J'ai découvert avec enthousiasme
Marianne Jaeglé avec son texte « C'est
Vincent qu'on assassine », et ce
deuxième recueil, bien que très différent est une lecture captivante, nous faisant voyager allègrement entre les Arts, peinture, photographie, Musique et Littérature…et à travers les époques.
Des préférences pour « les instants de vie » de
Harper Lee et de Colette, où on apprend à quel point celle-ci adorait son père, qui lui rendait bien, et dont le rêve de toute sa vie fut d'écrire , mais malheureusement sans succès ! Sa talentueuse fille aura réalisé son Rêve, au-delà de ses espérances.. !..
Dans la « Note au lecteur » ,
Marianne Jaeglé s'est inspiré du texte d'
Antonio Tabucchi, «
Rêves de rêves » où il rend hommage aux créateurs qu'il admire en imaginant leurs songes.
« Les
oeuvres que nous aimons nous aident à vivre. Elles sont une lumière, une consolation, un encouragement, la preuve que nous ne sommes pas si seuls que nous le pensons parfois ; elles révèlent que d'autres ont vécu ce que nous vivons (…) (p. 187)
A son tour, elle a eu envie de rendre hommage à « ceux dont les
oeuvres (l')accompagnent depuis toujours, comme de précieuses et secrètes amitiés »…
Parmi celles-ci :
Basho (1644-1694), le Caravage (v. 1571-1610), Théophile Gautier Verrochio (1435-1488), Felix Mendelsohn (1809-1847),
Primo Levi, Chaplin, Joanne Rowling, dite
J.K. Rowling (1965),
Malaparte, Colette,
Michel-Ange,
Dostoïevski,
Albrecht Dürer (1471-1528),
Homère,
Romain Gary,
Irène Némirovsky, Lee Miller,
Harper Lee, Picasso,
Leonard de Vinci,
Paul Claudel.
J'ai retrouvé avec autant de plaisir son écriture fluide, poétique, pleine de sensibilité et d'empathie envers « ses personnages »…dans ce volume : ses artistes préférés, ainsi que de fines analyses et observations sur l'Acte créateur !
« Harper Lee--Mais comment se fait-il que depuis elle n'arrive plus à écrire ?
(...) Elle en a vu, à New-York, de ces écrivains devenus aigris et blessés après un échec qui les ferme au reste du monde. Elle en a vu aussi que le succès a rendus incroyablement avides et enflés d'orgueil, seulement capables de ressasser ce qui les a un instant rendus célèbres.
Pour elle, c'est autre chose qui s'est produit. Une voix en elle s'est tue, ni plus ni moins. C'est comme si en mettant dans le livre à la fois son enfance, l'amour pour son père, le souvenir de Truman [Capote ], le portrait de cette Amérique blanche si hypocrite et si violente sous ses dehors policés, elle avait tout donné et qu'il ne lui était rien resté à dire.
Ou peut-être a-t-elle peur désormais de demeurer en deçà d'elle-même et de l'-Oiseau moqueur- en écrivant autre chose ?
Est-il possible de vivre sans écrire ? de continuer d'exister sans créer ? (p. 162)”
Je me permets une petite parenthèse et anecdote personnelles...Cette lecture m'a enchantée, j'ai envie de l'offrir et de la transmettre. Elle va donc aller rejoindre une autre maison amie: celle d'une libraire que j'ai le Bonheur de retrouver à Paris, après plusieurs années…Un livre fait pour elle, aimant aussi les arts et la littérature… nous avons travaillé un moment en choeur à la librairie du Musée d'Orsay… et détail amusant et significatif : cette amie libraire, a choisi pour
deux de ses trois enfants,
deux prénoms bien significatifs :Leonardo, Vincent… !