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Critique de Plumefil


Van Gogh me fascine depuis ma jeunesse par ses couleurs et l'audace de ses aplats. Sa personnalité tourmentée, ponctuée d'accès psychotiques traduisant son instabilité mentale, vraisemblablement favorisés par la malnutrition, les insomnies et la consommation excessive d'absinthe, dérangeante pour certains, m'a toujours paru extraordinaire, au sens propre du terme. "Lettres à son frère Théo" traduit par le Néerlandais Louis Roëdlant m'a permis de m'immerger dans son univers, ses doutes, ses espoirs, son opiniâtreté, son humilité, ses sources d'inspirations et surtout son amour fraternel inconditionnel mais aussi sans concession.

Depuis plus de 120 ans, la thèse officielle est que la misère et la folie auraient conduit l'artiste au suicide. En 2011, une nouvelle hypothèse a vu le jour sous les plumes de deux historiens américains, Steven Naifeh et Gregory White Smith. Après de multiples recherches dans les documents de l'époque et une enquête digne de notre police scientifique actuelle, divers faits constatés tendraient à démontrer que Vincent van Gogh aurait été victime d'un meurtre, intentionnel ou accidentel. le musée d'Amsterdam reconnaîtrait cette nouvelle biographie comme l'ouvrage de référence concernant la vie du peintre.

Que l'on soit pour ou contre cette idée, et bien que le roman épouse cet avis, il nous permet de pénétrer dans l'intimité des derniers mois de la vie de Vincent van Gogh. On souffre avec lui de sa recherche constante de perfection et de sa déception omniprésente devant son échec à révéler la nature et la lumière telle qu'il voudrait la représenter.
On frissonne de colère devant le mépris affiché de Gaugin à son encontre malgré l'admiration démesurée qu'il lui témoigne; peut-être Paul éprouve-t-il de la jalousie en voyant poindre un génie du postimpressionnisme teinté de fauvisme?
On s'indigne du harcèlement exercé par ses contemporains alors que le peintre les excuse avec magnanimité faisant preuve d'une grande humanité.
On ressent sa culpabilité de devoir peser financièrement sur son frère Théo.
On comprend sa frustration due au manque de reconnaissance de ses pairs.

Grâce au roman de Marianne Jaeglé, je me suis installée sur l'épaule de l'artiste avec son matériel de peinture et, avec lui, j'ai parcouru la campagne camarguaise d'Arles, provençale de St Rémy et enfin francilienne d'Auvers sur Oise.
Le monde entier connaît Van Gogh, ses tourments, ses crises de "folie" et surtout ses toiles; j'ai rencontré Vincent. J'ai découvert un récit aussi lumineux que "Les Tournesols" et une plume aussi précise qu'un pinceau où les chapitres sont devenus Palette et les mots, Couleurs.

Pour tous les amoureux de Vincent van Gogh et de la belle littérature, je ne peux que recommander ce livre avec lequel j'ai passé de merveilleux moments de pur bonheur.
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