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Critique de saezien


“L'oublier je ne pouvais plus. Il avait été trop loin. Je le lui dis. "Et puis j'en sais déjà trop n'est ce pas, j'en ai trop vu, vous m'en avez trop montré, non ?" Il prit ces mots pour une menace. C'était cela, je voulais le dénoncer à mon tour. J'étais comme les autres. Pour la première fois? je vis couler des larmes lentement le long de ses joues. "Vous n'avez pas compris que tous ces gens, tous ceux que nous avons rencontrés cette nuit-là, n'existent plus depuis longtemps, même ceux qui ont survécu à la guerre. Nous ne sommes plus dans les années soixante; vous ne les croiserez plus dans les rues de Montparnasse. Ananda Devi n'appartient plus à ce monde. Vous et moi, nous avons simplement partagé un rêve; ce n'était qu'un accident nocturne.”
Christophe Jamin synthétise, ici, à la fin de son ouvrage, pages 131-132, la philosophie modianesque: faire revivre le passé sans traumatiser, faire parler notre imaginaire, nous montrer l'impact du passé sur nous, notre famille, notre monde.
Un texte court et abouti dans lequel Jamin revient sur sa jeunesse parisienne dans cet énigmatique studio du Passage de l'Union. Ce premier roman porte la noble volonté de dire la vérité d'une histoire, celle du narrateur avec la présence et l'aide d'un mystérieux écrivain jamais nommé mais figure centrale du livre, Patrick Modiano. Au-delà de dire la vérité sur sa propre histoire, l'auteur découvre le mystère familial qui pesait sur ses frêles épaules, grâce à la puissance d'imagination de l'écriture modianesque. Ouvrage efficace, forme d'hommage et de remerciement de l'auteur à Patrick Modiano, le livre s'inscrit dans la continuité de la chanson de Vincent Delerm, le baiser Modiano, autre moyen de saluer l'une des plus grandes oeuvres littéraires contemporaines.
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