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Hubert Juin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782264029560
383 pages
10-18 (02/09/1999)
3.67/5   15 notes
Résumé :
Le dictionnaire infernal de Collin de Plancy fait partie des oeuvres majeures de l'occultisme et de la démonologie...
alors que l'ouvrage avait été écrit pour dénoncer les superstitions dans la France de la Restauration. Apparenté à Danton, influencé par Voltaire et la philosophie des Lumières, l'auteur voulait faire la part entre le folklore ou les épouvantails agités par l'Église et les faits réellement troublants, et ce, dans tous les domaines du surnature... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Curieux ouvrage que ce recueil qui parut pour la première fois entre en 1825. Victor Hugo, dit-on, s'en inspira pour maints détails qui tissent la trame de "Notre-Dame de Paris" et qui touchent aux pratiques hérétiques ou secrètes.
Curieux auteur aussi qui naquit l'année même de la Terreur, en 1793 et qui, pendant une bonne moitié de sa vie, compila avec passion dans près de quatre-vingt volumes tout ce qui, de près ou de loin (et plutôt de près) se rattachait à la superstition et à la magie, blanche et noire.
Ses écrits le font vivre et il possède au moins une bonne dizaine de pseudonymes parmi lesquels figurent Victor de Néri et Horsmisdas Peath. Il en avait aussi de plus primesautiers comme celui de C. Brindamour.
C'est en 1820 que paraît son "Dictionnaire de la Folie et de la Raison" où abondent mages, fakirs et alchimistes. L'année suivante, cet anti-clérical en apparence forcené ose un pamphlet intitulé : "Taxes des parties casuelles de la boutique du pape, rédigées par Jean XXII et publiées par Léon X pour l'absolution (argent comptant) de tout espèce de crimes avec la fleur des cas de conscience ..."
Par une ironie dont il se repentira, Collin de Plancy l'édite sous le nom de Julien de Saint-Acheul. Les jésuites, qui ont placé sous ce patronage le collège qu'ils tiennent du côté d'Amiens, s'étouffent d'indignation. le Trône sévit et Collin est condamné à faire amende honorable, en chemise et la corde au cou, sur le parvis de Notre-Dame où il abjure également ses livres et ses erreurs.
Après cela, un grand trou dans sa vie jusqu'à l'an de grâce 1837 où il réapparaît en ... catholique convaincu. A vrai dire, ce voltairien bon teint, qui n'est pas né pour rien sous la Révolution, devient alors si clérical qu'il voit le Diable partout. Il mourra d'ailleurs en 1887 après une belle longévité et il le fera muni des sacrements de l'Eglise.
Le seul de ses ouvrages qui ait survécu à l'oubli reste le "Dictionnaire Infernal" dont je vous indique à découvrir quelques extraits et dont la préface s'ornent de ces paroles si justes :
"Il n'est point de nation si sauvage qui n'ait trouvé dans son âme, dans l'harmonie de la nature, dans tout l'ensemble de l'univers, l'éloquent témoignage de l'existence de Dieu ; mais loin de chercher à le connaître par le sentiment et la raison, chacun s'est forgé une vaine idole sur sa propre ressemblance, pour la mieux faire servir à ses passions. le méchant en a fait un monstre ; l'ambitieux, un potentat ; le lâche, un barbare ; le fanatique, un tyran qui ne respire que la vengeance ; l'honnête homme seul se l'est représenté comme un père." ;o)
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Merci beaucoup à la BNF pour permettre de diffuser ce genre d'ouvrages dont je suis très friand ! Ce dictionnaire infernal répertorie l'ensemble des êtres, personnages, faits et choses qui tiennent aux esprits, aux démons, sorciers, aux sciences occultes et je ne vais pas vous faire toute la liste mais il est extrêmement complet, j'adorerais en avoir une édition dans mes étagères pour pouvoir le feuilleter, l'annoter au crayon car l'édition en ligne manque parfois de lisibilité.
Agrémentés de nombreuses gravures, c'est un dictionnaire très complet sur toute sortes de personnages maléfiques, de Aaron, magicien du Bas-Empire, à Zwingle, un curé qui participa à la Révolte. C'était passionnant, enrichissant, onirique et m'a donné envie de dessiner tout un tas de créatures issues de ce bouquin de 735 pages quand même. Je ne l'ai pas lu en entier, j'ai pioché ici et là ce qui attirait mon oeil mais je vais le garder un moment tant il est riche en inspirations et faits. Encore merci la BNF !
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Le légendaire dictionnaire de Collin de Plancy est un formidable agrégat de croyances, de folklores, de légendes.
Un impressionnant panorama de démons et créatures, magnifié (?) par les gravures de Louis le Breton. Un catalogue de superstitions et pratiques populaires, issus des quatre coins de la France, mais aussi, plus ponctuellement, d'autres régions du monde.
Collin de Plancy, qui sait se montrer caustique, est un maître moqueur. On savourera notamment son dézingage en règle de l'astrologie, d'autant plus savoureux qu'il date d'il y a deux siècles.
À lire dans son édition originale de 1818, avant révision, sous l'oeil de l'Eglise, pour en profiter pleinement.
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Compilation d'anecdotes populaires ; de racontars ; de choses bizarres ; de livres superstitieux, vastes supercheries ou simples salmigondis issus d'esprits embrouillés ; de faits divers tragiques relevant du cannibalisme et de la folie quotidienne mais rangés dans le cadre de la sorcellerie et de la possession démoniaque ; de comptes-rendus de procès ; l'ensemble apparaît finalement comme un immense fourre-tout organisé alphabétiquement et supervisé par l'église, au moins pour l'édition de 1863 sur laquelle j'ai eu l'occasion de travailler pour une mise en forme destinée à Wikisource.fr. le ton est souvent ironique, ce qui est très appréciable et distrayant mais, malheureusement, dans la masse, il se perd souvent derrière des remarques de nature religieuse plutôt complaisantes...
Lien : https://fr.wikisource.org/wi..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cardan (Jérôme), médecin astrologue et visionnaire, né à Pavie en 1501, mort à Rome en 1576. Il nous a laissé une histoire de sa vie, où il avoue sans pudeur tout ce qui peut tourner à sa honte. Il se créa beaucoup d’ennemis par ses mœurs ; du reste, ce fut un des hommes habiles de son temps. Il fit faire des pas aux mathématiques, et il paraît qu’il était savant médecin ; mais il avait une imagination presque toujours délirante, et on l’a souvent excusé en disant qu’il était fou. Il rapporte, dans le livre De vita propria, que quand la nature ne lui faisait pas sentir quelque douleur, il s’en procurait lui-même en se mordant les lèvres, ou en se tiraillant les doigts jusqu’à ce qu’il en pleurât, parce que s’il lui arrivait d’être sans douleur, il ressentait des saillies et des impétuosités si violentes qu’elles lui étaient plus insupportables que la douleur même. D’ailleurs, il aimait le mal physique à cause du plaisir qu’il éprouvait ensuite quand ce mal cessait.

Il dit, dans le livre VIII de la Variété des choses, qu’il tombait en extase quand il voulait, et qu’alors son âme voyageait hors de son corps, qui demeurait impassible et comme inanimé. — Il prétendait avoir deux âmes, l’une qui le portait au bien et à la science, l’autre qui l’entraînait au mal et à l’abrutissement. Il assure que, dans sa jeunesse, il voyait clair au milieu des ténèbres ; que l’âge affaiblit en lui cette faculté : que cependant, quoique vieux, il voyait encore en s’éveillant au milieu de la nuit, mais moins parfaitement que dans son âge tendre. Il avait cela de commun, disait-il, avec l’empereur Tibère ; il aurait pu dire aussi avec les hiboux.

Il donnait dans l’alchimie, et on reconnaît dans ses ouvrages qu’il croyait à la cabale et qu’il faisait grand cas des secrets cabalistiques. Il dit quelque part que, dans la nuit du 13 au 14 août 1491, sept démons ou esprits élémentaires de haute stature apparurent à Fazio Cardan, son père (presque aussi fou que lui), ayant l’air de gens de quarante ans, vêtus de soie, avec des capes à la grecque, des chaussures rouges et des pourpoints cramoisis ; qu’ils se dirent hommes aériens, assurant qu’ils naissaient et mouraient ; qu’ils vivaient trois cents ans ; qu’ils approchaient beaucoup plus de la nature divine que les habitants de la terre ; mais qu’il y avait néanmoins entre eux et Dieu une distance infinie. Ces hommes aériens étaient sans doute des sylphes.

Il se vantait, comme Socrate, d’avoir un démon familier, qu’il plaçait entre les substances humaines et la nature divine, et qui se communiquait à lui par les songes. Ce démon était encore un esprit élémentaire ; car, dans le dialogue intitulé Tetim, et dans le traité De libris propriis, il dit que son démon familier tient de la nature de Mercure et de celle de Saturne. On sent bien qu’il s’agit ici des planètes. Il avoue ensuite qu’il doit tous ses talents, sa vaste érudition et ses plus heureuses idées à son démon. Tous ses panégyristes ont fait la part de son démon familier, ce qu’il est bon de remarquer pour l’honneur des esprits. Cardan assurait aussi que son père avait été servi trente ans par un esprit familier.

Comme ses connaissances en astrologie étaient grandes, il prédit à Édouard VI, roi d’Angleterre, plus de cinquante ans de règne, d’après les règles de l’art. Mais par malheur Édouard VI mourut à seize ans. Ces mêmes règles lui avaient fait voir clairement qu’il ne vivrait que quarante-cinq ans. Il régla sa fortune en conséquence, ce qui l’incommoda fort le reste de sa vie. Quand il dut avouer qu’il s’était trompé dans ses calculs, il refit son thème, et trouva qu’au moins il ne passerait pas la soixante-quinzième année. La nature s’obstina encore à démentir l’astrologie. Alors, pour soutenir sa réputation, et ne pas supporter davantage la honte d’un démenti (car il pensait que l’art est infaillible et que lui seul avait pu se tromper), on assure que Cardan se laissa mourir de faim.

« De tous les événements annoncés par les astrologues, je n’en trouve qu’un seul qui soit réellement arrivé tel qu’il avait été prévu, dit un écrivain du dernier siècle, c’est la mort de Cardan, qu’il avait lui-même prédite et fixée à un jour marqué. Ce grand jour arriva : Cardan se portait bien ; mais il fallait mourir ou avouer l’insuffisance et la vanité de son art ; il ne balança pas ; et, se sacrifiant à la gloire des astres, il se tua lui-même ; il n’avait pas expliqué s’il périrait par une maladie ou par un suicide. »

Il faut rappeler, parmi les extravagances astrologiques de Cardan, qu’il avait dressé l’horoscope de Notre-Seigneur Jésus-Christ : il le publia en Italie et en France. Il trouvait dans la conjonction de Mars avec la lune au signe de la Balance le genre de mort de l’Homme-Dieu ; et il voyait le mahométisme dans la rencontre de Saturne avec le Sagittaire, à l’époque de la naissance du Sauveur.

En somme, Jérôme Cardan fut un homme superstitieux, qui avait plus d’imagination que de jugement. Ce qui est bizarre, c’est que, croyant à tout, il croyait mal aux seules merveilles vraies, celles que l’Église admet. On le poursuivit à la fois comme magicien et comme impie. Delancre dit qu’il avait été bien instruit en la magie par son père, lequel avait eu trente ans un démon enfermé dans une cassette, et discourait avec ce démon sur toutes ses affaires. On trouve donc des choses bizarres dans presque tous ses ouvrages, qui ont été recueillis en dix volumes in-folio, principalement dans le livre de la Variété des choses, de La Subtilité des démons, etc., et dans son Traité des songes ...
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Galilée ne fut pas censuré comme astronome, mais comme mauvais théologien. Il voulait expliquer la Bible. — Ses découvertes, à l’appui du système de Copernic, ne lui eussent pas fait plus d’ennemis qu’à cet autre savant. Ce fut son entêtement à vouloir concilier, à sa manière, la Bible et Copernic, qui le fit rechercher par l’inquisition. En même temps que lui, vivaient à Rome un grand nombre d’hommes célèbres, et le saint-siége n’était pas entouré d’ignorants. En 1611, pendant son premier voyage dans la capitale du monde chrétien, Galilée fut admiré et comblé d’honneurs par les cardinaux et les grands seigneurs auxquels il montra ses découvertes. Lorsqu’il y retourna, en 1615, le cardinal Delmonte lui traça le cercle savant dans lequel il devait se renfermer. Mais son ardeur et sa vanité l’emportèrent. « Il exigeait, dit Guichardin, que le Pape et le saint-office déclarassent le système de Copernic fondé sur la Bible. » Il écrivit à ce sujet mémoires sur mémoires. Paul V, fatigué de ses instances, accorda que cette controverse fût jugée dans une congrégation. Malgré tout l’emportement qu’y mit Galilée, il ne fut point intéressé dans le décret rendu par la congrégation, qui déclara seulement que le système de Copernic ne paraissait pas s’accorder avec les expressions de la Bible. Avant son départ, il eut une audience très-gracieuse du Pape ; et Bellarmin se borna, sans lui interdire aucune hypothèse astronomique, à lui interdire ses prétentions théologiques.
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Remords. Voici sur ce sujet, qui a produit bien des spectres, une ballade populaire allemande , dont nous regrettons de ne pouvoir nommer le traducteur :

La duchesse d'Orlamunde a deux enfants de son premier mari , qui l'a laissée veuve. Elle s'éprend du comte de Nuremberg; ce dernier lui dit qu'il ne peut l'épouser : il y a dans sa maison quatre yeux qui l'en empêchent ; ces yeux funestes sont ceux des enfants de la veuve. Poussée au crime par sa passion, elle charge un de ses gens, nommé dans le conte le chasseur farouche, de tuer les pauvres petits. La mauvaise mère détache de son voile de veuve les épingles que l'assassin doit enfoncer dans la cervelle des enfants, lorsqu'ils seront à jouer. Ainsi armé, il s'avance vers eux; il les trouve jouant dans la grande salle du château. Aujourd'hui même on a conservé le souvenir des rimes puériles que prononcent les enfants de la duchesse au milieu de leurs jeux ; elles sont encore répétées par les petits garçons dans la haute Lusace. La scène de l'assassinat des enfants est aussi touchante que celle où Shakspeare montre le jeune Arthur priant Hubert de ne pas crever ses petits yeux.

Le garçon promet au meurtrier son duché s'il veut lui laisser la vie. La petite fille lui offre toutes ses poupées, et enfin son oiseau favori. Il refuse. L'oiseau, devenu le persécuteur du meurtrier, le suit partout, en lui répétant le nom de l'enfant qu'il a égorgée. « Mon Dieu! mon Dieu! s'écrie-t-il , où fuirai-je cet oiseau qui me poursuit de tous côtés? Il ne cesse de me redire le nom de cette enfant! Ô mon Dieu! où aller mourir? »

Dans son désespoir, il se brise le crâne, et les deux enfants tués, dit la ballade, restent dans leurs cercueils de marbre, sans que la corruption défigure leurs petits corps innocents, dont la pureté défie la mort.
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Basile-Valentin, alchimiste, qui est pour les Allemands ce que Nicolas Flamel est pour nous. Sa vie est mêlée de fables qui ont fait croire à quelques-uns qu’il n’a jamais existé. On le fait vivre au douzième, au treizième, au quatorzième et au quinzième siècle ; on ajoute même, sans la moindre preuve, qu’il était bénédictin à Erfurt. C’est lui qui, dans ses expériences chimiques, découvrit l’antimoine, qui dut son nom à cette circonstance, que, des pourceaux s’étant prodigieusement engraissés pour avoir avalé ce résidu de métal, Basile en fit prendre à des religieux qui en moururent.
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Bobin (Nicolas), sorcier jugé à Montmorillon, en Poitou, dans l’année 1599. Il fit à peu près la même confession que Berthomé du Lignon. Il était allé comme lui au sabbat, et s’était donné au diable, qui lui avait fait renier Dieu, le baptême et ses parents. Il conte qu’après l’offrande le diable se montrait quelquefois en forme d’homme noir ayant la voix cassée d’un vieillard ; que, quand il appelait le diable, il venait à lui en homme ou en bouc ; que, lorsqu’il allait au sabbat, il y était porté par un vent ; qu’il y rendait compte de l’usage de ses poudres, qu’il avait toujours fidèlement employées à mal faire ; qu’il portait la marque du diable sur l’épaule ; que, quand il donnait des maladies, il les donnait au nom du diable et les guérissait au même nom ; qu’il en avait fait mourir ainsi, et guéri plusieurs …
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