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EAN : 9782268036083
291 pages
Les Editions du Rocher (24/01/2001)
3/5   4 notes
Résumé :
En 1918, l'argent n'a plus guère de valeur en Allemagne. Chacun fait la chasse aux billets en jouant dans des tripots ou dans de luxueux hôtels. Depuis Munich, le docteur Mabuse dirige discrètement une bande de gangsters qui se livrent à tous les trafics. "Psychopathologue", ce mégalomane utilise l'hypnose et l'autosuggestion pour plier n'importe quel individu à ses désirs. Il fréquente les cabarets et ruine tous ceux qui l'affrontent. Alarmé par cette recrudescence... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Êtes-vous du genre à regarder à la télévision des émissions comme Messmer, le record du monde ? Mais moi, je vous le dis, je ne regarde pas, non non non, car je refuse de me laisser hypnotiser par la télé. Alors je ne sais pas combien de téléspectateurs ont été hypnotisés par leur télé ces derniers jours mais Messmer se targue tout de même d'avoir hypnotisé 1066 personnes en 6 minutes ... Moi si je faisais partie des hypnotisés, j'irais direct dans une église me faire exorciser, je vous le dis. On ne sait jamais ce qui peut se passer ! Moi j'ai lu le Maître et Marguerite de Boulgakov, et je sais d'expérience, du coup, qu'on peut se retrouver à poil dans la rue en sortant d'un tel spectacle où le public se laisse hypnotiser ... Et j'ai lu le Dr. Mabuse que voici, aussi, et je sais qu'on peut aussi, sous hypnose, me prendre mon numéro de carte de crédit et tout ce qui s'ensuit. Mais ça va encore plus loin avec le Dr. Mabuse ...

Bon j'ai une confession à vous faire : j'ai un peu peur du Dr. Mabuse, ce docteur en psychopathologie praticien de l'hypnose, ce génie du Mal qui profite d'une Europe mise à feu et à sang pour s'enrichir et pour assouvir sa soif de puissance. Mais pour être puissant, il faut beaucoup d'argent alors il se fait omniprésent dans les cercles de jeu, il fait de la contrebande, il convertit de l'argent en argent, aussi (je crois que c'est ça l'argent magique). Loin de faire dans la petite magouille et dans les carabistouilles, il s'adonne tellement au vice qu'il creuse le puits de la crise économique et il profite de la vieille Europe décadente pour faire évoluer son réseau parce qu'il fait dans la contrebande à grande échelle, dans le trafic et d'êtres humains même ! L'Europe malade, le Dr. Mabuse ne la soigne pas, non, car le Dr. en psychopathologie rend les gens fous ... Et c'est alors que règne Dr. Mabuse dans toute sa puissance et sa gloire, lui qui est bien plus qu'un charlatan car il maîtrise le pouvoir de la suggestion à la perfection ...

Mais le Dr. Mabuse n'est pas si parfait que ça, déjà parce qu'il est le Mal incarné et que le Mal ne peut qu'être imparfait. le roman du Dr. Mabuse a mal vieilli, alors non, le Dr. Mabuse n'est pas parfait, il ne fait pas si peur que ça finalement et du coup c'est un peu comme Fantomas, il ne fait pas vraiment peur avec son masque Fantomas même si son style et son jeu d'acteur sont quelque peu effarants, et puis il est pas mal caricatural, aussi, il est trop théâtral ce personnage, il y a quelque chose qui cloche, "c'est pas Gerard Majax non plus"
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Ce roman de Norbert Jacques a servi de base à la magistrale adaptation cinématographique réalisée par Fritz Lang en 1922, il y a tout juste cent ans.
On retrouve dans le roman tous les éléments de la fidèle adaptation de Fritz Lang, et le personnage du docteur Mabuse est bien tel qu'on s'attend à le voir. Il incarne le mal absolu et les instincts les plus bas, totalement dénué de pitié ou d'humanité.
On retrouve dans ce "psychopathologue" des traits de personnages qui ont jalonné la culture populaire de ce début de XXème Siècle, comme Fantômas, adapté à l'écran par Louis Feuillade.
Mais au-delà du portrait d'un génie du mal, l'auteur brosse surtout ici le portrait d'une époque tourmentée pour l'Allemagne. La balbutiante république de Weimar qui à succédé à Guillaume II, se trouve confrontée à une situation catastrophique où une inflation galopante a stérilisé la valeur de la monnaie, le tout amplifié et aggravé par les conditions imposées par les vainqueurs dans le traité de Versailles.
Le pays est donc gangréné par les trafics en tout genre, par le jeu et toutes les tentatives pour gagner de l'argent, quel qu'en soit le moyen, ce qui permet de faire prospérer les trafiquants et les joueurs clandestins.
Le docteur Mabuse, criminel insaisissable est l'un d'eux. le procureur von Wenk décide de se lancer à sa poursuite et traverse ainsi un récit très palpitant, jalonné d'événements rocambolesques et de personnages hauts en couleurs, jusqu'au dénouement final.
A la lecture des descriptions de ce personnage maléfique, on ne peut que visualiser celui qui l'incarna si magistralement sur les écrans, le grand Rudolf Klein-Rogge qui donna son visage à bien d'autres méchants personnages sous la direction de Fritz Lang et de Murnau.
Un livre plein d'action, qui donne l'occasion de voyager dans une époque révolue et troublée.
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Un roman qui voit s'affronter le procureur Wenk et le psychopathologue Mabuse.
Ce dernier manipule l'esprit des joueurs afin de les "déplumer". Son but ultime : établir sa principauté en Amérique du Sud!
Roman quelque peu daté par son côté très manichéen : le Mal incarné par le docteur est 100% mauvais, symbole de la décadence de l'époque et il est combattu par un homme représentant la droiture et le côté conservateur qui va sauver l'Europe!
Une lecture divertissante toutefois.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Pourquoi était-il le plus faible ? Parce qu'il s'était jeté à corps perdu dans une entreprise dont le projet même dépassait ses forces. Il faut savoir être modeste et connaître ses limites.
Qu'est-ce qui l'avait poussé à vouloir se surpasser ? Arrivé au point le plus désespéré de sa vie, à ce moment qui lui semblait si invraisemblable, pourquoi ne réussissait-il pas à se débarrasser d'un dernier et tendre doute : qu'il pouvait ne s'agir que d'un mauvais rêve ? Pourquoi ne pouvait-il être maître de ses pensées comme s'il n'avait affaire qu'à des problèmes mathématiques aux solutions claires et nettes ? Qu'est-ce qui l'avait amené là ?
Il le savait. C'était le Bien qu'il portait en lui, le fait qu'il se soit rangé aux ordres d'une conscience morale qui le rendait différent de ses concitoyens. Il avait voulu leur venir en aide. Il était allé au devant de la perte parce que sa conscience était plus exigeante que l'étendue de ses pouvoirs.

Chapitre XIX.
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