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EAN : 9782748199529
392 pages
Manuscrit (03/09/2007)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Jacqueline Wautier analyse ici les effets de l'opérativité techno-scientifique appliquée à l'homme. Elle interroge l'identité humaine en la rapportant à son élaboration et à ses lieux divers : matière, gènes, réseaux sociétaux, trajet existentiel…
De la P. M. A. au clonage, de l'intervention préventive à la médecine régénératrice, ou encore de la visée méliorative à l'aspiration transhumaniste, la collectivité humaine se confronte à des pouvoirs inédits. <... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il n'est pas une semaine sans annonce enthousiaste étalée à la «Une».
Mais il n'est pas un jour sans interrogation inquiète : au regard du pouvoir scientifique, de la liberté humaine et des choix citoyens.
Pourtant, déjà, la médecine de demain pointe le bout de son nez – au fond des éprouvettes ou au coeur de la matière. Et elle s'appelle génétique, chirurgie reconstructive, cybernétique ou anthropotechnie. Elle propose le meilleur ou le pire – le meilleur et le pire sans doute : des souffrances évitées, des existences rendues à elles-mêmes, des vies allongées, des possibles démultipliés. Mais aussi, des ruptures, des pertes d'identités, des ségrégations et, peut-être, des bifurcations d'espèce(s) ?
Et la science et les techniques de nous promettre une vie plus longue, plus dense, plus belle. Et de nous dessiner un avenir radieux : de bien-être, d'égalité foncière (inscrite au coeur des génomes manipulés ou reprogrammés), de découvertes et de conquêtes (d'autres possibles, d'autres univers). Mais il y a les décrépitudes et les misères. Les guerres et les concurrences débridées…. Les catastrophes naturelles, les épidémies planétaires, les inégalités…. Pollutions, disettes, famines. Et extinction des espèces, raréfaction des énergies fossiles, diminution de la fécondité masculine…. Surtout, il y a un désamour de la condition humaine poussant à l'édification d'un monde sans noeud référentiel d'identité : sans corps propre, avec un ‘Je' volontaire et volitif en lieu et place d'un 'Moi' charnel et relationnel.
Alors, techno-enthousiastes et techno-sceptiques, mais aussi technophiles et technophobes, s'affrontent…. Où se situer ? Où mettre des limites – s'il faut en mettre ?
C'est de cela dont nous discutons au travers d'une analyse des 'lieux' de l'homme: l'embryon, les gènes, le corps, l'esprit et les affects, l'espace en ses différents réseaux réels et virtuels, la temporalité (finitude et devenir), les techniques... Pour ce faire, nous recourons à quelques termes techniques mais procédons à une véritable analyse de l'évolution des demandes et propositions bio-techno-médicales - et par suite de la 'nature' humaine.
Destinés aux différents spécialistes de l'homme (philosophes, bioéthiciens, sociologues, anthropologues, psy et médecins ou chercheurs...), l'ouvrage ratisse large: PMA, thérapies géniques, transgenèse, prothétisations. Et donc, clonages, transformations, métamorphoses. Mais aussi, libération et aliénation...
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Un livre qui se veut accessible aux différentes personnes intéressées par l'évolution de la condition humaine (et de l'identité humaine) quand elle se confronte aux possibles techniques et médicaux.
L'ouvrage développe en outre une théorie de l'identité: faite de "petits liens" contre les inévitables ruptures (ruptures démultipliées par les technosciences).
Certains termes techniques et philosophiques peuvent alourdir le texte et rebuter le lecteur mais un lexique aide à leur compréhension.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Insémination artificielle, cession de gamètes ou d'embryons, fivète, injection intra cytoplasmique d'un seul spermatozoïde, prêt d'utérus, don d'enfant … Et clonage reproductif ou exogenèse ? Thérapie génique, modification génomique, mélioration rationnelle … Ou transfiguration singulière, métamorphose anthropique et bifurcation spécielle ? De la réparation organique à la conversion fonctionnelle, de l'extension des possibles à la déconstruction personnale. Mais aussi, du souci empathique à la préoccupation rationaliste ; de la demande narcissique à la tentation eugénique ; et de celle-ci au délire prométhéen recouvrant un désamour de l'humain (…). L'individu est menacé - par la puissance de sa malléabilité et par la faiblesse de sa complexité. Menacé, par son être et dans son être, du fait des techniques qui pèsent en chaque réalité et chaque concept (chaque lieu ou chaque dimension - organique ou existentielle) pour se coupler avec les incertitudes essentielles et les failles consubstantielles - pour se gonfler des craintes nombreuses et des angoisses plurielles et nourrir rétroactivement les pulsions multiples ou les fantasmes divers. L'homme est conséquemment hypothéqué en son humanitude par la démesure de son pouvoir et par la force de son vouloir. Par le jeu de sa personnalité, la pluralité de ses déterminants et l'indétermination autant que l'imperfection de ses déterminismes (quand cependant ses possibles techniques se font de plus en plus déterminants). A cette aune, l'humain se confronte à la rencontre rétroactive de l'individu et de ses outils, du sujet et de ses conceptualisations ou encore du soi et de ses voies d'expression : un soi disposé à se résumer en centre décisionnel et force efficiente. Et l'opérativité pèse, pour la déconstruire, sur l'articulation de la stabilité entitaire (de mode centripète) et du projet identitaire (de logique centrifuge). Au final, l'homme produit un processus technique susceptible de l'extraire de cet «entre-deux» du corps et de l'esprit qui le spécifie – entre-deux de la matière et de la matière qui se fuit, de la ponctualité et de la durée, de l'Etre et du devenir, des enracinements et des désengagements…
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Les biotechnologies nous emmènent en un voyage incertain : entre procréation et re-production, thérapie et transfiguration.
Voyage au long cours, sans chenal ni port d’attache : oscillant, nous faisant vaciller, entre choix multiples, risques potentiels, gains concrets et voies inédites. Mais aussi, entre bifurcations essentielles et pertes ontologiques - satisfactions matérielles et empêchements existentiels.
Où conséquemment, aujourd’hui comme hier, l’opérativité en sus, le chemin des hommes se fraie entre soucis et exigences, pulsions et projets, propension centripète et tentation centrifuge (…).
Insémination artificielle, injection intra cytoplasmique d’un seul spermatozoïde, cession d’embryons, prêt d’utérus, don d’enfant …… Et clonage reproductif ou exogenèse ?
Thérapie génique, modification génomique, mélioration rationnelle …… Ou transfiguration singulière, métamorphose anthropique et bifurcation spécielle ?
Situations multiples et complexes où l’on glisse de la réparation organique à la conversion fonctionnelle d’abord, de l’extension des possibles à la déconstruction personnale ensuite*. Mais également, du souci empathique à la préoccupation rationaliste, de la demande narcissique à la tentation eugénique …
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(...) le matérialisme extrême semble porter en lui son antithèse : soit la puissance d’une Idée, soit le pouvoir d’un programme directeur transcendant la matière moléculaire. Et nous assistons au passage affolant de l’homme-matière à l’homme-avatar (protéique). Nous pressentons le bouleversement qui, de l’homme-individu (dual), conduirait à l’homme-esprit accueillant l’utile en sa matière insignifiée et propageant dans le monde son «être-soi» : point de vue, matrice ou mode opératoire. Ces transformations ou transfigurations s’inscrivent dans une évolution qui accorda au sujet le contrôle de l’En-soi mondain avant de lui octroyer la maîtrise de l’en-soi qu’il est : le corps fonctionnel, les gènes informatifs. Cependant, une fois la matière vaincue, trans-formée, trans-mutée ou trans-férée, demeure le seul champ «symbolique». Par conséquent, insatisfait de ce noyau propre trop léger, le sujet humain tend à le projeter sur l’écran universel dans l’espoir d’une incarnation : où la machine «animalisée» compense l’animal «machiné», où le clone apparaît à l’imaginaire mystifié comme réceptacle possible d’une personnalité préexistante, où le spectre virtuel répond à l’absence – aux absents.
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