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sur 714 notes
De nombreux pastiches ont été rédigés concernant Orgueils et Préjugés. Certains avec succès… d'autres avec horreur... P.D. James a eu l'intelligence non pas de nous offrir un énième pastiche mais de proposer une suite atypique tout en respectant un domaine où elle excelle : le roman policier. Le résultat est tout simplement bluffant !! Pour les non-fans d'Orgueil et Préjugés, c'est évident que le ressenti sera tout différent. 😅


Six ans se sont passés après le récit d'Orgueil et Préjugés. Elizabeth mariée à Darcy prépare le bal de Lady Anne, tradition annuelle de Pemberley. La veille du bal, elle reçoit chez elle sa soeur Jane et son mari Bingley, le colonel Fitzwilliam et Alvestone, un ami avocat de Bingley épris de Georgiana (la soeur de Darcy). La soirée est merveilleusement sereine…. quand tout à coup, le bruit d'un cabriolet se fait entendre dans la nuit. Se précipitant à la porte de la demeure, qu'elle n'est pas leur surprise de voir sortir de ce cabriolet, Lydia Wickham (soeur d'Elizabeth et Jane) hystérique et criant au meurtre. Une fois calmée, Darcy et les autres messieurs se rendent dans les bois et découvre l'horreur : un homme mort et un autre au-dessus de lui s'accusant du crime. Ce dernier n'est autre que George Wickham, le mari de Lydia.


Proposer une enquête policière mettant en scène les personnages d'Orgueils et Préjugés de Jane Austen a de quoi au départ étonner… pour ne pas dire affliger les fans mais il faut le prendre comme un clin d'oeil à cette oeuvre culte. L'enquête policière de P.D. James dans ce livre manque singulièrement de contenance (peut-on même parler d'enquête à ce niveau??) : un crime commis, un suspect tout désigné et détesté arrêté, un procès, une condamnation et … une lettre qui résout tout. Bon comme vous venez de le lire… pas terrible. le pire si vous ne connaissez pas l'intrigue d'Orgueil et Préjugés, vous allez de suite vous dire que ce livre est nullissime. Eh oui… mais n'oubliez pas que le lecteur visé par P.D. James sont essentiellement les fans qui adorent dévorer les adaptations de ce livre donc, l'enquête est juste le fil conducteur de tout le reste.


À la lecture, nous avons le sentiment que P.D. James s'est amusée à écrire ce livre comme une sorte de petit délire personnel. Sûrement un désir de vengeance après avoir été obligée de le lire et de l'étudier à l'école. Tout d'abord, le découpage du roman en cinq livres, comme les cinq actes d'une pièce de théâtre où le récit relate différentes périodes de l'histoire. Ensuite, le ton décalé et complètement détendu de l'auteur qui tout en respectant le style de Jane Austen, y ajoute des éléments savoureux. Nous avons pour preuve, les petites anecdotes distillées dans le récit comme le témoignage de Mrs Piggott au procès (p.290) qui s'écrit lorsqu'on lui demande pourquoi elle n'avait pas parlé lors de l'enquête : « Il est scandaleux qu'une dame ne puisse pas aller aux cabinets sans qu'on lui pose publiquement des questions à ce sujet. » Que répondre à cela !!!
👉 Une petite erreur s'est par contre glissée dans ce livre : il est question de plusieurs coups de feu entendu dans le bois qui ont duré quelques minutes. Wickham lors de son procès dit : « J'ai pris son pistolet et j'ai tiré plusieurs coup de feu » (p. 312)… Sachant que l'histoire se déroule en 1802, le pistolet ne pouvait à l'époque que tirer un coup à la fois, ensuite recharger en mettant de la poudre, de la bourre et une balle… J'ai ri en imaginant Wickham dans les bois tirant, rechargeant, bourrant et retirant… le tout à la vitesse de Superman. Même cette invraisemblance m'a fait rire.😂


Au final, l'enquête de police dans ce livre est quasi inexistante. Les lecteurs de roman policier risque de le trouver sans intérêt… mais justement, ce livre n'est pas tant un roman policier qu'une ode humoristique à l'oeuvre internationalement connue de Jane Austen. le récit respecte les personnages de l'oeuvre avec une adaptation à la sauce P.D. James : c'est absolument délectable à lire sans être un copié-collé. Personnellement je l'ai lu avec un grand plaisir et j'ai apprécié de retrouver Elizabeth, Darcy dans une aventure atypique.


Objectivement, ce roman n'est certes pas d'un grand intérêt littéraire mais... un livre n'est-il pas sensé faire éprouver un sentiment au lecteur ? Celui-ci m'a fait rire. Rien que pour cela, je lui mets une note honteusement excellente en sachant que l'enquête policière annoncée est sans intérêt mais j'ai adoré la replongée dans l'univers Jane Austenien. 😛
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Paru en 2011, c'est le dernier livre de la romancière, morte trois ans plus tard, elle était une grande admiratrice de Jane Austen.
Elle a écrit la suite d'Orgueil et Préjugés sous forme d'intrigue policière. Les personnages du livre sont présents, mais Lizzie et Darcy se sont affadis alors que d'autres personnages restent fidèles à l'oeuvre originale.
Très vite, l'aventure policière prend le pas sur l'hommage à Jane Austen. L'intrigue, linéaire avec peu de fausses pistes, en rappelle beaucoup d'autres.
J'ai aimé néanmoins la révélation de ce qui s'est déroulé ; PD James renoue enfin avec les personnages d'Austen et parvient à nous surprendre avec le passé de certains.
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Six ans après leur mariage, Elizabeth et Darcy vivent un parfait bonheur avec leurs deux fils et leurs nombreux amis. Alors qu'ils préparent leur bal annuel, Lydia, la jeune soeur d'Elizabeth, frappe à la porte de Pemberley. Depuis qu'elle a épousé Wickham, jeune officier qui avait tenté de séduire la soeur de Darcy, Lydia n'est pas vraiment la bienvenue dans la demeure des Darcy. Mais il fait nuit, le vent rugit dans les bois et la jeune femme est hystérique. Quelque part, dans la forêt, Wickham a disparu avec son ami Denny et des coups de fusils ont retenti. « Il n'est guère d'avantage social à attendre du meurtre brutal d'un capitaine d'infanterie ordinaire, sans argent ni lignage susceptible de lui prêter quelque intérêt. » (p. 211) Et de fait, Darcy et son cousin Fitzwilliam trouvent un cadavre dans les bois de Pemberley. Wickham est-il coupable ? Si oui, de quoi faut-il l'accuser ?

Passé le premier plaisir de retrouver les personnages de Jane Austen, j'ai été bien en peine de retrouver leur caractère. L'intérêt principal d'Orgueil et préjugés réside dans l'opposition entre les deux caractères, plutôt bien trempés, d'Elizabeth et Darcy. Ici, il n'y a qu'harmonie conjugale et concorde amoureuse entre eux. C'est très joli et fleur bleue, mais ça manque du piquant qui rend le chef-d'oeuvre de Jane Austen si délicieux. Quel intérêt trouver à Darcy s'il n'est pas un très riche gentilhomme aux idées un peu bornées et à Elizabeth si elle n'est pas un peu finaude et taquine ? P. D. James essaie d'expliquer le comportement des deux héros dans le roman de Jane Austen, mais ses démonstrations sont artificielles et quelques peu grotesques. Il est tout à fait inutile, voire dommage, de décortiquer des personnages dont la complexité donne tout son sel aux joutes verbales qui les opposent.

Une suite policière à Orgueil et préjugés ? Shocking ! L'intrigue est assez plate et n'a pas vraiment su m'intéresser, tant j'avais pressenti que Wickham resterait Wickham, ce qui suffit à résumer le personnage pour qui a lu le roman de Jane Austen. P. D. James a saupoudré son texte de fantômes, de vieilles rancunes et de promenades nocturnes secrètes, autant d'éléments que l'on pourrait trouver dans des romans de la grande Jane, mais qui sont loin d'être exploités avec le même talent. Pour finir, je m'indigne : l'auteure a choisi de redessiner la figure du colonel Fitzwilliam, le cousin de Darcy. Ce n'est plus le parfait gentleman d'Orgueil et préjugés, mais un homme avec des défauts et des zones d'ombre. Certes, dans la réalité, les hommes ont des défauts, mais le colonel Fitzwilliam est au-dessus de cette masse. Fallait pas toucher au colonel, Madame ! Non, fallait vraiment pas ! Je vais retrouver le texte original de Jane Austen et la perfection de son style.
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Quelle idée séduisante de nous transporter au temps de Jane Austen. Nous voilà dans le somptueux domaine de Pemberley où vivent Elizabeth et Mr Darcy et leurs deux enfants.
Nous voilà renouant avec Bingley et Jane, avec Mr Benett qui squatte la bibliothèque du château et Georgiana qui s'est trouvée un soupirant.
Nous sommes un sombre soir d'octobre, la tempête souffle, tout ce beau monde se prépare pour le grand bal annuel qui doit avoir lieu le lendemain quand un meurtre est commis dans les bois entourant Pemberley et devinez qui est suspecté du meurtre ? Mais oui , lui, l'affreux, l'infâme Wickam. Tout le passé resurgit...........
On arpente les bois de Pemberley, toute la famille se met à la disposition de la justice pour faire la lumière sur cette étrange mort. On boit du thé comme il se doit, on réconforte la pauvre Lydia, toute la famille se met à la disposition de la justice pour faire la lumière sur cette étrange mort.
Si ce polar n'avait pas été écrit par Phyllis Dorothy James je serais moins triste, j'ai comme l'impression que Mme PD James devrait prendre une retraite bien méritée, la reine du crime a 90 ans passés et il est l'heure de passer la main.
Les fans de Jane Austen dont je suis ne retrouveront pas l'atmosphère si particulière qui s'attache à ses romans et les amateurs de polars (dont je suis aussi) trouveront l'intrigue d'une lenteur désespérante et d'un convenu affligeant.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Pemberley c'est un nom qui vous dit vaguement ou clairement quelque chose ? Normal c'est le domaine de Darcy. Darcy ! D'Orgueil et préjugés. En quelque sorte une Austinerie, mais par P.D. James.
Le temps a passé, mais les relations entre les personnages n'ont pas changé. Si Jane et Élizabeth, les deux ainées de la famille Bennet s'entendent toujours aussi bien, Lydia qui s'est enfuie avec Wickham est toujours maintenue en lisière de la famille. le couple va cahin caha.
Ces relations bonnes et mauvaises entrainent tout un ensemble de faits qui vont trouver leur climax à la veille du grand bal donné chaque année à Pemberley.
Tout au long de ce roman P. D. James donne les renseignements nécessaires pour suivre l'intrigue. Et ce policier peut donc être lu sans connaître Orgueil et préjugés.
C'est un bon roman mais il m'a semblé un peu plus moderne que l'original, donc une lecture agréable mais pas une révélation.

Challenge ABC 2015-2016

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Dernier livre écrit par P.D. James en 2011, La mort s'invite à Pemberley (Death comes to Pemberley) est un roman policier historique, en complète rupture avec ses romans policier précédents. C'est une suite au roman de Jane Austen Orgueil et Préjugés publié en 1813.

P.D. James avait terminé la série des romans policiers mettant en scène Adam Dalgliesh, policier de Scotland Yard, veuf et poète reconnu. Une quinzaine de romans paru entre 1962 et 2010, qui se terminait par le second mariage de Dalgliesh à la fin de Une mort esthétique.

On pourrait s'étonner de l'intérêt de P.D. James pour l'oeuvre de Jane Austen, à l'univers littéraire si différent de celui qui a fait sa renommée; mais une amie anglaise m'a appris qu'elle avait été pendant de nombreuses années membre de la Jane Austen Society et qu'elle relisait chaque année les six romans publiés par la célèbre romancière pour alimenter des conférences et articles relatifs à cette oeuvre qui ne cesse d'être redécouverte depuis deux siècles.

La mort s'invite à Pemberley peut très bien se lire sans avoir lu au préalable Orgueil et Préjugés, puisque le prologue fait un résumé de l'oeuvre originale et se déroule six ans après, en reprennant les éléments laissés par Jane Austen à la fin de son roman.

Je ne peux que regretter que P.D. James ait laissé les soeurs Bennet et autres héroïnes austiniennes à l'arrière-plan pour mettre en avant leurs maris et d'autres protagonistes masculins.
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Comme beaucoup d'admirateurs d'« Orgueil et Préjugés », j'ai laissé avec regret Elizabeth Bennet et son Darcy vivre le début d'une vie conjugale chèrement acquise. Cela a dû être le cas aussi pour PD James qui a entrepris de les ressusciter dans un roman mi-suite, mi-pastiche, qui déplace l'univers de Jane Austen dans celui du polar.

Six ans après la fin du roman initial, Elizabeth et Darcy coulent des jours heureux à Pemberley, entourés de leurs deux jeunes garçons. C'est la veille de leur bal annuel, les préparatifs battent donc leur plein dans une ambiance un peu tendue, pas seulement en raison de l'événement du lendemain, mais aussi d'un pressentiment funeste (l'ambiance est très brillamment décrite par PD James qui donne par là une saveur gothique et angoissante plutôt appréciable au début de son roman). Une appréhension qui s'avérera juste puisque Lydia Wickham fera brusquement irruption, folle de panique : une altercation entre son mari et le capitaine Denny, leur ami, a mal tourné. Des coups de feu ont été entendus. La mort a frappé…

Le sentiment a été mitigé pour cette revisite de PD James : j'ai eu souvent l'impression qu'elle essayait de se couler dans un vêtement qui ne lui allait pas tout à fait : les boutons ont du mal à fermer, les coutures se distendent.
En premier lieu, ce qui m'a surprise, mais cela s'explique parce qu'on est loin du romantisme austénien, c'est une certaine perte de repères face à cette version sombre des romans de Jane Austen ; celle-ci, de ses propres mots, « abandonnait promptement des sujets aussi détestables » que la culpabilité, le dégoût ou le ressentiment, alors que PD James les exploite largement ici. C'est d'ailleurs Darcy qui en fait principalement les frais tout au long du roman, ou plutôt son mental est la victime collatérale du meurtre, puisqu'il remet en cause son passé, et la manière selon laquelle les choses se sont déroulées dans sa vie : « Lui-même cheminait péniblement devant Alveston, empli d'une amertume qui laissait place de temps à autre à une bouffée de colère, semblable à la ruée de la marée montante. Ne serait-il donc jamais débarrassé de George Wickham ? […] Pendant combien de temps Wickham avait-il ourdi sa vengeance ? […] Il avait espéré que son bonheur conjugal chasserait définitivement cette humiliation de son esprit, mais elle revenait de plus belle, rendue plus vivace encore par toutes ces années de refoulement, fardeau intolérable de honte et de dégoût de soi d'autant plus amer que Darcy savait que c'était une fois de plus son argent, et lui seul, qui avait persuadé Wickham d'épouser Lydia Bennet. Ce geste de générosité lui avait été inspiré par son amour pour Elizabeth, mais c'était son mariage avec celle-ci qui avait introduit Wickham dans sa famille […]. S'il avait réussi à tenir Wickham à l'écart de Pemberley, il ne pourrait jamais l'effacer de son esprit » (pp. 95-95).

Il est ainsi troublant de reconnaître des personnages que l'on a aimés sous un certain jour, se montrer sous d'autres, plus vénéneux, moins monolithiques et donc moins romantiques. Mais également plus proches de la vraie vie ! Il faut reconnaître à PD James d'avoir su s'emparer de ses personnages avec brio : le caractère ténébreux (voire torturé), socialement mal à l'aise, de Darcy est particulièrement bien retranscrit ; Elizabeth, avec ses réflexions un peu vives, mais plus nuancées, apparaît toujours un peu subjuguée, à son corps défendant, par Wickham.

Plus qu'un polar qui met en avant les rouages judiciaires de l'Angleterre du XIXe siècle – ce qu'il est aussi –, j'y ai vu un roman sur la culpabilité, celle d'un homme, Darcy, quelque peu écrasé par les responsabilités d'entretenir le lustre attaché au nom familial : s'il ne regrette pas son mariage, on le sent presque traumatisé d'avoir dû braver les conventions de sa classe pour obtenir la main d'Elizabeth. Revient également en boucle chez lui l'idée flagellante qu'aujourd'hui est la conséquence du passé, et que, quelque part, l'on ne peut complètement rétablir un destin qui a été forgé par malchance auparavant. Darcy réussit à apparaître encore plus rigide que chez Jane Austen, à la limite du choc post-traumatique, autant dire que son charme s'en amoindrit quelque peu.

En outre, quelle pesanteur des conventions sociales dans ce roman ! Cette peur constante du qu'en dira-t-on et de la brisure de réputation, plus forte chez PD James que chez Jane Austen, probablement parce qu'elle n'est pas une contemporaine des moeurs qu'elle décrit, crée une distance entre les gens et les sépare quelque peu au final, puisque les gestes et les mots sont parfois, par devoir et désir de conserver les apparences, éloignés des envies.

Ainsi, « La mort s'invite à Pemberley » est un curieux roman, pas tout à fait un polar ni une suite à « Orgueil et préjugés ». Ce serait plutôt une sorte de fanfiction, déplacé dans un univers parallèle. Ça ressemble à du Jane Austen, ça en a un peu le goût, mais finalement ce n'est pas du Jane Austen. Autant le savoir à l'avance et le garder en tête afin de ne pas être déçu(e) !
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Je me suis lancée avec quelque appréhension dans ce livre annoncé comme une suite inspirée d'Orgueil et préjugés de Jane Austen. Et bien m'en a pris.

Il faut dire que P.D. James reste dans cet ouvrage égale à elle-même. C'est un livre policier et son écriture est aussi agréable que dans les enquêtes de l'inspecteur Dagliesh, qui n'apparaît évidemment pas ici, puisqu'il aurait été un parfait anachronisme.

Nous nous retrouvons six ans après le mariage de Darcy et de Lizzy, à la veille du bal annuel dont Lizzy a recréé la tradition à Pemberley. Le capitaine Denny, le grand ami de Wickam, est assassiné dans les bois alentours et le bal malheureusement annulé.

La résolution de l'intrigue va concerner essentiellement l'entourage de Darcy : lui-même, Wickam, le colonel Fiztwilliam et en filigrane, Giorgiana. Les Benett sont relégués en arrière-plan, moins en ce qui concerne Elizabeth mais quand même.

Bien sûr, les puristes, qui ne supportent pas l'idée que l'on puisse imaginer autre chose que ce que Jane Austen nous a légué, y trouveront à redire, mais j'ai personnellement trouvé l'histoire fort crédible et bien menée, comme P.D. James nous y a habitués. C'est vraiment un digne successeur de la grande Agatha Christie avec un style d'écriture que je préfère. Elle a, de plus, parfaitement respecté les caractères des personnages de Jane Austen. Elle se permet deux clins d'yeux, l'un à Emma, l'autre guère plus appuyé à Persuasion.

Un bon moment de lecture. Mais, attention, c'est un roman policier, ce n'est pas un roman d'amour. Quoique.
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Six ans ont passé, Elizabeth et Mr Darcy sont les heureux parents de deux charmants garçons et vivent paisiblement à Pemberley, lorsqu'un drame les frappe et vient troubler leur quiétude.

Pour être honnête, je crois que l'auteure elle-même ne savait pas trop où situer son roman… Roman policier? roman historique? Romance? Il est indéniable qu'elle a eu le souci constant de ne pas trahir Jane Austen, mais à trop vouloir respecter l'original, elle s'est, à mon avis, égarée.

On nous a promis intrigues et mystères… Rien de tout cela pour moi.

Certes, il y a un meurtre, c'est même le point de départ du roman. Hormis cela, il n'y a rien ce qui tout ce qui va avec un roman d'enquêtes. L'on aurait pu imaginer par exemple, une véritable enquête avec les moyens de l'époque, menée par l'un des personnages de Jane Austen (Je voyais bien Mr Bennet mener la danse, voire même Mrs Bennet, ce qui nous aurait assuré des scènes inoubliables!) par exemple, ou par un tout nouveau sorti tout droit de l'imagination de l'auteure. Non. On nous décrit en détails le déroulement du procès, avec des discours, des interrogatoires à n'en plus finir, mais rien de très palpitant. Tout n'est que lenteur… le rythme est inexistant, et je me suis perdue dans des descriptions ou les quasi-monologues à n'en plus finir.

J'espérais aussi, et surtout, retrouver le couple Lizzy/ Darcy, évidemment… Pas de rencontre entre eux et moi… J'aurais même tendance à dire presque pas de rencontre tout court. J'aurais aimé les découvrir leur vie à Pemberley, même avec un meurtre en toile de fond. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Ce roman manque cruellement de scènes intimes (au sens de l'époque) entre nos protagonistes. Il tourne essentiellement autour des hommes, Darcy, le colonel Fitzwilliam, Wickham, et les femmes ne sont que des atours. Lizzy est même reléguée au second plan.

Donc, vous l'avez compris, pas de coeur qui vibre sous l'effet de la caresse d'une scène qui vous emporte, pas de palpitations dues à l'angoisse de ce qui va venir… C'est vraiment dommage, car le cocktail s'annonçait alléchant…Le roman est d'ailleurs bien écrit, et l'atmosphère de l'époque bien restituée. Mais j'ai l'impression que P.D.James n'a pas osé aller jusqu'au bout de son propos.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Vous ne pouvez pas être passés à côté de cet évènement qu'est la sortie d'une sequel d'Orgueil et Préjugés, non seulement écrite par P.D. James mais également traduite en français! de quoi secouer le monde des Janéites!

L'histoire prend place quelques années après le mariage d'Elizabeth et Darcy, dans leur domaine de Pemberley où ils vivent paisiblement auprès de leurs deux enfants. Mais la veille du bal de Lady Anne, Lydia se présente chez eux au milieu de la nuit, dans un état d'hystérie total et clamant que son mari vient d'être assassiné dans les bois...

Je n'ai jamais lu de P.D. James auparavant, je ne pourrais donc pas comparer avec ces autres livres, mais il est assez évident que côté écriture, la grande dame n'a plus grand chose à prouver. Nous ne trouvons pas ici toutes les incohérences et maladresses que l'on trouve régulièrement dans la littérature para-austenienne, et rien que ça, c'est reposant!

Pour ce qui est de l'histoire, P.D. James commence très fort avec un prologue tout en sarcasme qui tend à montrer qu'elle n'a pas grand chose à envier, en ce qui concerne l'humour, à notre chère Jane Austen. Les personnages là encore sont respéctés. On n'assiste ni à des changements radicaux de caractère, ni à des répétitions des comportements observés dans l'oeuvre de Jane Austen. Pour une fois, il nous semble être en présence des mêmes protagonistes, tout en constatant une évolution dûe à leur âge et leurs expériences passées. Quoi de plus normal pensez-vous? C'est pourtant une combinaison que j'ai rarement rencontré jusqu'à présent.

Les défauts maintenant, parce qu'il en faut bien un peu. Quand je vous parle des personnages, j'émettrais quand même une réserve en ce qui concerne le Colonel Fitzwilliam, que j'ai trouvé bien malmené, pauvre homme. Où est donc passé le jeune homme sympathique et enjoué que nous avions rencontré? Certes, P.D. James justifie parfaitement ce changement, mais j'ai malgré tout eu beaucoup de peine pour ce personnage que j'aime beaucoup. J'ai également été un peu déçu de ne pas suivre d'enquête à proprement parlé. En fait, l'auteur nous décrit admirablement le système juridique de l'époque et puisque quelqu'un est soupçonné et arrêté dès les premières pages, on va se contenter de suivre le déroulement des procédures jusqu'à la révélation finale. C'est un peu frustrant.

Pas un coup de coeur donc, mais un très bon livre malgré tout qui, je l'espère, donnera envie à d'autres grands auteurs de faire de même et aux maison d'édition de traduire plus d'oeuvres de ce genre.
Lien : http://janeausten.hautetfort..
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