...ou peut-être quelques siècles auparavant, au temps
splendide de la Kahéna.
Elle remonte le cours de l'oued, jusqu'à
l'entrée des gorges. Elle déroule son
foulard de tête, la chevelure noire se
déploie en vagues des épaules à ses reins.
Plus tard, quand elle a quitté l'ombre de
la palmeraie et le parfum des orangers,
elle laisse glisser jusqu'à ses chevilles que
cercle le tatouage des Aït Melkem la
tunique d'indigo, elle descend dans le
chaos des galets blancs que charrie l'eau
du dernier orage. Intense et nue.
…ou peut-être encore dans
les jours à venir et l'absolue liberté de ces femmes d'Algérie.
Plus bas, au fond de l’oued, dans la profusion des lauriers-roses, c’est parfois l’enchantement de l’eau qui, en cette fin d’avril, coule encore abondante et claire sur les grandes dalles blanchies de soleil.
O les pieds nus des jeunes filles, qui, robes retroussées jusqu’aux cuisses brunes, essorent les linges et les tentures!