Charley et Tom sont un charmant petit couple londonien, qui tente désespérément de fonder une famille. A la recherche d'une maison à retaper à la campagne, ils découvrent enfin leur bonheur dans un petit coin paumé et s'installent. Mais malgré sa joie, Charley a l'impression de connaître cet endroit, et les manifestations étranges ne vont pas tarder à l'inquiéter...
Il s'agit du premier livre de
Peter James que je tente, découvert lors des ressorties Bragelonne de leur collection terreur. le pitch n'est pas follement imaginatif, mais j'aime les histoires d'horreur s'attachant à un lieu, donc ça a suffit à m'attirer.
Sur la forme, l'écriture est agréable. L'ambiance est bien posée et entretenue tout au long de l'histoire, même si celle-ci n'est pas plus horrifique que ça. A mon goût, on est plus dans le thriller avec une touche de fantastique que dans du réel fantastique/horrifique. Néanmoins, j'ai bien aimé ces longues descriptions de la campagne anglaise, ces voisins atypiques, l'ambiance au sein de la maison elle-même ou encore les jeux opérés sur les bruits.
Sur le fond, j'avoue que je me suis un peu ennuyée. Si l'ambiance est très bien menée, l'histoire quant à elle prend son temps au point de s'enliser. Je n'ai rien contre les bouquins lents, mais j'ai surtout trouvé qu'il ressortait de ce livre une impression de fouillis un peu bâclé sur les bords, et l'abondance des clichés utilisés ne vient pas chasser cette sensation, loin de là. Tout est prévisible, l'auteur part dans toutes les directions, comme s'il était incapable de trancher une bonne fois pour toutes.
Vie antérieure, réincarnation, hypnose, régression, lignes d'énergie et point de croisement de ces lignes, épilepsie, ''vrais fantômes'', ''faux fantômes tapisseries'', hallucination, grossesse, souvenirs intra-utérins, possession... tout y passe !
Peter James n'a pas l'air de savoir où il va, alors il pioche allègrement dans tous les clichés déjà croisés sans jamais se décider sur la voie à suivre, multipliant ainsi les incohérences.
On se retrouve ainsi avec
le fantôme de la couturière qui tantôt n'est qu'un simple fantôme-souvenir (comme à la fin), tantôt possède Charley (la pendaison), tantôt trucide des gens (la vieille voisine, Hugh, peut-être même l'hypnotiseur ?), tantôt met le feu à la maison et tue le chien... bref, au final, on a surtout un fantôme couteau-suisse dont les capacités dépendent des besoins du bouquin ! Même problème avec les voisins qui refusent de parler à Charley de se ressemblance avec sa mère, comme si l'incendie d'une écurie était devenu LE traumatisme ultime. Mentionnons aussi la police qui ne sert strictement à rien : en l'espace de quelques jours à peine, trois morts suspectes interviennent autour de Charley, mais manifestement ça ne trouble personne. Et n'oublions pas non plus cette grossesse miraculeuse qui arrive sans raison (si ce n'est offrir un parallèle pataud avec la mère de Charley elle-même enceinte au moment des événements) et qui provoque le retour de Tom et la fondation de la famille parfaite !.
Concernant la fin, elle ne m'a franchement pas convaincue non plus. J'ai trouvé qu'elle arrivait trop brusquement et qu'elle en rajoutait une couche dans le fouillis de l'intrigue. J'adore pourtant les fins ouvertes, mais celle-ci m'a juste donné une impression de bâclé qui m'est restée tout le long de ma lecture.
En bref, un bouquin sympathique, avec une belle ambiance où s'immerger, mais où l'histoire va dans tous les sens au point de se perdre elle-même dans un gros embrouillaminis.