Nous voici transportés aux fins fonds de l'Inde du Sud, peut-être dans l'état du du Kerala.
Climat tropical, forêts denses, rizières...
C'est entre autres le domaine des éléphants, ces animaux légendaires, sacrés, craints, mais aussi convoités, parfois maltraités voire massacrés par les humains. Principale cause le trafic de l'ivoire.
Tania James, écrivaine américaine d'origine indienne, nous conte ici trois histoires, trois vies, trois destins qui s'entrecroisent...
Elle donne donc la parole à trois narrateurs très différents les uns des autres :
- Sooryamangalam Shreeganeshan dit "Le Fossoyeur", un éléphant de haute taille qui a eu la douleur de voir sa mère massacrée sous ses yeux, alors qu'il était encore très jeune ; un traumatisme qui le hante.
- Manu, un jeune villageois dont la famille, plutôt modeste, travaille dans les rizières. Il rêve de faire des études, mais sera entraîné malgré lui dans une sordide affaire de braconnage.
- Emma, une jeune cinéaste américaine, qui avec Teddy, son équipier, souhaite réaliser un film documentaire, sur le docteur Ravi Varma, un vétérinaire qui dédie sa vie au sauvetage des éléphants d'une réserve, en particulier des jeunes orphelins.
C'est un récit réaliste, touchant et militant que nous livre ici
Tania James. Par des paroles fortes, elle condamne et fait prendre conscience de la maltraitance, l'exploitation des animaux sauvages, mais surtout des massacres odieux dont sont victimes les éléphants sur fond de braconnage et de trafic d'ivoire.
Toutefois, malgré un sujet très prometteur, une première de couverture percutante, un style d'écriture sobre et souvent très poétique, et des détails émouvants, je ressens une petite déception. J'ai l'impression de ne pas avoir été vraiment accrochée par ce roman pourtant assez court. (256 pages que j'ai lues en six jours... pas terrible !). Est-ce le fait de lire une traduction plutôt que la version originale ? Ou bien le grand nombre de noms indiens un peu compliqués ? Ou encore un certain manque de clarté parfois dans le récit ou les dialogues ? Je ne saurais le dire.
Pour ce qui des récits des différents narrateurs, j'ai été touchée par ceux relatifs au "Fossoyeur", c'est lui incontestablement le héros principal du livre. J'ai été sensible à la vie précaire de Manu, Jayan et sa famille de paysans. Par contre j'ai moins apprécié l'épisode des cinéastes américains, un peu trop romanesque à mon goût.