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sur 1093 notes
Et si Hercule Poirot, petit détective belge tiré à quatre épingles et vaguement ridicule, devenait un gentil colosse, porté sur le whisky?

Si au lieu de vous tenir à l'écart de ses fameuses déductions de logique pure, au lieu de vous convoquer dans le lounge avec le colonel mustard et miss scarlet pour vous les aligner toutes, ses déductions, sans pitié, et dans les dernières pages du bouquin- histoire de vous montrer à quel point vous êtes: une brêle naïve, une tarte sentimentale, un faible d'esprit au Q.I. de protozoaire (rayez la mention inutile)- si, au lieu de tout cela, il vous confiait ses doutes, ses affres de conscience, s'il vous impliquait dans ses recherches, partageait ses conclusions au fur et à mesure de son enquête ?

Même plus: s'il vous faisait marrer avec quelques apartés rigolos, histoire de détendre l'atmosphère, bien poisseuse, pourtant, avec ces trois horribles meurtres à la serpe?

Tout le plaisir de la lecture du dernier Jaenada est là, dans cette présence chaleureuse, dans ce regard fraternel, dans ce cheminement patient, infatigable, et partagé, vers une vérité qui se dérobe, dans le temps -les faits datent de 1941- et dans la paperasse judiciaire et journalistique.

Avec lui nous faisons connaissance d' Henri Girard alias Georges Arnaud, écrivain célèbre - le Salaire de la Peur- , et auteur présumé d'un triple meurtre atroce, dont il fut acquitté, sinon blanchi, par un as du barreau, Maurice Garçon.

Pas sympa, et même pas sympa du tout, le jeune Henri Girard , mais sa vie semble coupée en deux: le sale gosse de riche profiteur et capricieux se mue, après son acquittement et la dilapidation de son patrimoine, en un justicier inlassable, un défenseur infatigable de la veuve et de l'orphelin...

Comment expliquer cette mutation? le choc, la prison, le frisson d'avoir tutoyé de si près la guillotine? Pas suffisant, comme explication.

Jaenada avec sa flasque d'Oban et le foulard de sa femme en guise de doudou, va exhumer les pièces de l'enquête et celle du procès, fouiller la correspondance familiale, recouper et comparer les témoignages.

Et, comme lui, nous allons pourfendre quelques clichés, débusquer quelques invraisemblances et décaper quelques vérités premières bien cachées...jusqu'à modifier notre jugement.

Et même plus... mais chuut!

Je vous laisse avec Jaenada, sa Mereva un peu nulle, son pneu sous-gonflé, son humour hilarant, sa patience de fourmi, son opiniâtreté de teckel.

La Serpe est une double rencontre: celle du narrateur - un type adorable qu'on aimerait embrasser sur les deux joues- et celle de son sujet , Georges Arnaud-Henri Girard, un écorché vif plein de cynisme et de douleur, qui en avait gros sur la patate, et qui a su trouver, malgré les préjudices et sa sulfureuse réputation, une parade pleine de grandeur et de panache à ses souffrances et aux soupçons ineffaçables qui pesaient sur lui.
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Cher Père Noël,
Oui, je sais, c'est tôt,  mais quand on a une commande particulière,  il vaut mieux s'y prendre de bonne heure...
Cher Père Noël,  donc, comme j'ai été un lecteur très sage cette année,  j'aimerais trouver au pied du sapin, dans ces merveilleux chaussons offerts avec amour par mes proches, une panoplie de Philippe Jaenada. La plus belle, la complète,  celle avec le talent, le style, l'humour,  celle avec tous ses codes. Un truc que j'enfile et qui me permet de rédiger mes chroniques le coeur léger.  (Si un jour, je le rencontre,  je demanderai à Philippe Jaenada si j'ai raison de penser qu'il a l'écriture facile).
Deuxième roman de cet auteur que je découvre,  après son "Sulak", à la lecture duquel je m'étais déjà régalé.
La serpe, est l'outil qui a servi en octobre 41 à massacrer trois personnes dans un château en Dordogne. C'est le petit-fils d'Henry Girard, principal accusé de ce triple homicide, qui à raconté à son ami Jaenada cet épisode dramatique de la vie de son grand-père.
L'auteur s'est donc rendu sur les lieux mêmes de la tragédie afin de relire les minutes du procès, d'éplucher les témoignages et d'essayer d'imaginer l'atmosphère de l'époque.
Ce roman c'est son enquête. Mais une enquête façon  Philippe Jaenada, c'est Columbo, le chien en moins (la femme y est, elle, et il y a même un fils adoré, absent lui, chez le célèbre lieutenant ).
Pour avoir une idée de l'écriture de cet auteur, si vous n'avez pas la chance de la connaître,  c'est simple, Philippe Jaenada il va de Marseille à  Lyon mais en passant par.....Lille.
Alors certes,  La serpe est un pavé,  mais la raison en est très simple, si l'écrivain s'était focalisé sur son seul sujet, je pense qu'il aurait perdu des lecteurs en route. Parce que même moi, à un moment, je me suis égaré,  faut dire qu'il y a du détail,  rien ne lui échappe,  il y a de la répétition aussi et ça, il vous prévient à l'avance,  c'est pas qu'il vous prenne pour des imbéciles,  mais c'est qu'il veut être sûr que vous ne loupez rien, parce que le récit et riche et surtout, il a quelque chose à vous raconter, lui, il a résolu l'énigme. Bon sang mais c'est bien sûr ! Alors, pour alléger son récit,  il rajoute des pages, des petites anecdotes, des trucs dont on n'a rien à faire... mais c'est drôle, ça égaye un roman qui pourrait être très noir. C'est son style, et surtout, qu'il ne change rien, c'est trop bon. En tout cas, moi, j'en redemande. D'ailleurs tout au long de son livre, il m'a conseillé de lire La petite femelle , son précédent opus et je vais écouter son conseil. (Ah oui, parce qu'il faut que je vous dise, vous pouvez compter sur lui pour faire la promo de ses ouvrages, il a les mots et les clins d'oeil faciles, il sait les glisser dans le fil de sa narration).

Merci à Babelio et aux Editions Julliard pour cet excellent moment de lecture.

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Titre : La serpe
Auteur : Philippe Jaenada
Editeur : Julliard
Année : 2017
Résumé : Octobre 1941 trois corps sont retrouvés atrocement mutilés dans un château du Périgord. Seul rescapé de la tuerie, le jeune Henri Girard fait figure de coupable idéal. Alors que son père, sa tante et sa domestique baignent encore dans leur sang, Henri fait preuve d'un détachement paraissant coupable aux yeux des premiers arrivés sur le lieu du crime. Contre toute attente, à la suite d'un procès retentissant, Girard sera pourtant innocenté alors que l'opinion publique reste persuadée de sa culpabilité.. Enfin libre, il s'exilera en Amérique du sud qui lui inspirera le salaire de la peur, roman dont l'adaptation cinématographique fera bientôt sa renommée. Méthodiquement, à l'aide des minutes du procès et d'une multitudes de documents, Jeanada mène l'enquête.
Mon humble avis : Dans les 15 derniers sélectionnés du prix Goncourt, une presse quasi unanime, des avis dithyrambiques, La serpe par ci, la serpe par là…. Dur d'échapper à ce roman en cette rentrée littéraire 2017. Je ne connaissais pas Jaenada avant de m'attaquer à ce pavé de plus de 600 pages mais les échos parvenus de métropole m'indiquaient sans aucun doute possible que je tenais là l'un des livres qui allait marquer ma vie de lecteur d'une trace indélébile. Restait à découvrir ce texte mais je dois avouer que je démarrais cette lecture plutôt confiant et avide de découvrir ce roman qu'on disait original et passionnant. Les premières pages me confortaient dans cette opinion : de l'humour, des digressions plus ou moins heureuses mais un vrai ton et des va-et-vient brillants entre l'époque du crime et celle de l'enquête menée par Jaenada. A la manière de Truman Capote et de son fameux in cold blood (de sang froid pour la VF 1966) l'auteur relance une affaire aujourd'hui enterrée pour tenter d'en tirer la substance et pourquoi pas innocenter Henri Girard d'un crime qu'il avouera pourtant face caméra sur ses vieux jours ( du reste Jaenada ne donne aucune explication quant à ces aveux me semble-t-il) Bon autant vous le dire tout de suite cette recherche de vérité me passionna sur les cent premières pages puis m'ennuya allègrement le reste du roman. Et pourtant… Pourtant certains passages sont brillantissimes (surtout ceux concernant la personnalité troublée d'Henri Girard et ses pérégrinations américaines). Trop de détails tue le détail aurais-je envie de dire : plusieurs dizaines de pages sur une fenêtre qui ferme mal, des tunnels interminables sur des horaires contradictoires d'extinction d'une lumière, une vague histoire de résistance… Si l'on peut reconnaître à Jaenada un travail de recherche impressionnant, une aptitude assez exceptionnelle à rechercher la vérité derrière les apparences, on peut également regretter sa trop grande méticulosité qui à tendance à lasser le lecteur ( moi en tout cas ). A mon humble avis Jaenada n'est jamais aussi bon qu'au contact de son personnage principal, ce fameux Henri Girard tour à tour sale gosse, cruel et inconstant puis plus tard idéaliste et engagé. Un vrai personnage de roman, un homme complexe dont le destin fut durement marqué par cette accusation et les mois d'internement qui s'ensuivirent. Au-delà de ce personnage haut en couleur et des multiples digressions (parfois hilarantes) distillées dans le texte, je dois avouer avoir ressenti un certain agacement face à ce roman qui m'a paru interminable et dont j'ai survolé les dernières pages, bien incapable d'accrocher au récit. A mon grand regret je l'avoue.
J'achète ? : J'ai bien peur de devoir dire non. L'auteur semble sympathique, la vie d'Henri Girard méritait bien un roman mais pourtant je me suis ennuyé comme jamais. Evidemment ce n'est que mon humble avis…

Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Un matin de 1941, au château d'Escoire dans le Périgord, Henri Girard crie au secours : son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe durant la nuit. Aucune effraction n'est constatée, Henri était seul avec les victimes dans la demeure verrouillée, et, très vite, il apparaît évident que tout l'accuse. Peu de temps auparavant, il a emprunté l'arme du crime. On lui prête une vie de patachon, flambeur toujours fauché, mari volage d'une demi-folle, brebis égarée entretenant des relations houleuses avec les Girard. Des Girard fortunés, dont il est le seul héritier… Placé en détention préventive, il passe en jugement dix-neuf mois plus tard. Et là, coup de théâtre : il est acquitté après une délibération du jury d'à peine dix minutes.


L'homme reprend sa vie, dilapide son héritage, fuit ses créanciers jusqu'au Venezuela dont il revient en 1950 avec un livre : le fameux Salaire de la peur, dont la publication sous le pseudonyme de Georges Arnaud manque de peu de lui valoir le Goncourt, et lui assure, en tout cas, un succès fracassant, amplifié par l'adaptation du roman au cinéma par Henri-Georges Clouzot. Toujours prodigue et remarquablement généreux, il se met au service de l'indépendance de l'Algérie, s'investit dans la défense de la veuve et de l'orphelin dans plusieurs causes perdues, réalise des reportages sur de grandes affaires. Pendant tout ce temps, rien n'y fait, l'opinion publique ne démord pas de sa culpabilité lors du triple meurtre de 1941. Il faut dire que, lui acquitté, l'affaire est demeurée irrésolue…


Avec l'extrême souci du détail qui caractérise ses enquêtes et l'irrésistible humour qui, parsemant son récit de digressions très vivantes, fait de lui un personnage du livre à part entière en même temps qu'un conteur hors pair, capable de vous tenir suspendu à ses mots pendant plus de six cents pages, entre étonnements et éclats de rire, Philippe Jaenada a entrepris de rouvrir le volumineux dossier de cette si trouble affaire. Comment ne pas être intrigué par Henri Girard, cet homme qui s'attache, jusqu'à la fin de sa vie, à combattre les erreurs et les injustices commises par la société, quand lui-même, à en croire l'opinion générale, en a précisément, et fort inexplicablement, profité ? Et si, malgré les apparences, il était vraiment innocent ? Et qui donc serait alors le coupable, jamais trouvé, jamais puni ?


Saga familiale, chronique historique des années d'Occupation, feuilleton judiciaire et hommage appuyé à l'oeuvre oubliée de Georges Arnaud, ce livre, fruit d'un travail d'investigation autant faramineux qu'intelligent, est aussi une véritable oeuvre romanesque. Se mettant lui-même en scène au travers d'une histoire criminelle en tout point véridique, l'auteur s'y joue en toute dérision de son lecteur, pour le tenir suspendu entre bonnes et fausses pistes, à mesure de sa savante distillation de témoignages, documents et hypothèses. Une superbe occasion de méditer sur l'erreur judiciaire… Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un écrivain parisien rôde autour d'un château par une sombre soirée d'automne. Attention pas n'importe quel château, le château qui domine le village d'Escoire, un château où a eu lieu, il y a plus de soixante-dix ans un crime atroce. Un homme et deux femmes ont été sauvagement massacrés à coup de serpe, le seul rescapé de la demeure fut pendant près de deux années le coupable idéal. Acquitté au cours d'un procès retentissant, il reste pourtant aux yeux de beaucoup de gens un effroyable assassin qui a eu beaucoup de chance.

Un fait-divers comme un autre ? Pas pour Philippe Jaenada, c'est lui l'écrivain rodeur, il connait très bien le petit-fils du prétendu meurtrier et ce prétendu meurtrier est devenu George Arnaud, le célèbre auteur du « Salaire de la peur » formidable roman qui a donné un formidable film de Clouzot ( mais un moins formidable remake de Friedkin) et que Georges Arnaud, dans la France un peu moisie de l'après-guerre, fut un trublion XXL.

Très sensible aux malheurs des autres, il dilapide sa fortune, intellectuel, incontournable fouteur de merde, il sera de tous les combats politiques, sociaux et philosophiques de cette époque. Viscéralement contre la colonisation, il participera à la création de la première école de journalisme d'Alger.

Bref, un jeune homme de vingt-quatre ans accusé d'avoir tué son père, sa tante et la bonne de la maison, qui une fois acquitté devient aventurier en Amérique du Sud, puis romancier et intellectuel respecté à son retour en France, en voilà une sacrée vie qui ne demandait qu'à être racontée par un écrivain de talent.

Philippe Jaenada, car c'est bien lui l'écrivain de talent, devient Philippe Rouletabille, Sherlock Jaenada, Philippe Poirot et Monsieur Marple pour se plonger dans les dossiers de l'enquête et du procès du triple crime d'Escoire. le plus objectivement possible l'écrivain enquêteur, fouille, traque et recoupe le moindre indice dans les compte-rendus d'époque et, après dix jours de recherche aux Archives départementales de la Dordogne, ce qu'il découvre laisse le lecteur sans voix.

Six cents pages serrées pour raconter une partie de Cluedo, ce pourrait être long, mais Philippe Jaenada a, comme d'habitude, le bon gout d'être drôle et tendre dans ses digressions qui sont devenues sa marque de fabrique.

Les réflexions et la plongée d'un écrivain (très parigot tête de veau pour notre plus grand plaisir) dans les nuits périgourdines (je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que les mots périgourdin et périgourdine ont un petit côté égrillards) sont hilarantes.

Ce romancier méticuleux,sérieux et désopilant à la fois, devrait avoir un prix littéraire à chaque saison. Avec « la Serpe » il vient d'écrire le Club des Cinq (à lui tout seul) en Périgord (rouge sang évidemment).

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il doit falloir un sacré talent pour se permettre de saouler de digressions le lecteur sur 600 pages, sans qu'il lâche l'affaire. Sans parler du culot.
Mais quelle affaire tout de même, celle d'un homme à la vie hors du commun, orphelin de mère très tôt, fils de châtelain et flambeur d'héritage dans sa prime jeunesse... jusqu'à cette sordide nuit d'octobre 1941, et l'assassinat au château d'Escoire de son père, sa tante et la bonne, à coups de serpe. Accusé par la société mais acquitté au tribunal, il s'en remettra Henri Girard, une survie à base de péripéties incessantes, de changement de nom et de territoire, en dilapidant la fortune héritée ou en écrivant « Le salaire de la peur » (notamment).
L'auteur mêne l'enquête avec une verve inépuisable, dans un flux de pensées et de réflexions incessantes, en parsemant son récit d'humour (irrésistible humour, issu souvent de situations le concernant lui et ses proches), dans un semblant de bordel (plutôt bien organisé en réalité), s'appuyant sur une recherche tatillonne et des citations entre guillemets (sans oublier les parenthèses (souvent imbriquées les parenthèses), ni la difficulté qu'il a du avoir à les refermer toutes (j'en ai pas croisé une seule orpheline, et j'ai vérifié croyez moi (ou pas))).
Un boulot de fou ou de fourmi, celui de l'écrivain doublé de l'enquêteur, qui s'amusent et s'accordent, jouant de digressions comme de potentiels bols d'air dans cette enquête prolifère, par moments limite indigeste. Je me suis même surpris à souhaiter les voir débarquer.
J'ai l'impression d'avoir pris une cuite à la digression, ma première. Même pas mal à la tête. En plus j'ai bien rigolé. Je recommencerai du coup (peut-être avec « la petite femelle » (c'est la seconde affaire du bouquin, dont il nous parle en filigrane publicitaire... et digressive bien sûr)).
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Une écriture effrénée qui ne laisse aucun répit. Je vous défie de vous en détacher sans regret. Mais bon, il faut bien vaquer à ses occupations quotidiennes !

C'est haletant. JEANADA a une écriture qui nous tient en haleine du début à la fin. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Il sait où il va, malgré les nombreuses digressions qui viennent articuler l'histoire du début à la fin et qui sont jubilatoires. Elles viennent apporter un peu de souffle. le lecteur en a bien besoin.

Dans un premier temps, tout est fait pour accuser Henri GIRARD du meurtre atroce de sa tante, de son père et de la domestique, à coups de serpe, et le déclarer coupable. le rouleau compresseur de la Justice se met en marche. Lorsqu'elle vous tombe dessus, rien ne l'arrête. D'autant plus qu'Henri GIRARD est plutôt du genre rebelle. JEANADA, petit à petit, va démonter toute l'instruction et mettre à mal l'instrument judiciaire de l'époque (seulement de l'époque ?). Il va décrypter, décortiquer, éplucher, dépecer, analyser toute l'histoire d'Henri GIRARD.

Ca se lit comme un polar, mais là, c'est la réalité.

Alors coupable ou pas coupable ? A vous de vous faire votre opinion.
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Encore une fois,Ph. Jaenada va se sentir une vocation d'enquêteur ,de justicier plutôt.
En 1941, Henri Girard a été accusé d'avoir massacré à la serpe trois membres de sa famille. Défendu par une star du barreau Maurice Garçon , il est relaxé mais le crime n'a jamais été élucidé .
Et c'est parti ! Nous voilà embarqués dans une course folle au service de la vérité mais qui a surtout pour but de mettre en exergue les énormes défaillances de la justice .
Avec patience, il va décortiquer les procès verbaux, reprendre les témoignages, revoir les déductions, refaire les emplois du temps , dénoncer les manquements , les faux, les bavures, analyser les plaidoiries ...
Il y va Jaenada ! il cogite, il ausculte, il galope, il se démène et on le suit et, si parfois on faiblit, son humour nous ranime !
Car il faut suivre ; on chevauche les époques mais on revient souvent faire une incursion dans la vie de l'auteur pour se ressourcer sans doute .

Il ne faut pas longtemps pour deviner l'empathie de l'auteur pour son héros Henri Girard, alias Georges Arnaud auteur de "Le Salaire de la Peur".
Il livre son portrait avec justesse et de fait en écrit toute sa biographie : très intéressant !
Et bien sûr, si on a lu "La Petite Femelle" on se retrouve en pays connu ! On n'a d'ailleurs pas le loisir d'y penser tout seul ! car elle revient ,Pauline Dubuisson !
La vraie mais il lui trouve même un sosie en la personne d'une jeune employée d'hôtel qui s'appelle ...Pauline ! Elle le hante , il en est toujours amoureux notre Philippe !
Mais, si on n'a pas lu — je répète —"La Petite Femelle" ....il vous incite à le faire ! Pub !

Sinon, je suis ressortie avec des titres qui me tentent bien comme "Terre Paradis" de Paul Colin et "Le Salaire de la Peur" selon Jaenada , un morceau de choix , d'une grande qualité littéraire ,une oeuvre supérieure au film .
Parce que c'est aussi ça le monde de Philippe Jaenada, un puits de culture .
Encore une fois un ouvrage époustouflant , un travail de titan et encore un pavé , dense, énOrme (à dire façon Galabru ! )
Alors, un crime non élucidé ? pas si sûr ...à présent !
Monsieur Jaenada , vous méritez bien vos lauriers .
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Philippe Jaenada met les nerfs de ses lecteurs à rude épreuve ! Non pour une question d'enquête haletante et palpitante de ce triple assassinat à la serpe d'une sauvagerie inouïe, (il s'agit d'un fait divers réel), mais en raison de sa logorrhée digressive absolument excédante qui rend la lecture confuse (une phrase peut tenir sur une page et contenir plusieurs parenthèses),laborieuse, fatigante... ennuyeuse !

D'ailleurs, le sujet du livre ne commence que page 174, tenez-vous le pour dit. Et de ces premières pages (qui pouvaient se résumer à une vingtaine en brodant un peu) je retiens l'ennui et une formidable persévérance énergivore à fournir...
Avis donc aux migraineux !!!

L'histoire commence donc à partir de ce moment... pour une dizaine de pages seulement car l'auteur a la manie obsessionnelle de repartir dans ses élucubrations. Il doit être plusieurs dans sa tête comme on dit !

Ensuite, il ne se gêne pas pour de très nombreuses fois nous faire du placement de produit avec son précédent livre "La petite femelle" (qui n'a donc rien à voir avec l'histoire, mais un peu comme tout le reste). Et moi qui pensais le lire, je pense que Pauline-Debuisson-Colgate-Coca-Cola-Whiskas restera sagement sur l'étagère d'une librairie surtout si l'auteur y a le même esprit de pertinence et de concision.
Ma foi, pour ceux qui aiment voir déferler un tsunami d'informations superflues et hors propos se déverser sur eux, pourquoi pas. Mais mon cerveau lui doit être trop étriqué.

Mais alors pourquoi s'être entêtée à le lire ???? me direz-vous sains d'esprit que vous êtes ! Eh bien, je ne sais pas... Sans doute mon côté "tu ne vas pas faire ta sale gamine capricieuse, tu l'as voulu ce livre, tu le lis !". A quoi ça tient le masochisme ! Enfin je vous le dis tout net, j'ai survolé la fin.

Et puis la cerise sur le gâteau c'est quand même de se dire que l'auteur n'a pas voulu dénoncer une erreur judiciaire... puisque non, il s'évertue à aller dans le sens du verdict qui a été rendu. Avec des théories par l'absurde qui ne m'ont pas convaincue d'un poil et encore moins le côté parfaitement propre sur lui de l'accusé (quand même capable de défenestrer un chien du premier étage... vous trouvez que c'est un acte de quelqu'un de tellement sain et équilibré d'esprit vous ?)... Enfin voilà, je vous laisse découvrir le mystérieux véritable coupable, capable d'une telle barbarie (selon l'auteur) et pour quel motif idiot.

En achetant ce livre, je m'attendais à une sorte de "Pull-over rouge" (Gilles Perrault) que j'avais dévoré...
Dire que c'est une déception, c'est fort peu de le dire !

Si vous vous y attaquez, bon courage mes amis !
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Faites entrer l'accusé...
Avec sa verve décalée et souvent désopilante, Philipe Jaenada s'approprie un fait-divers sanglant de 1942, en revisitant le parcours d'Henri Girard alias Georges Arnaud.
À première vue: rejeton héritier incontrôlable, incorrigible séducteur, flambeur, manipulateur, provocateur, sale gosse égocentrique, et littérateur (entre autres) du "Salaire de la peur" en 1950, rendu célèbre à l'écran par Clouzot.
Un "affreux" dont l'auteur reprend méticuleusement la biographie, en s'attelant à un travail d'investigation judiciaire pour recommencer à zéro une procédure aux multiples zones d'ombres. Tant et si bien qu'on finit par entrevoir chez l'accusé, innocenté par la justice, une réelle part d'humanité.

Je ne vous refais pas le pitch: trois morts abominables, du sang partout et une serpe...

Jaenada fait du Jaenada, brillamment, insolemment. Il se met en scène autant que son personnage. Il nous noie sous les détails, digresse souvent (quoi que plutôt mesuré dans ce livre), s'amuse, s'insurge, fait de l'humour de comptoir, loue sans mesure quand il aime et bombarde quand il règle ses comptes à quelqu'un.

Pour qui découvre son style littéraire, ça passe ou ça casse. Moi, je me régale et m'agace en parts égales car c'est tout de même terriblement long: très documenté, très décortiqué, très expliqué.

Philippe Jaenada est un auteur inclassable mais passionnant. Je conseille néanmoins de prendre quelques respirations dans la lecture pour éviter le collapsus !

Rentrée littéraire 2017
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