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EAN : 9782846711371
319 pages
Les Empêcheurs de penser en rond (23/09/2005)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Faut-il opposer " croyance " et " réalité " ? Quel est le rôle de la croyance dans notre rapport à la réalité ? Dans certains cas, un phénomène ne peut se produire que s'il est précédé d'une foi antérieure à sa survenue. Un train est attaqué par des bandits : tous les voyageurs se laisseront piller parce que, si les bandits peuvent compter les uns sur les autres, chaque voyageur sait que sa résistance entraînerait sa mort. Or, si chaque voyageur avait foi en la réac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
William James (le frère d'Henry) était un médecin de formation, psychologue, philosophe, professeur à Harvard ; il était croyant, protestant favorable aux unitariens (l'était-il ?) ; démocrate progressiste, optimiste ; il aimait beaucoup le poète Whitman et Thomas Carlyle. Il plaçait l'individu comme l'élément moteur de sa pensée. Et l'essence de ce moteur est le désir raisonné, la volonté, quelque chose comme l'énergie créatrice.
Philosophiquement, il se définissait comme un empiriste particulièrement opposé à l'idéalisme absolu de Hegel. C'est un peu sur la même base qu'il défend la foi religieuse contre les scientifiques absolutistes. Cela dit, il était avant tout un scientifique – il ne remettait pas du tout en cause la théorie de l'évolution par exemple, elle semble même l'avoir influencé – et il admet qu'il n'aurait jamais prêché la foi devant le grand public, c'est plutôt le manque de considération de la religion parmi les savants qui l'inquiétait. Cet ouvrage est parfois assez technique et difficilement accessible pour ceux qui n'auraient pas quelques notions de philosophie. Et à d'autres il pourra paraître incroyablement complaisant pour l'irrationnel.
La Volonté de Croire est le titre éponyme du premier essai. Sa défense de la foi est en quelque sorte une amélioration du « pari de Pascal ». Il écrit que la religion est une hypothèse et il faut la traiter comme une hypothèse scientifique, c'est-à-dire qu'il existe des cas où il est préférable de croire une hypothèse plutôt que de la rejeter tant que son évidence objective n'est pas prouvée. Adopter une hypothèse, quitte à ce qu'elle soit réfutée dans l'avenir, ou ne pas adopter l'hypothèse tant qu'elle n'est pas prouvée, au risque de passer à côté de la vérité, voilà deux façons d'envisager l'investigation scientifique, selon l'auteur. La question est donc de savoir quelle attitude chacun décide d'adopter. Il y a un choix à faire qu'on ne peut pas éviter : soit croire soit refuser de croire, et celui qui prétend douter ou rester indifférent fait quand même un choix par défaut. « Qu'il doute, qu'il croie, qu'il nie, il court toujours un risque : du moins faut-il lui reconnaitre le droit d'en choisir la nature. » le choix ou la volonté de croire est donc très important, il révèle une attitude active, positive, optimiste, alors que celui de ne pas croire révèle la crainte et le pessimisme.
Les neuf autres essais abordent d'autres sujets aussi variés que la morale, la liberté, le déterminisme, la rationalité, le desespoir ou même la parapsychologie.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'élément le plus profond de notre nature est la région silencieuse de notre être où notre bonne volonté affronte notre mauvaise volonté, nos espoirs luttent contre nos craintes.

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Pourquoi ne pourrait-on pas examiner l'univers à divers points de vue, tous cohérents, et entre lesquels l'observateur exercerait librement son choix, à moins qu'il ne préfère les adopter simultanément ? Un quatuor à cordes de Beethoven se ramène en fait, comme on l'a dit, à un bruit de boyaux de chat raclés par une queue de cheval ; mais si complète et exacte que soit cette description, elle n'exclut en aucune manière une description tout autre. Et de même, une interprétation mécanique de l'univers n'est pas incompatible avec une interprétation téléologique, car le mécanisme lui-même peut impliquer la finalité.
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Regardez le courant de l'école romantique dans l'étrange littérature parisienne contemporaine : que de fois nos contrées en subissent l'empreinte lorsqu'elles sont encombrées de la tristesse et de la lourdeur de leurs œuvres natales. L'école romantique a débuté par l'adoration de la sensibilité subjective et la révolte contre la légalité, révolte dont Rousseau fut le premier grand prophète; et à travers divers flux et reflux, diverses inflexions à droite puis à gauche, elle laisse aujourd'hui en présence deux hommes de génie, Renan et Zola, l'un s'exprimant avec sa voix masculine, et l'autre avec ce que l'on serait tenté d'appeler son timbre féminin. J'aime mieux passer provisoirement sous silence les représentants moins nobles de cette école, et le Renan que j'ai dans l'esprit est celui des dernières années.
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Mieux vaut risquer la perte de la vérité qu'une chance d'erreur, telle est la position exacte de celui qui vous interdit la foi [...] Duperie pour duperie, qui nous prouve que la duperie par l'espoir soit plus pernicieuse que la duperie par la crainte ? Pour ma part, cette preuve m'échappe, et je refuse simplement obéissance au scientiste qui m'ordonne de me conformer à son choix dans un cas où l'enjeu est assez important pour que j'aie le droit de choisir la forme de mes risques.
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Refusez de croire, et vous aurez raison, car vous périrez sans retour ; croyez, et vous aurez encore raison, car vous serez sauvé. Antérieurement à votre acte, deux univers étaient possibles ; par votre foi ou votre refus de croire, vous rendez l'un d'eux réel.
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Video de William James (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William James
William James (1842-1910) : Une vie, une œuvre (2014 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 3 mai 2014. Par Matthieu Garrigou-Lagrange. Réalisation de Marie-Laure Ciboulet. Lecture de textes par Georges Claisse. Photographie : William James, 1880, by J. Notman, Boston (photographer). (Houghton Library at Harvard University; public domain via Wikimedia Commons). Dans ce numéro d’"Une vie, une œuvre", nous vous proposons de découvrir la pensée philosophique de William James, mais aussi ses découvertes en psychologie, lui qui était à la fois médecin, psychologue, naturaliste, chimiste, et qui s’était d’abord consacré à la peinture. Une pensée vivifiante, qui permet au passage de mieux comprendre comment on réfléchit de l’autre côté de l’Atlantique. William James (né le 11 janvier 1842 à New York, mort le 26 août 1910 à Chocorua dans le New Hampshire) est un psychologue et philosophe américain, fils d'Henry James Sr., disciple du théologien Swedenborg, filleul de Ralph Waldo Emerson, frère aîné d'Henry James, romancier célèbre, et d'Alice James. Il est l'un des fondateurs du pragmatisme. Il est parfois considéré comme une influence de la philosophie analytique, mais sa réception francophone témoigne également de son impact profond sur la philosophie continentale existentialiste et processuelle (voir notamment les travaux de Jean Wahl et, plus proche de nous, de Vinciane Despret, David Lapoujade et Isabelle Stengers, entre autres). William James est souvent présenté comme le fondateur de la psychologie en Amérique. Son premier grand livre, publié en 1890, est intitulé "The Principles of Psychology" ("Les principes de psychologie"). Ce livre présente une psychologie basée sur l'évolutionnisme et axée sur la réflexion philosophique. Un autre point important chez James est la notion de « tempérament ». Pour lui, les « tempéraments » doux vont vers l'idéalisme tandis que les « tempéraments » forts sont plus matérialistes, plus tournés vers la nouveauté et le risque. Si James reproche aux matérialistes leur manque de spiritualité et si, pour lui, un pragmatiste est plutôt doté d'un « tempérament » médian, il n'en demeure pas moins que, pour lui, la nouveauté et l'imagination sont importantes. Sa théorie de l'histoire n'est pas celle de lois éternelles de la nature mais qu'elle est faite par les hommes, et notamment par les grands hommes. De même, ce qui est important dans la liberté, pour lui, c'est la possibilité de faire du nouveau, du non nécessaire. Dans sa conception chrétienne et contingente de l'artisanat, l'homme coopère avec Dieu et ses égaux pour créer un monde en évolution permanente, progressant ainsi conjointement et par tâtonnement vers davantage de richesses et de beauté.
Avec :
Stéphane Madelrieux, maître de conférences en philosophie à l’université Lyon III Mathias Girel, maître de conférences en philosophie à l’ENS Michel Meulders, professeur émérite de neurophysiologie, ancien doyen de la Faculté de Médecine et ancien prorecteur de l’université catholique de Louvain Guillemette Faure, journaliste à "M le magazine du Monde", ancienne correspondante aux États-Unis Sylvain Bourmeau, producteur de l’émission "La suite dans les idées" sur France Culture
Sources : France Culture et Wikipédia
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