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EAN : 9782804010133
298 pages
Espace Nord (03/05/2000)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Récits des origines, bestiaire humoristique ou satiriques, légendes merveilleuses constituent un florilège des fables du Zaïre, du Rwanda et du Burundi, qui séduit tout à la fois par l’universalité de ses thèmes et par la singulière liberté d’esprit de ses traditions.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Petit recueil fort bien construit et fort bien documenté de contes africains de la région des Grands Lacs, collectés par des missionnaires principalement, mais aussi par des fonctionnaires coloniaux et même par la Princesse de Ligne.

On y lit des récits de cosmogonie, des contes merveilleux et sentimentaux. Et bien sûr des fables peuplées de tout le bestiaire africain : crocodile, mangouste, varan, chauve-souris, gazelle, … sans oublier bien sûr le lièvre.

En fin d'ouvrage, une lecture de Véronique Jago-Antoine et d'Antoine Tshitungu-Kongolo nous éclaire sur le contexte du collectage et l'histoire de la transcription au travers des différentes générations, et notamment sur l'influence de ces contes sur les premiers romanciers de la région. On y parle aussi des veillées, de leur rôle social (« parler, c'est bâtir le village ») et culturel, et on propose une brève analyse des contes eux-mêmes.

Je regrette juste de ne pas entendre ces contes de vive voix, accompagnés des onomatopées, des mimes, des chants, des danses et de la musique des mots. J'aurai tant aimé participer à cette aventure collective, à cette oeuvre commune qu'est une veillée de contes, où les chants sont entonnés en choeur et où chacun est libre de répondre aux formules rituelles, de rebondir sur un conte en enchainant par un autre, « où le plaisir joue sur la corde tendue entre la sécurité du conformisme et la surprise d'une actualisation créative, qui invite, en dernier recours, à refaire sens ». Bon je me consolerai de cette version écrite, parfois poétique, parfois humoristique.

Vous l'aurez compris, je trouve que c'est un excellent ouvrage pour ceux qui aiment les contes ou l'Afrique Centrale ou la littérature africaine. Ou les trois à la fois.
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Ces contes, regroupés par thèmes: récits des origines, contes initiatiques et moraux, fables, contes merveilleux et contes sentimentaux reflètent la culture africaine jusqu'au début du XXème siècle. Agréables à lire, il n'y a cependant rien de percutant ou de transcendant qui s'en dégage. Comme dans toutes religions ou croyances, c'est toujours bien la femme qui est à l'origine des malheurs. Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui, sous le pacanier, dans les villages ou parmi la diaspora africaine ces contes-ci soient d'actualité.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
12 juillet 2017
Quand on parle de littérature africaine, on évoque tout de suite une "tradition orale" dont on sait, en réalité, peu de chose. L’anthologie de contes et de légendes d’Afrique centrale qui vient d’être rééditée sous le titre "Dits de la nuit" - la première édition remonte à 1994 - est, en ce sens, particulièrement bienvenue.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je vais vous raconter une fable !
Je vais vous éveiller aux accents d’une fable telle
Que ceux qui arriveront du pays des fables
Trouveront ma fable, vigoureuse comme un taureau adulte,
Attachée aux pieux de la case que voici !
Il y eut – et qu’il y ait toujours !-
Il y eut les vaches et les tambours !
Ne crevèrent que les chiens et les rats !
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Autrefois le ciel et la terre n'étaient pas séparés. Dieu vivait dans le village des hommes et ceux-ci ne connaissaient ni la maladie, ni la mort (...) Un jour, en se promenant, Dieu rencontra une femme qui cuisait une paire se simbilikis. "Tu m'en donnes"? demanda-t-il. Mais elle refusa (...) Il se mit en colère et se retira dans le ciel et s'éloigna des hommes. (...) C'est alors que Dieu inventa la mort, pas tant pour punir les hommes que pour les rappeler à lui.
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On raconte de Yamba,
l'esclave de Bindjiri,
qu'il était si beau
que le préposé aux marchés,
dut lui interdire d'y paraître encore,
tant les voleurs, les jours qu'il y venait,
avaient facile à piller les étalages
des marchandes distraites.
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La Chauve-Souris prévoyant des conflits futurs, jugea prudent de s'allier au plus fort et se présenta humblement au Roi des Oiseaux. Elle raconta avec des larmes dans la voix comment le Lion l'avait enrôlée de force dans ses armées, lui disant qu'elle avait le courage d'un animal et des dents tout comme eux. Comme si l'on pouvait juger quelqu'un sur une malheureuse déformation! Les Oiseaux se rendirent aux arguments de l'orateur. Et lorsque le seconde guerre éclata, la Chauve-Souris combattit avec les Oiseaux.
Cette fois, les Animaux furent victorieux et notre Chauve-Souris n'eut qu'à batte en retraite avec Les vaincus.
Elle tenta une nouvelle démarche vers le Lion. Mais, elle apprit que les Animaux voulaient la pendre pour trahison. Quand elle revint sur ses pas les Oiseaux la chassèrent à coups de bec. Depuis ce jour, reniée par tous, la Chauve-Souris n'ose plus sortir qu'à la nuit tombée.
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Le dilemme de toute oralité est « de périr ou de devenir littérature »

(JC Bremond)
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