"Le travail serait-il donc la seule vertu qui vaille?" s'interroge
Paul Verlaine en 1880 à Juniville, tout en rentrant les foins au sein d'une nature dite "innocente" alors qu'il fuit le "vice" et sa relation avec
Rimbaud.
Verlaine, bande dessinée de
Casanave et Jagodzinski, est sous titrée
Une saison en enfer (titre d'un recueil de
poésies d'
Arthur Rimbaud écrit dans un contexte de violence enflammant ses vers et endiablant son rythme) car c'est une lente descente aux enfers qu'effectue, ici,
Verlaine après leur rupture.Le présent de cette fin du XIX° siècle alterne,entre fenaisons et "eau de vie",insultes quant à son homosexualité et révolte contre sa mère avec des retours sur la liaison passée et évocation du voyage de
Rimbaud en Afrique.Les illustrations, parfois caricaturales et colorées (style Wolinski) passent au noir,bleu et blanc ou à l'ocre pour évoquer les souvenirs ce qui aide le lecteur pour suivre la chronologie des évènements. Parsemée, d'extraits de
poésies,on ne peut pas vraiment dire que cette BD soit poétique.C'est plutôt le témoignage d'une passion malheureuse, une tentative (ratée) de reconstruction dans une nature souveraine. Mais fuir des "bourgeois confits", par manque de reconnaissance, pour se faire traiter de "vieux pédé" par des "vieux cons" et se retrouver face à une mère névrosée qui conserve en bocal une petite Marie, un Paul 1 et un Paul 2 morts nés....ne doit pas être évident!
Bref, cette BD est une bonne approche de la relation
Verlaine-
Rimbaud et sert à comprendre que n'est pas un noble paysan qui veut et que n'est pas un génie (exalté!!) qui veut aussi!
Petit plus:des repères bibliographiques en fin de recueil et des notes explicatives de Frantz Bartelt "Du déshonneur à la campagne à la plus value poétique".