La main dans le sac

Comme dans " L'abominable pardessus " , Chase délaisse son Amérique fantasmée et joue à domicile à Londres, promenant le lecteur entre pègre de Soho et gentry des beaux quartiers.
Et on ne perd pas au change car Chase nous livre une histoire des plus costaudes. Cette " Main dans le sac " c'est un peu "Alice au pays des merveilles " se retrouvant dans le monde de la série noire . Alice étant Julie Holland, jeune femme pauvre traversant le miroir quand elle trouve un boulot dans un bar louche et plongeant dans un univers interlope de proxénètes, braqueurs, recéleurs et flics acharnés. L'appât de l'argent facile et l'amour vont aussi la faire pénétrer dans la grande bourgeoisie ou les individus ne valent guère mieux.
Chase se surpasse dans la forme ( le livre est divisé en sept parties chapitrées ), sa maitrise de l'écriture garde le lecteur accroché au suspense .
Et pour le fond ,de la candide Julie à Wesley le démiurge en lunettes noires , les personnages ne sont pas ce qu'ils ont air d'être et évoluent au fil des pages
L' histoire est une suite de rebondissements . Comme dans plusieurs autres romans du maitre , on a des scènes bien cruelles. Moralement avec Blanche et physiquement avec le sadique Théo.
Cerise sur le gâteau , Chase a bien soigné la fin du livre et les dernières pages sont un chef d'oeuvre de cynisme et d'astuces .
Un grand cru dans la première partie de la production de notre homme .

Ecrit en 1954
L'amour, c'est bon. L'argent, c'est plus sûr. Julie adorait Harry. À cause de lui, elle devint une femme de chambre chez un industriel qui faisait dans les aéroplanes, et chez qui il y avait un gros coup à tenter( fourrures et bijoux ). Mais qui aurait pu dire ce que ferait Julie, le jour où, son Harry est accusé absurdement du meurtre de la femme de l'industriel
lacis dédales énigmes omniprésents le long du récit un divertissant polar classique a' ne pas regretter .