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sur 601 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je me souviens de ces repas gargantuesques que nous faisions en famille dans ma Bresse natale. J'étais enfant, et le déjeuner s'étirait jusqu'en milieu d'après-midi, au milieu des conversations animées et des rires. Pour conclure ce magnifique banquet dominical, ma grand-mère posait, sur la table, l'inévitable Moka. Gâteau fait de crème au beurre, que chacun des invités regardait, non pas avec gourmandise, mais avec embarras. Où trouverions-nous la place pour mettre la part qui nous était destinée ? Nous n'avions déjà plus faim et le dessert que l'on nous proposait, s'avérait des plus lourds à digérer.
C'est à cette pâtisserie que m'a fait penser le nouveau roman de Philippe Jaenada, Au paradis des monstres. Dans mon appétit insatiable de lecteur, j'ai eu du mal à déguster ce livre. Comme pour le pâtissier qui confectionne le fameux Moka, je ne jetterais pas la pierre à l'auteur de ce pavé, Jaenada fait du Jaenada. J'en suis plutôt friand d'habitude. J'aime son style, sa façon de mener les enquêtes, travail acharné, incroyable, méticuleux. Tout est épluché, vérifié, analysé, les témoignages, les courriers, les pv, les comptes-rendus, la presse.
1964, Luc Taron, onze ans, est retrouvé mort dans une forêt.
Un homme, Lucien Léger, s'accusera bientôt du crime.
Philippe Jaenada s'est attaché à reprendre pas à pas l'une des affaires criminelles les plus médiatisées de son époque. Il reprend les faits, tels qu'ils ont été relatés, conduisant un homme pour des dizaines d'années en prison (il sera longtemps le plus vieux prisonnier de France) mais surtout, il tente d'apporter la lumière sur de nombreuses zones d'ombre qui ne semblent pas avoir été exploitées, voire ignorées, en leur temps.
Dans son roman (l'écrivain insiste pour que l'on garde ce terme à propos de son livre), chacun des protagonistes de l'affaire est passé au crible, qu'il soit directement impliqué ou qu'il ait un rôle obscur.
Ce qui rend la lecture de ce "Printemps des monstres" difficile, c'est la densité des informations, les nombreux personnages, on s'y perd parfois. le romancier a pour habitude d'alléger son récit en s'éparpillant, il aime entraîner son lecteur dans des anecdotes personnelles ou l'égarer en sortant du sujet principal. Ici, je ne sais pas si la situation sanitaire imposée (notamment le confinement et les restrictions auxquels il fait parfois allusion) a modifié sa façon d'écrire, mais j'ai trouvé son récit moins aéré, moins drôle que dans ses précédents ouvrages.
Bien sûr on reconnait sa patte et son obsession du travail bien fait, mais il reste que, comme le gâteau précédemment cité, son roman se déguste lentement, très lentement... trop ?
À vous de voir...
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Rarement ma première impression n'aura été aussi négative avec un pavé pour finalement changer d'avis et arriver au bout. D'entrée de jeu deux choses m'ont horripilées : les digressions de l'auteur, entre autres, sur sa vie personnelle, et l'abus de parenthèses.
Pour ce qui est des digressions, au bout d'un certain nombre de pages je me suis mise à les apprécier : elles étaient comme des pauses salutaires dans le récit vu la densité des informations. Elles apportaient un peu d'oxygène à un récit plutôt étouffant. En plus certaines m'ont appris des choses curieuses, comme l'origine de l'expression « Ca fait la rue Michel », d'autres, celles sur Modiano, se sont avérées parfaitement justifiées.
Par contre pour les parenthèses ça ne s'est pas arrangé, bien au contraire, puis que Philippe Jaenada va jusqu'à utiliser trois parenthèses enchâssées : « C'est d'abord dans Ici Paris (qui titre, le 9 août 1974 : «  Et si c'était l'une des plus grandes erreurs judiciaires du siècle ? ») puis surtout, le 24 août, sur France Inter et dans Le Figaro (les médias ont reçu une lettre de seize pages écrites par Léger depuis la centrale de Haguenau, transmise par son jeune frère Jean-Claude (à qui il l'a fait passer dans la couverture d'une bible (Lucien s'est inscrit à l'atelier de reliure de la prison))), puis partout ailleurs, que la bombe, la petite bombe, le pétard, mouillé, explose. » Pourtant le style de Jaenada, hormis ces parenthèses, est plutôt simple, coulant, facile d'accès. le ton est plutôt très agréable, mais ce qui rend la lecture difficile, c'est aussi la répétition de détails au point que l'on finit par se perdre. C'est largement le sujet qui veut ça avec Lucien Léger qui reprend jusqu'à plus soif au fil du temps des versions différentes. C'est donc assez fatigant à lire, mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une lecture exigeante. Fatigante donc, mais suffisamment passionnante pour que je sois allée jusqu'au bout (mais en même temps j'abandonne rarement un livre, ou alors dès la première page). En fait le plus grand intérêt que j'ai trouvé dans cet ouvrage, c'est la plongée dans les années cinquante, la crise du logement qui obligeait des français moyens à se loger dans des hôtels, l'ambiance de l'époque est très palpable, bien retranscrite.
Le livre est constitué de trois parties : la première sert surtout à informer le lecteur de l'affaire telle qu'elle était connu à l'époque par le grand public, et par les personnes qui l'avaient suivi de près. Ensuite, la deuxième partie, « Les monstres », représente un vrai travail journalistique en reprenant les zones d'ombre (dont certaines que l'auteur n'avait pas encore souligné mais que le lecteur pouvait repérer), en creusant le profil d'autres protagonistes de l'affaire (les parents de la victime, des témoins au procès, le juge, les enquêteurs, ….) La dernière partie est consacrée à Solange, l'épouse de Lucien Léger, qui se révèle totalement différente de l'idée que l'on pouvait s'en faire jusque là. L'histoire, un fait divers, se révèle digne d'un véritable feuilleton. L'approche méticuleuse est impressionnante, mais l'écriture aurait gagnée à un certain élagage, parce que tant de pages pour ne gagner aucune certitude (on s'en doutait), constater qu'il ne faut pas se fier aux apparences, que les monstres ne sont pas toujours ceux que l'on croit, que l'âme humaine est bien complexe, … Dans le même genre (un fait divers décortiqué jusqu'à l'os), j'ai mille fois préféré Laetitia d'Ivan Jablonka.
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Pour la rentrée littéraire 2021 un énorme pavé fait sensation : le dernier-né de la plume de Philippe Jaenada. Sur presque 750 pages il revient sur un fait divers de 1964, l'enlèvement à Paris un soir de printemps du petit Luc Taron, 11 ans. L'enfant est retrouvé mort le lendemain dans un bois en banlieue sud. Rapidement un homme se manifeste dans les médias pour revendiquer le crime. Arrêté au bout de quelques jours il va avouer puis nier être le coupable. Pourtant il passera 44 ans en prison. Un record.

Philippe Jaenada découpe son récit en trois parties. Ce n'est pas un roman mais une véritable enquête journalistique et policière. La première partie est centrée sur le meurtre lui-même : le déroulé tel que les français l'ont vécu en 1964, l'histoire des parents de Luc, l'enquête menée à l'époque, la vie du présumé coupable Lucien Léger jusqu'à sa mort en 2008. Alors que l'on pourrait presque croire que l'histoire est jouée, l'auteur renverse les certitudes avec la deuxième partie. 50 ans après les faits il reprend les éléments de l'enquête, les centaines de pages de documents, les photos, va sur les lieux qui ont parsemé la vie des différents protagonistes, pose des questions, interpelle, confronte les faits, les écrits, les récits, sème le doute dans l'esprit du lecteur. Enfin la troisième partie fait place à Solange, l'épouse de Lucien Léger, une personnalité complexe qui a longtemps mené une vie de misère affective et financière. A la fin des 749 pages il n'y a pas une vérité mais une somme de mensonges en tous genres, de tous bords, et un fiasco judiciaire.

Pourquoi choisir ce fait ? Parce qu'il est survenu la veille de la naissance de l'auteur, parce qu'il vient d'apprendre qu'il a une tumeur au cerveau. Parce qu'il a croisé un avocat un jour. Parce que Philippe Jaenada ne se satisfait pas de ce qui paraît trop clair comme de l'eau de roche.

Cette enquête qui fait revivre un fait divers que pratiquement toute la France à oublier depuis très longtemps, c'est aussi une étude sociologique. Avec force détails l'auteur resitue les événements dans leur époque par mille petites touches (ce dont parlaient les radios, les journaux, les infos, faits divers, météo, musique, sorties cinéma ou littéraire, des détails du quotidien des français, des faits de société, de l'actualité nationale et internationale.). Une époque sans internet, sans téléphones portables, sans police scientifique. Philippe Jaenada y mêle ses propres réflexions au fil de l'écriture, réflexion sur l'enquête, sur sa vie. le sérieux sur sujet est allégé par un humour parfois très noir qui est aussi un peu d'oxygène. le texte est dense, l'impression très resserrée.

Si la première et la troisième partie sont plus centrées sur les acteurs directs et sur la description d'une époque, entre sortie de la guerre et avènement des Trente Glorieuses, la partie centrale interpelle sur le système judiciaire et sa fiabilité, sur les médias, sur le jugement des êtres humains. Dans cette deuxième partie intitulée « les monstres », Jaenada démontre méticuleusement les multiples erreurs et absurdités de cette histoire. Refaisant le chemin du tueur ou plutôt de celui qui s'était auto-accusé du meurtre, épluchant tous les documents sous tous les formats (papier, audio, vidéo, témoignages d'époque et à posteriori) il met en évidence ceux qui pour l'auteur sont les vrais monstres, ceux à qui le crime profite tout comme ceux qui abandonnent le présumé coupable dès lors que ce qu'il dit ou bien la tournure de l'affaire ne vont plus dans leur sens (l'avocat ténor du barreau, le juge, la presse papier, télé et radio).

Si l'histoire et surtout l'approche sont intéressantes, la lecture est difficile. Il y a beaucoup de disgressions, de détails pas forcément utiles sur les protagonistes directs et encore plus sur les indirects. Quant aux passages sur la vie de l'auteur, ses réflexions livrées comme si elles étaient brutes, nature, sans filtre, ne se justifient pas toujours et lassent par moments.

Reste un miroir sociologique d'une époque, et la démonstration des méandres de l'âme humaine. Pas toujours beau à voir. Mais l'être humain cessera-t-il un jour de hurler avec les loups ?
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À la faveur de longues stations en bord de plage, je m'attaquai « Au printemps des monstres » que m'avait offert un ami. Ça tombait bien, je n'avais jamais lu Philippe Jaenada. Il y aura dans cette chronique aussi peu de suspense que dans son livre : il est arrivé que mon attention s'effrite, que je sois distraite par le clapotis de l'eau, l'écume blanchissante, la silhouette avantageuse du maître-nageur ou le cri moqueur d'un goéland. En bref, je me suis emmerdée.
Je ne suis pas de celles qui sortent d'un film soviétique de quatre heures en décrétant que c'était génial, en traitant d'ignares les copines qui ont eu l'honnêteté de s'ennuyer. Pas snob donc.
L'entreprise titanesque de Jaenada force le respect et l'admiration : la reconstitution minutieuse d'un fait divers. Mais pour moi, ça relève plus de l'exercice de style, de l'archivage ou du pari. Je ne suis pas amatrice de puzzle à 10000 pièces et quand je regarde un dessin de « Où est Charlie ? » je n'ai pas envie de connaître la vie de chacun des personnages qui le composent.
Je ne suis fan ni de ses apartés ricaneurs ni de ses digressions personnelles qui décrédibilisent son propos.
L'histoire du meurtre du petit Luc n'en demeure pas moins édifiante. La nature a horreur du vide, tout comme l'opinion qui s'empresse de condamner le premier venu pour dormir tranquille. Lynchage médiatique, système judiciaire défaillant, présomption d'innocence mise à mal… Une tragédie qui préfigure l'affaire du petit Grégory et invite, comme le rappelle l'auteur, « à se méfier des apparences ».
Je comprends que la méthode Jaenada fascine, d'autant que les « cold case » font recette. Mais je ne peux rien contre la brutalité des faits : ce pavé m'est tombé des mains. Plouf.
Bilan : 🌹🔪
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750 pages pour raconter l'histoire de Lucien Léger, une histoire ancienne, où la victime est un enfant de onze ans, mais que l'on connait par le fait que cet homme a passé 42 ans en prison.
Ce "gros machin" je ne l'aurais pas lu s'il n'avait pas été dans la sélection du prix du Livre Inter. C'est ce qui a fini par me décider. Car quand même 750 pages, très denses en plus. J'y ai passé 10 jours, en ayant hâte d'arriver au bout de cette sordide histoire. Trop de personnages ( tous morts pour ainsi dire) dont j'ai fini par lire l'histoire sans essayer de comprendre. D'ailleurs l'auteur le dit lui-même. C'est tellement embrouillé tout ça.
Au bout de 300 pages on de demande ce que l'auteur va encore trouver à nous raconter. Il dissèque tout, nous abreuve de détails et finalement on ressort de tout ça, en se disant que c'est totalement déprimant.
le père du petit Luc est un odieux personnage, Lucien Léger un type étonnant, qui s'il n'est pas coupable s'est mis lui-même dans une situation totalement inextricable, menteur, tellement menteur. Si l'histoire de Jacques Salve, trop longuement racontée, est plutôt ennuyeuse par contre la façon de montrer comment un salaud a pu se faire passer pour un autre en cachant son fascisme mais en l'étant totalement, est passionnante par le cheminement. Un personnage écoeurant, qui a un superbe faire-part de décès ( moi aussi comme l'auteur, j'ai fait des recherches sur le net) .
Philippe Jaenada s'amuse dans ses pages, bien sombres, par ses réflexions, non dénuées d'humour. Il nous parle de ses problèmes de santé aussi et nous entraîne sur les lieux où tous ces gens ont vécus.
Des vies, itinéraires sordides souvent, mises à nu qui mettent mal à l'aise à la lecture avec de nombreuse redites. J'ai trouvé que c'était long, trop long et il a fallu que je me force pour terminer ce livre. Je ne lirai pas La serpe, il semble que c'est du même genre, pour un autre fait-divers. Et surtout gros bouquin aussi.
Mais j'ai découvert cet auteur, son écriture et son auto-dérision. Et j'ai aimé.
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Le travail d'enquête auquel s'est livré Philippe Jaenada dans Au printemps des monstres ne peut qu'impressionner. Il retourne chaque pierre de ce fait divers des années soixante – l'assassinat de Luc Taron, onze ans -, faisant ressortir une affaire digne d'un feuilleton, ayant menée à l'arrestation d'un individu – l'Étrangleur - qui, bien qu'il se soit accusé du meurtre de l'enfant, n'aura de cesse de clamer son innocence… à travers des explications ne cessant de varier, toutes plus incroyables les unes que les autres; un coupable tout désigné pour le système judiciaire. J'ai retrouvé avec plaisir la plume et le style de cet auteur, qui amuse avec ses digressions entre parenthèses, qui interpellent le lecteur. Véritable pavé, j'aurais cependant pris quelques pages en moins, mon intérêt ayant été difficile à soutenir pendant la lecture du livre. Au-delà de tout cela, reste un petit garçon, et le mystère de ce qui a conduit à sa fin brutale; mais s'il n'y avait pas ça, il n'y aurait pas de littérature.
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Il ne lui faut pas moins de 750 pages bien tassées (et environ un million de parenthèses (l'auteur ne perd pas ses bonnes habitudes (et c'est (presque) devenu sa marque de fabrique))), pour réaliser un projet assez présomptueux : "l'absurde tentative d'explication de l'affaire Luc Taron". Mais, justement, c'est là que le bât blesse, la tentative ne débouche sur aucune conclusion réellement satisfaisante. Aussi acharné soit-il, l'apprenti détective spécialiste du cold case s'y casse les dents. Tout ça pour ça ? En effet, cela peut sembler assez vain. Heureusement, Philippe Jaenada a pour lui une plume vraiment intéressante, un indéniable sens de la formule et une tendance assumée à l'autodérision alimentée par un impressionnant stock d'anecdotes personnelles croustillantes qu'il enchaîne avec un art subtil de la transition. Il a également une capacité à passionner son lectorat. Pour autant, Au printemps des monstres marque sans doute la limite de l'exercice auquel son auteur s'était prêté avec succès jusqu'à présent. Peut-être est-il temps de se renouveler, de délaisser un peu la criminologie pour revenir à la littérature ?
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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un pavé essouflant. non pas trop lent mais trop long. l'auteur refait l'enquête dans le détail. du pointillisme a l'excès. un grand mérite. cependant a mon gout cette affaire est trop ancienne pour m'avoir passionnée. j'en ressort essouflee et ravie de me plonger dans un roman de taille 'normale'.
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Nombreux s'insurgent (c'est à la mode) aujourd'hui des multiples traces que nous laissons à travers nos achats par carte de crédit, nos communications téléphoniques, nos centres d'intérêt piégés sur les réseaux sociaux …

Mais ils ignorent que des éléments d'identification ont toujours existé, et qu'ils dorment dans les multiples sites d'archives, à la disposition de ceux qui n'ont pas la crainte de passer du temps à les consulter … comme l'acharné Philippe Jaenada.

Malgré toutes les difficultés, cet écrivain qui s'attache à chercher la vérité - même la plus soigneusement enfouie – remonte le temps, relit sans relâche les milliers de procès-verbaux des affaires criminelles, y retrouve des contradictions, des mensonges, des omissions volontaires ou pas, pour mettre au jour des révélations pas toujours agréables.

J'avais déjà apprécié son style inimitable dans « La Serpe », son ardeur sans limite à pister le moindre document et sa manière d'y mêler ses impressions personnelles, le plus souvent pleines d'humour.

Philippe Jaenada pratique une littérature « agglutinante » : il donne toutes les identités, toutes les descriptions de lieux, toutes les référence généalogiques … à l'exception de celles qui pourraient encore nuire à leur propriétaires encore de ce monde, ses états d'âme. Cette fois, il s'attaque à un fait divers qui a secoué la Presse de l'époque où il venait de naître, l'assassinat d'un enfant de 11 ans, Luc Taron, à la fin du mois de mai 1964.

Une affaire secouant toute la France puisqu'un mystérieux correspondant autoproclamé « L'Etrangleur » revendique bientôt auprès des médias son crime. Un jeune homme falot qui n'a pas vraiment la « gueule » de l'emploi, Lucien Léger, mais qui sera arrêté et avouera à maintes reprises le crime, avant de se rétracter.

S'il est établi qu'il a bien écrit toutes ces missives, mais est-il l'assassin ?
Mal défendu par des ténors du barreau dégoûtés par ses déroutantes voltes-faces, il sera condamné à perpétuité, et passera 41 ans en prison, pour mourir 3 ans après sa libération. Toute la question demeure : Lucien Léger était-il l'assassin, ou couvrait-il par loyauté un autre criminel sordide, qui aurait assouvi une vengeance vis à vis du père du petit Luc dont le passé est loin d'être clair …

S'appuyant sur un livre* précédemment consacré à cette affaire – les journaux spécialisés dans les enquêtes policières jouaient le rôle des réseaux sociaux d'aujourd'hui – Philippe Jaenada reste hanté par le rôle des maîtres du barreau – en particulier Maurice Garçon qui avait sauvé la mise d'Henri Girard alors même « qu'il apparaissait sur le moment aussi coupable qu'un enfant barbouillé de confiture à côté d'un pot presque vide ».

Bref – si je puis dire – avant de vous embarquer dans cette nouvelle enquête, prenez votre courage à deux mains en sachant que c'est une lecture totalement addictive. Car dès la page 497, l'auteur « à le sentiment diffus que son livre ne sera pas aussi concis, sec, à l'os, que ce qu'il avait promis à son éditeur. » Ainsi qu'il le répète, il est peu à l'aise avec la notion de mesure.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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En mai 1964, dans le bois de Verrières ( Seine et Oise), le cadavre d'un jeune garçon est trouvé au pied d'un chêne. Cinquante ans plus tard, Philippe Jaenada revient sur les lieux et reprend l'enquête sur ce meurtre non élucidé.
Fidèle à son habitude, l'auteur reprend les faits dans ses moindres détails en y insérant des parenthèses sur ses propres préoccupations. Pris par la curiosité, les premières pages se lisent avec intérêt. de manière un peu malsaine, j'ai envie de connaître le pourquoi et le comment de cette disparition d'enfant.
Mais lorsqu'on revient sans cesse pendant 750 pages sur les mêmes faits et gestes, il y a de quoi se lasser. Certes, l'auteur nous distrait agréablement en ouvrant parfois vers le passé de certains protagonistes. Et d'ailleurs le chapitre final sur la femme du prétendu coupable est plutôt prenant.
Mais finalement, que puis-je tirer d'un tel récit? Que les monstres ne sont pas ceux qui finissent en prison? Que la police ou la justice oublient bien souvent des pistes préférant l'évidence d'un coupable facile?
Peinture d'une société? Peut-être. Mais finalement je ne la discerne pas, engluée dans les détails.
Lucien Léger, coupable d'avoir écrit des lettres anonymes sous le nom de l'Étrangleur est resté quarante et un ans en prison clamant l'innocence du crime qui lui était reproché.
Philippe Jaenada est un auteur clivant. Certains crient au génie quand d'autres lâchent ses pavés en cours de lecture. Je n'avais déjà pas aimé La serpe et je m'étais convaincue que cet auteur n'était pas pour moi. Seulement, ce roman faisait partie des quatre finalistes pour le Prix Landerneau des Lecteurs 2021. Je prends toujours à coeur mon rôle de juré et j'ai lu ce pavé jusqu'au bout. Pestant toutefois contre ces digressions qui ne m'apportaient rien.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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