grands débats : race et racisme, intelligence et QI, engagements, espèces humaines et perfection biologique, travail et chômage, sciences et para-sciences, et Dieu dans tout ça et en conclusion, une société à construire.
J'ai été une élève sage, conformiste et aujourd'hui j'en ressens encore les effets, néfastes serait beaucoup dire, plutôt déplaisants.
Albert Jacquart était fascinant. Il luttait contre l'insupportable, l'acceptation, la résignation, la misère pour le droit à la différence. J'ai eu la chance d'assister à une de ses conférences. Un grand monsieur.

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J'aime beaucoup ce livre car j'ai participé à sa création en direct. Enfin c'est mon fils ainé qui a eu la chance d'avoir une institutrice de CE2 qui était en contact avec Albert Jacquard. Les élèves ont travaillé toute l'année sur le thème des sciences et les parents ont été invités à discuter avec ce grand humaniste. Je me souviens parfaitement de son discours sur l'émulation et l'importance de lutter contre soi-même et non contre les autres (en opposant émulation à compétition) et du rôle de l'école pour l'épanouissement des enfants.
Basé sur la rencontre et l'écoute des jeunes, cet essai étudie le rôle de la science dans l'éducation et plus largement dans la formation des esprits.
Une lecture qui incite de manière simple à réfléchir sur notre société et notre système scolaire.
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Tout d'abord, je suis d'accord avec la plupart des points abordés dans ce livre.

Enseignante à l'Université, j'apprécie énormément l'aspect "éducation de l'intelligence" de mon métier, dans le sens où je tache d'éveiller de nouveau principes de raisonnements chez mes étudiants, et qui j'espère ne leur serviront pas uniquement à avoir une bonne note au partiel. Évidemment mes étudiants sont déjà pas mal grands, et cette questions chez les plus jeunes me parait très générale et très inintéressante.

C'est principalement sur ce thème que se fait le chapitre introductif, et j'étais donc très enthousiaste après celui-ci. Malheureusement, la suite ne m'a pas convaincue.

Je ne sais pas si c'est parce que le livre date un peu (pas beaucoup non plus) ou une question de conviction personnelle mais certains "détails" présentés comme des vérités m'ont gênée : il est notamment mis en avant que l'homme est le seul être à évoluer d'avantage par sa culture que par ses gênes, qu'il est le seul à avoir conscience de soi et de sa place dans une société. Dans l'absolu, ce n'est pas une "erreur" bien grave mais quand le sujet est (au moins partiellement) de différencier vérité de croyance, preuves d'intuition, raisonnement de savoirs ça me gêne un peu. Un ou deux autres petits points me gênent pour les mêmes raisons : rien de franchement faux, mais des choses pas franchement juste présentée comme indiscutables. Certains parallèles sont fait sans discussion sur leur pertinence, avec laquelle je n'étais pas toujours d'accord. Ne soyons pas médisant, la distinction entre ce que l'on peut nier et ce qui est vrai est tout de même nettement mieux faite que dans la plupart des ouvrages de vulgarisation à ce niveau.

Parce que oui, on y retrouve une grosse partie vulgarisation présentant des raisonnements et leurs applications, principalement en maths/logique. de ce coté, je n'y ai rien appris, les exemples sont classiques mais c'est mon domaine. J'ai bien aimé la présentation par le raisonnement même si j'aurais aimé que les questions de "formation de l'esprit" soit encore d'avantage mis en avant.

J'ai eu plus de mal avec la partie grand débat. Une certaine neutralité est maintenue (ce livre vient d'échanges eu avec des scolaires) qui du coup dit un peu tout est rien et que je n'ai pas trouvé bien convainquant. Tous les sujets sont évoqués très rapidement et bien mis en contexte - du coup le coeur du sujet est trop court. Pour qui est vaguement à l'écoute de ce qui se passe autour de soi on y trouveras pas beaucoup de nouvelles pistes de réflexion. Et pourtant, je ne suis pas le meilleur exemple en la matière.

Les élèves sont rapidement évoqués et j'ai apprécié cette expérience du contact sur les mêmes sujets face à des publics variés. Mais là encore, rien de très développé.

Au final j'ai ressenti un certain creux dans ce livre, trop touche à tout pour éveiller des remises en questions.
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Albert Jacquard fut souvent invité dans les écoles et les Lycées, afin de discuter de génétique avec les élèves. Mais, que ce soit en CM2 ou en Terminale, les questions débordaient souvent le cadre prévu par le professeur, et le célèbre généticien devait évoquer toute sortes de considérations autour de la science. Il dut donc mener lui-même une réflexion pédagogique : comment présenter la science à un jeune public plein d'interrogations, mais souvent aussi plein de réticences ?
Ce livre est le fruit de ces réflexions et de cette expérience.
Il y a pas mal de choses intéressantes dans ce livre, et l'engagement de l'auteur (en direction des sans-papiers, sans-logement et sans-travail) n'y est sûrement pas étranger. Albert Jacquard est un humaniste, un militant, notamment quand il détaille ses arguments scientifiques (il est généticien des populations), mais pas seulement, pour dénoncer le racisme.
Par contre, l'objet du livre – c'est le sous-titre – est de montrer que les sciences peuvent être abordées sous l'angle du plaisir et donc devenir accessibles à un large public, et là, je trouve qu'il rate sa cible. Car, nonobstant les affirmations et les propositions d'exercices d'Albert, les mathématiques ont du mal à se montrer autrement que rébarbatives pour les gens qui n'arrivent pas à entrer dans cet univers codifié.
Personnellement, je trouve donc que ce n'est pas très probant, et finalement assez désespérant, puisque même un polytechnicien, malgré son expérience et sa réflexion sur le sujet, ne parvient pas à présenter la science sous un aspect plaisant.
Il n'y a sûrement pas de solution miracle pour rendre la science plaisante à tous (pour des raisons sociales plutôt que de méthode), et sur ce plan là, comme sur d'autres, l'humanité à encore bien des progrès à faire. du coup, sa réflexion, issue de son expérience, semble anecdotique. L'idée force du livre, c'est plutôt que l'école doit être un lieu où les jeunes se forgent leurs outils de compréhension du monde, et non un lieu de bachotage où l'on apprend des réponses toutes prêtes à des questions entendues. Et que c'est également cette démarche qui peut faire des jeunes élèves de futurs citoyens du monde.
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C'est frais, simple et intelligent. Son point de vue sur la société en tant que généticien m'a particulièrement intéressé. Suite à cette lecture, j'ai presque envie d'aller mettre la main à la pâte !
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1998. Tout y est bien dit, Jacquard est un encouragement fait homme. La science au service de l'humain, du vivant, et pourtant 23 ans plus tard, le chaos a encore nettement progressé. La croissance et le travail sont encore et toujours perçu de la même façon et font encore cruellement souffrir les humains. le racisme et le mépris toujours là. Par contre, Albert Jacquard, lui n'est plus. Merci à lui de nous éclairer.
Ce livre est une version light à destination de plus jeune d'un livre comme, par exemple, la Mal-Mesure de l'homme de S. J. Gould. Un plaidoyer pour la science et pour la compréhension humaniste, amoureuse, de l'humain.
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"Apprendre, c'est d'abord s'interroger. Formuler ses questions. Chercher les réponses. Critiquer ses propores raisonnements. Suivre son chemin."
Quel plaisir de lire la complexité du monde avec des mots si posés, précis et modestes.
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Livre fort bien écrit, et présentant 2 aspects.
D'un côté (ce qui semble à juste titre le plus important pour l'auteur) la partie "pédagogie de la pédagogie", c'est à dire les conseils aux élèves ... et aux enseignants pour ce qui concerne le regard que tout un chacun, dans le système éducatif, doit avoir vis à vis des connaissances et des méthodes.
De l'autre, les exemples choisis pour illustrer le propos.
Pour ce qui concerne le "Principe d'Archimède", il est écrit de façon "péremptoire" que son énoncé traditionnel est FAUX, car il manque UN mot: "entièrement". A voir la polémique déclenchée sur certains sites d'Internet, il est permis de se demander si l'auteur a bien mesuré la portée de ce qu'il avait écrit. Il dit lui-même, juste à la suite:
"Il ne suffit pas que les formulations se présentent sous la forme d'affirmations péremptoires pour être "scientifiques". Plus l'apparence est conforme au jargon utilisé par les sciences, plus il faut être vigilant et vérifier chaque terme du cheminement ". Je suis d'accord sur CE point avec lui.
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Difficile de tout comprendre. Quand Jacquard parle aux Français
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