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Critique de Colchik


Il me paraît difficile d'affirmer comme le Daily Mail le faisait que « PD James (is) at her finest ». le Phare n'est pas un mauvais roman, mais il n'est pas non plus un bon roman de cet auteur que j'apprécie beaucoup.
Une île des Cornouailles, Combe Island, offre un séjour discret aux célébrités surmenées de notre monde moderne. Alors que l'île s'apprête à recevoir un sommet de chefs d'État, on découvre le cadavre d'un écrivain pendu à la plate-forme du phare. le commandant Dalgliesh est dépêché sur place avec son équipe restreinte, l'inspecteur Kate Miskin et le sergent Francis Benton-Smith, pour élucider si cette mort violente est un suicide ou un crime. En effet, un crime compromettrait la tenue d'une réunion de la plus haute importance sur l'île.
Bien entendu, il s'agit d'un crime et, n'en déplaise aux fervents lecteurs de P.D. James, n'importe quel policier aurait pu s'en rendre compte au premier coup d'oeil. Nous nous retrouvons avec le huis clos classique, un lieu isolé et une douzaine de coupables potentiels. Pour corser un peu les choses, on assassine un diplomate allemand en retraite, le Dr Raimund Speidel et enfin Boyde, un prêtre défroqué, secrétaire de Rupert Maycroft, l'administrateur de l'île.
Bien sûr, plusieurs pistes se dessinent. Nathan Oliver était un écrivain mondialement connu, mais aussi un homme égoïste et vindicatif. Son entourage comme certains pensionnaires de l'île aurait pu souhaiter sa mort. Mais le passé de l'île comporte aussi des épisodes troubles, notamment la disparition de trois jeunes officiers allemands pendant la seconde guerre mondiale. Enfin, le personnel de l'île a aussi ses secrets et ses failles qui peuvent conduire au crime.
L'intérêt du roman de P.D. James se trouve comme toujours dans la peinture des caractères. L'un de mes préférés ici est celui de Miranda Oliver, fille d'écrivain écrasée par la figure paternelle, mais suffisamment imprégnée de la vanité de son père pour hériter de ce trait de caractère après sa disparition. le personnage de Rupert Maycroft est aussi finement dessiné, entre la fuite et la résignation. La jeune Millie Tranter dont les dix-huit ans oscillent entre la rébellion et le besoin de modèles adultes apporte un peu de fraîcheur dans un monde sclérosé par l'éloignement de la réalité.
Ce qui me semble moins réussi, et j'y verrai presque la patte d'un éditeur soucieux des ventes, c'est l'intrusion d'un certain sentimentalisme dans la vie privée des enquêteurs (Kate Miskin et son ancien collègue Piers Tarrant ; Adam Dalgliesh et son Emma), l'intention de pimenter l'intrigue en faisant intervenir un fléau moderne (le SRAS, temps de grippe aviaire oblige), et le ressort dramatique utilisé avec la maladie de Dalgliesh. Pourquoi user des techniques du thriller à l'américaine que l'on nous assène dans beaucoup de productions commerciales et qui sont assez loin du who done it à l'anglaise ?
Et la résolution du crime dans tout cela ? Comme d'habitude, ce n'est pas l'essentiel chez P.D. James.
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