La mort du lion

Drôle de roman ou plutôt de nouvelle.

Le récit raconte l'histoire d'un piètre journaliste qui trouve dans un romancier méconnu le sujet d'un article pour son nouvel éditeur. Les bonheurs ou les malheurs de la fortune de l'article fera de ce romancier Paraday, la nouvelle coqueluche mondaine du moment. Une étoile filante, survenant d'on ne sait où, qui extasie et puis qui s'éteint très subitement suscitant chez le spectateur l'envie d'en voir une nouvelle sans souci de la précédente.

Ce texte lu très rapidement risque également de s'effacer de ma mémoire. Néanmoins sa lecture fut vivifiante, l'humour cinglant et le cynisme omniprésent. Par cette nouvelle, Henry James investit l'univers de la littérature, mais surtout les atours de la littérature. Les journalistes en quête du nouveau scoop littéraire se délectant des détails de la vie de l'auteur mais se désintéressant de l'oeuvre, les mondanités vivant et se faisant vivre au travers des succès artistiques sans considération pour les qualités intrinsèques des oeuvres, la concurrence entre auteurs, les admirateurs et leurs dérives et finalement la vie de l'auteur et son oeuvre. Vit-il au travers de son oeuvre ou en dehors de celle-ci, vit-il grâce à son oeuvre ou à cause de celle-ci?

Un des passages les plus drôles fut sans doute celui sur une autrice utilisant un pseudonyme masculin pour faire avancer la cause de la tolérance pendant qu'un auteur utilise un pseudonyme féminin pour tester les limites de la tolérance. le journaliste béat qui raconte cette histoire s'en trouve désorienté et se pose la question de l'existence d'un troisième sexe (genre?).

Court mais passionnant.

Un jeune journaliste propose à son patron d'interviewer Neil Paraday, un grand écrivain, autrefois célèbre, qui vient de publier un nouveau roman. Un lien se tisse entre eux et le journaliste tente de protéger le vieil homme malade, qui aime le calme et la solitude, des méfaits d'une notoriété soudaine. Mais l'auteur se retrouve assailli par les journalistes à la recherche de détails croustillants sur sa vie, et se voit obligé de se rendre dans les dîners mondains, de recevoir des admirateurs, de se faire faire un portrait par un jeune peintre à la mode. Tout ce battage médiatique finira par avoir raison de sa santé fragile.

Une critique cinglante et toujours d'actualité de la presse people et d'une société basée sur le paraître.
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