AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 370 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fête du livre de Bron, un samedi matin de grisaille : ma première rencontre avec Philippe Jaenada. le public encore un peu engourdi par la froideur matinale, attend bien sagement l'arrivée de l'auteur qui, en un tour de main, va se charger de mettre de l'ambiance en mettant à mal l'image de l'auteur comblé d'être là devant les lecteurs potentiels de son dernier roman...On ne peut imaginer une interview plus digressive que celle-là. Philippe Jaenada va prendre un malin plaisir à fuir les questions qu'on lui pose pour mieux emmener son public sur les chemins de traverses de propos digressifs qui n'ont rien à voir avec ce qu'on lui demande mais sont en revanche fort drôles !
J'ai retrouvé la même tendance à la digression et aux histoires parallèles dans le chameau sauvage, un roman qui va cahin-caha et dans lequel il serait vain de chercher un fil d'intrigue tiré au cordeau. D'ailleurs d'intrigue, il en est à peine question, hormis le fil ténu qui relie les tribulations rocambolesques de Halvard Sanz à sa belle, Pollux Lesiak. le mot héros n'est pas non plus celui qui convient le mieux pour évoquer Halvard Sanz : un clown triste, une sorte de Buster Keaton solitaire et malchanceux, à qui rien ne réussit , en dehors de l'opportunité (pour le lecteur !) de se trouver face à des situations les plus cocasses qui soient... Jugez plutôt !
Une timide Peau-d'Ane rencontrée, un soir dans une station de métro, dans une détresse absolue, va se transformer en une redoutable harpie... La fameuse Pollux Lesiak lui apparaîtra pour la première fois , pleurant, assise au bord du trottoir, trempée de la tête aux pieds, avec à la main un tabouret cassé. Et comme Philippe Jaenada ne donne pas vraiment dans la modération, certaines scènes sont absolument délirantes, comme celle par exemple où un cul-de-jatte et un unijambiste vont voler au secours d'un manchot et d'un autre homme en détresse sur une barque... Surréaliste et irrésistiblement drôle !
Mais tout n'est pas que drôlerie, loin s'en faut, dans ce roman, jalonné par la mort tragique d'amies du narrateur. Des évocations émouvantes où la plume de l'auteur se fait délicate et chaleureuse. Rien à voir avec les propos résolument machistes sur ce que le narrateur appelle "la connaissance de l'espère féminine" ou les considérations pseudo-philosophiques et très binaires sur les comportements féminins et masculins...
Outre ce bémol sur le personnage du narrateur, j'ai également trouvé certaines scènes très répétitives et la plume de l'auteur assez irrégulière car il ne recule pas toujours devant des facilités d'écriture que j'ai trouvées déconcertantes.
Bref, vous l'aurez compris, il faut souscrire à l'idée de partir à l'aventure en lisant ce roman en acceptant à l'avance de se dire : "là, il y va un peu fort..." pour mieux rire deux pages plus loin !
Commenter  J’apprécie          360
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Halvard Sanz, le narrateur, n'est pas chanceux, c'est même un looser de la pire espèce. Un homme qu'il est préférable de fuir avant d'être contaminé.
La scoumoune, la poisse, sont son quotidien, mais il ne semble pas en être perturbé outre-mesure, presque protégé par une sorte de naïveté.
Mais ce brave Halvard est aussi un homme courageux qui n'hésite pas à se porter au secours de son prochain, lorsqu'il est témoin d'un acte de violence.
Mal lui en prend car c'est lui qui se retrouve au commissariat accusé par la victime alors que le voyou s'est enfui en sifflotant.

Imaginez donc ce qu'il en est le jour où il croise la femme de sa vie, Pollux Lesiak ? A peine vue, elle disparaît « comme une bulle de savon ».
Dès lors, Halvard consacre sa vie à tenter de la retrouver. Il la cherche, croit la voir partout, obsédante. Cette quête est prétexte à des rencontres farfelues, des aventures dramatiques contées sur le ton de l'humour.

Cette histoire d'amour car c'en est une, est entrecoupée de conseils, de mises au point, sur un ton sarcastique, cynique et intensément drôle.
Pour ma première découverte de l'auteur, je salue un roman pertinent, plein de charme qui se lit le sourire aux lèvres.
Le héros de l'histoire attachant et attendrissant dans sa maladresse m'a fait penser à Pierre Richard dans ses meilleurs rôles.
Commenter  J’apprécie          350
Philippe Jaenada est un écrivain français, adepte de l'humour, il s'inspire de sa vie pour écrire ses premiers romans, dont le chameau sauvage, sa première parution littéraire. Ce dernier a reçu plusieurs prix littéraires, le prix Alexandre Vialatte en 1997, qui récompense un écrivain de langue française « dont l'élégance d'écriture et la vivacité d'esprit soient source de plaisir pour le lecteur » ; ainsi que le prix de Flore la même année, dont le jury est composé d'un cénacle de littéraire fréquentant le café de Flore dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris.

Vous pouviez vous en douter en voyant la couverture du livre (un cowboy chevauchant une sardine géante à la poursuite d'un ban de sardines plus petites), le chameau sauvage est un roman burlesque. Il met en scène Halvard Sanz, un type assez louche, à la vie peu prolifique, qui s'amourache de Pollux Lesiak, une jeune femme croisée seulement un soir, au détour d'un trottoir. Derrière ses airs de loser, Halvard est un personnage loufoque, un homme très naïf, pathétique, seul, qui se noie dans l'alcool, qui est souvent moqué et peu pris au sérieux. Il m'a souvent fait de la peine, bien qu'il soit doté d'une capacité d'autodérision assez impressionnante et d'un détachement tout autant saisissant.

Si l'on veut de l'originalité et de l'extravagance, avec ce roman, on est servis ! Il ne ressemble à rien de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Les situations burlesques s'enchaînent les unes après les autres, toutes plus surprenantes, incroyablement délirantes et inédites. Rien n'est normal dans ce récit. Je me suis prise à rire aux éclats à plusieurs reprises, alors qu'il est assez rare que je m'esclaffe en lisant un roman (le contraire est plus probable).

Il est question d'amour et de sentiments, mais Philippe Jaenada nous fait également réfléchir sur des thématiques plus profondes, comme la communication, la différence, la solitude ou le jugement. On a l'impression de percevoir clairement les pensées du héros, puisqu'on a une vision générale de ses états-d'âme, de ses aventures, de ses sentiments et de toutes les émotions qui le traversent.

J'ai passé un moment de lecture assez illuminé, en sautant de situation absurdes en situations hallucinantes, mais peuplé de franches rigolades. Même si je ne retire rien de spécial de ce livre, j'en retiendrai l'énergie et la virtuosité de l'écriture, ainsi que la légèreté du ton et l'unicité de l'histoire. Pour un premier roman, il est bon. Je serai curieuse de découvrir les autres récits de l'auteur.

Un roman burlesque qui met en scène un anti-héro déjanté, un homme pathétique au comportement loufoque, qui vivra des situations totalement hallucinantes. Moments de franches rigolades en perspective.
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          150
Des centaines de péripéties pour ne revenir qu'à une histoire d'amour avortée, celle du narrateur un moment malchanceux, Halvard Sanz, et Pollux Lesiak.
Une histoire foutraque à lire en accéléré, avec quelques beaux passages -celles des cuites, de Pollux Lesiak ou de l'Egypte- mais aussi des moments plus gênants pour leur sexisme (celui du narrateur ?) par exemple. Loin d'être donc mon roman préféré de Jaenada.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai bien retrouvé la plume habituelle de Philippe JAENADA avec ses sorties
de contexte, mais cette fois il n'est pas question comme dans ses derniers romans d'une enquête criminelle, mais belle et bien d'une histoire d'amour.
Il est curieux de voir cet auteur dans ce registre et on peut dire que ce roman sort de l'ordinaire, l'auteur l'ayant traité avec beaucoup d'humour.
J'avoue que j'ai trouvé que l'auteur allait parfois loin dans son imagination et du coup l'histoire apparaît inconcevable et étonnant sur certains points.
Il est toujours curieux de lire un premier livre d'un auteur, qui est bien différent de ces derniers, mais d'y retrouver la touche de celui-ci d'ores et déjà.
Commenter  J’apprécie          30
Du bonheur en pages ce livre ! En l'ouvrant je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, et ce sentiment m'a poursuivi jusqu'à la fin, un vrai régal !
A noter que le début est un peu long, on a du mal à savoir où l'auteur veut en venir et il faut s'adapter à son style, mais une fois le décor planté et la machine lancée, on ne s'arrête plus !
J'ai aimé les petites morales qui ponctuent ce livre, un joli conte des temps modernes qui nous emporte dans la grande spirale de la vie avec ce qu'il y a de plus moche et de plus beau. le tout avec un humour qui vous arrachera obligatoirement un sourire à chaque page !
Commenter  J’apprécie          30
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec le Chameau Sauvage ?
"Ma première rencontre avec l'auteur se fût Sulak, une énorme claque. La deuxième avec La Petite Femelle, presque aussi savoureuse. Pour la troisième c'est avec l'auteur lui-même que j'ai eu la chance d'échanger quelques mots aux Quais du Polar et ça m'a donnée envie de le découvrir dans un style différent avec le Chameau Sauvage."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Halvard Sanz est un sympathique loser, à qui il n'arrive que des trucs tordus et à la sensibilité complètement inadaptée à notre monde cruel et je sais bien ce que c'est..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Toutes les qualités que j'ai aimé dans ses autres romans sont bien là : une analyse pointue de la nature humaine, de l'empathie pour ses personnages, beaucoup d'humour aussi. Ce que j'ai moins aimé est là aussi, bien sûr, c'est-à-dire les digressions sans fin et sans queue ni tête sans lesquelles Jaenada ne serait pas Jaenada. Mais là où les destins extraordinaires d'un homme et d'une femme fascinants m'ont transportés (dans Sulak et la Petite Femelle), Halvard Sanz n'a pas fait le poids une seconde. Si ce livre n'est certainement pas mauvais, sa lecture n'a été pour moi que souffrance parce que j'ai pitié de son héros, parce que je n'ai pas réussi à en rire en me disant que ces choses-là n'arrivaient pas en vrai, en tous cas pas toutes à la même personne, et sûrement parce que je me suis un peu trop reconnue en lui et dans ses pensées. Moi qui aime lire pour me changer les idées et me sentir transportée, c'est raté!"

Et comment cela s'est-il fini ?
"Alors c'est promis, le chameau sauvage, je vais essayer, sur un malentendu, qui sait ? Mais pour ce qui est de Philippe Jaenada, je crois que je me cantonnerai à ses magistrales biographies à l'avenir."
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          10
Toujours de l'humour à revendre, de la dérision, un comique de situation qui fait mouche et un sens de la formule au top !
( et bien sûr l'art de bien manier la parenthèse !)
Commenter  J’apprécie          10
Le jour où il tombe dans sa baignoire et s'électrise en tentant de réparer son radiateur marque le début d'une série de déboires pour Halvard Sanz. Ainsi, accusé de vol suite à un quiproquo, il passe une nuit en prison ; puis, ayant rencontré dans d'étranges circonstances Pollux Lesiak, femme qu'il pense être celle de sa vie, cette dernière disparaît presque aussitôt. Accessoirement, il se brouille avec sa fiancée ainsi qu'avec une partie de ses connaissances.
Il est dès lors obsédé par le souvenir de Pollux, et son existence prend un tour chaotique : il décide successivement de vivre cloîtré, puis de se rouvrir au monde tout en sombrant dans l'alcool, pour finir par prendre un nouveau départ en changeant notamment d'appartement et de métier. Mais malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à oublier celle qu'il considère déjà comme son épouse (bien qu'il ne l'ai pas vue plus de quelques minutes...).

Tout au long du roman, on suit dans les moindres détails les cheminements de pensée du narrateur et la descriptions de ses états d'âme. Il aurait pu en découler un récit pesant, voire égocentrique. Seulement, l'enchainement des situations burlesques (on se croirait parfois dans un film de Begnini), l'auto-dérision et la naïveté quasi-enfantine dont fait preuve Halvard, le rendent particulièrement attachant et émouvant. de plus, il croise sur sa route des personnages souvent invraisemblables (telle cette jeune fille timide qu'il invite à attendre le métro au chaud chez lui, et qui se métamorphose en furie hystérique..), ce qui pimente le récit, et son interprétation des événements qui lui arrivent et de ses émotions est si minutieuse et imagée qu'elle en est souvent hilarante !

Bref, mis à part quelques longueurs que, pour ma part, je lui pardonne facilement, c'est un roman succulent !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (898) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20197 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}