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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782374252988
260 pages
Rue de l'échiquier (02/09/2021)
3.58/5   25 notes
Résumé :
Après avoir assisté à l’assassinat de sa mère par des braconniers, un jeune éléphant mène une vie de dur labeur au service des êtres humains. Dévoré par le désir de vengeance, il parvient à se libérer de ses oppresseurs et terrorise les villageois de l’Inde du Sud : il piège ses victimes, puis ensevelit leurs corps sous des tas de feuilles et de poussière, ce qui lui vaut d’être surnommé « Le Fossoyeur ».

Manu, le fils d’un riziculteur pauvre, se tro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Gros coup de coeur.

En Inde, l'éléphant est un animal autant craint que respecté, autant chassé que protégé.

Il y a ceux pour qui il est une semi-divinité et l'exploitent dans des conditions terribles pour le louer à des temples, des cérémonies de mariage ou autres spectacles grotesques.
C'est le sort réservé au Fossoyeur, un éléphant gigantesque, intelligent, magnifique, meurtri et assoiffé de vengeance.

Il y a ceux qui soignent, sauvent, se battent pour leur protection.
C'est le cas de ce veto hors normes suivi par une cinéaste et son cameraman.

Puis il y a ceux qui les tuent pour récupérer quelques piécettes sur leur ivoire, leur queue, et nourrir toute une famille.

Ce roman, où trois histoires se croisent pour n'en faire plus qu'une, est une très belle réussite.
Le dépaysement est total, l'écriture est fluide et authentique, les personnages sont vraiment attachants.
Quelle bonne idée de placer aussi le point de vue du côté de l'éléphant!

Il est sorti en librairie jeudi et mérite vraiment de ne pas se noyer dans la rentrée littéraire.

J'ai adoré! Je vous le conseille.
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Nous voici transportés aux fins fonds de l'Inde du Sud, peut-être dans l'état du du Kerala.
Climat tropical, forêts denses, rizières...
C'est entre autres le domaine des éléphants, ces animaux légendaires, sacrés, craints, mais aussi convoités, parfois maltraités voire massacrés par les humains. Principale cause le trafic de l'ivoire.

Tania James, écrivaine américaine d'origine indienne, nous conte ici trois histoires, trois vies, trois destins qui s'entrecroisent...
Elle donne donc la parole à trois narrateurs très différents les uns des autres :
- Sooryamangalam Shreeganeshan dit "Le Fossoyeur", un éléphant de haute taille qui a eu la douleur de voir sa mère massacrée sous ses yeux, alors qu'il était encore très jeune ; un traumatisme qui le hante.
- Manu, un jeune villageois dont la famille, plutôt modeste, travaille dans les rizières. Il rêve de faire des études, mais sera entraîné malgré lui dans une sordide affaire de braconnage.
- Emma, une jeune cinéaste américaine, qui avec Teddy, son équipier, souhaite réaliser un film documentaire, sur le docteur Ravi Varma, un vétérinaire qui dédie sa vie au sauvetage des éléphants d'une réserve, en particulier des jeunes orphelins.

C'est un récit réaliste, touchant et militant que nous livre ici Tania James. Par des paroles fortes, elle condamne et fait prendre conscience de la maltraitance, l'exploitation des animaux sauvages, mais surtout des massacres odieux dont sont victimes les éléphants sur fond de braconnage et de trafic d'ivoire.

Toutefois, malgré un sujet très prometteur, une première de couverture percutante, un style d'écriture sobre et souvent très poétique, et des détails émouvants, je ressens une petite déception. J'ai l'impression de ne pas avoir été vraiment accrochée par ce roman pourtant assez court. (256 pages que j'ai lues en six jours... pas terrible !). Est-ce le fait de lire une traduction plutôt que la version originale ? Ou bien le grand nombre de noms indiens un peu compliqués ? Ou encore un certain manque de clarté parfois dans le récit ou les dialogues ? Je ne saurais le dire.

Pour ce qui des récits des différents narrateurs, j'ai été touchée par ceux relatifs au "Fossoyeur", c'est lui incontestablement le héros principal du livre. J'ai été sensible à la vie précaire de Manu, Jayan et sa famille de paysans. Par contre j'ai moins apprécié l'épisode des cinéastes américains, un peu trop romanesque à mon goût.




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Voici un nouvel exemple des parutions singulières et enrichissantes de la collection fiction des éditions Rue de l'Echiquier.

Traduit par l'incontournable Brice Matthieussent, « D'ivoire et de sang » nous amène dans le sud de l'Inde.
A travers les yeux d'un braconnier, d'une documentariste américaine et d'un éléphant, Tania James explore les complexités morales du commerce de l'ivoire et de la préservation des espèces.

L'histoire se déplace entre les trois récits, suit la vie de chacun, revient sur les événements qui les ont façonnés jusqu'à présent, les guidant les uns vers les autres et vers l'inévitable confrontation.
Les trois trajectoires fusionnent en une méditation sur l'amour et la trahison, le devoir et la loyauté, et la relation contrariée entre homme et nature.

Ce livre nous rappelle qu'il y a toujours plusieurs façons de voir les choses. Rien n'est simple. Il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre les mauvais. Chacun détient une part de la vérité.
L'idéalisme occidental vient ici se heurter à la réalité locale où les moyens de subsistance d'un agriculteur peuvent être détruits par un éléphant déchaîné, où la misère pousse les hommes au braconnage, où la corruption est un passage obligé pour défendre les animaux.

Allez, chiche, on arrête de tout simplifier, on arrête d'avoir un avis tranché en ne tenant compte que de son nombril et de sa culture.
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Ce roman poignant de l'auteure indo-américaine Tania JAMES nous entraîne dans le Sud de l'Inde, pour suivre un récit à trois voix pour exposer trois destins et dans lequel, fait très original, un des héros est un animal.
Au centre de l'histoire se tient en effet "Le Fossoyeur", un éléphant de grande puissance, à la taille hors norme et qui a vécu une histoire tragique qui l'a broyé.
Chassés pour leur ivoire, deux éléphants de son clan ainsi que sa mère ont été tués puis sauvagement abîmés sous ses yeux alors qu'il était tout jeune. Arraché à la vie sauvage, il a été dressé par un vieux gardien pour parader dans les rues et les temples.
Un jour que des gardiens usent de terribles brimades sur lui, il se révolte avec violence et parvient à s'échapper en tuant ses geôliers, inaugurant ainsi un triste parcours de tueur, craint partout dans la contrée.
Parallèlement à ce destin dramatique, l'autrice nous fait découvrir d'autres points de vue : celui de villageois qui survivent difficilement et se livrent au braconnage mais aussi celui d'un vétérinaire qui sauve les éléphants. Enfin, des journalistes occidentaux réalisent un reportage sur les conditions de vie en Inde et la dure réalité du business de l'ivoire.
Tous les protagonistes se croisent et leurs histoires de vie sont proposées au lecteur.
Le texte est dense et difficile pour décrire la violence qui règne en maitre, que ce soit dans les pratiques traditionnelles, les conditions de vie et le destin inéluctable des villageois indiens, ballottés entre respect des animaux et survie de leur famille ou la sauvagerie de certains traitements infligés aux animaux par les gardiens ou les braconniers.
Le destin s'avère aussi tragique pour les hommes que pour les éléphants.
Ce roman haletant marque durablement le lecteur et l'invite à réfléchir sur le sort des éléphants et autres animaux sauvages, tués et exploités par l'homme.
Reste à saluer le travail remarquable de l'éditeur « Rue de l'échiquier » qui a sublimé le roman, dès sa couverture, déjà évocatrice avec un magnifique gros plan sur l'oeil et la peau d'un éléphant. Rien n'est laissé au hasard, que ce soit à travers la charte graphique, la police de caractères du texte ou la qualité du papier, composé de fibres naturelles, renouvelables, recyclables et fabriquées à partir de bois provenant de forêts gérées durablement.
Un réel coup de coeur ; bien difficile de passer à autre chose ensuite.
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Sa mère est abattue. Sous ses yeux. Et lui, tout jeune encore, se blottit contre elle. Cherche sa chaleur. Une dernière fois.

Lui, c'est le Fossoyeur. Animé par une colère de colosse. Il sème la terreur dans les villages. Tue. Venge sa mère.

Le Fossoyeur, c'est un éléphant.
Et sa mère est morte pour l'ivoire. Pour l'argent.

En parallèle, Manu, seize ans. Braconnier malgré lui. Par amour. du frère ou de la belle-soeur, la question ne se pose même pas, quelque part c'est pareil.

Et puis Emma, cinéaste américaine venue tourner un documentaire sur un vétérinaire charismatique, Ravi, qui recueille les elephanteaux orphelins. Parce que le braconnage justement...

Leurs voix se mêlent.
Se recoupent.
Se retrouvent.

C'est, par moments, brutal, mais jamais exagéré. Nécessaire. Bouleversant.
D'une beauté sauvage.
L'écriture n'a rien à envier à cette belle couverture, le tout donne un ouvrage absolument réussi.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On l'appellerait le Fossoyeur. Il porterait d'autres noms : le Maître Bourreau, le Toqué des Jaques, le grand Sooryamangalam Sreeganeshan. Durant sa jeunesse, son nom fut un son que seuls ses parents savaient émettre depuis les cavités de leur gorge. Quelque part dans sa tête, tout au fond de sa mémoire, il le gardait précieusement. (13)
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[La perruche] volait ; alors, si son corps était capable d'actions inaccessibles aux humains, son esprit ne pouvait-il pas vivre des émotions dépassant nos facultés, comme l'Ennui des ailes, la Joie du vol ou l'Extase du piqué, des choses qu'il nous était impossible de ressentir et donc de comprendre ? (53)
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Nous n'étions ni assez pauvres ni assez célèbres pour apparaître sur les écrans occidentaux. J'étais un tout petit peu intrigué. Que nous voulait donc la BBC ? (21)
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