Ce livre réveille les mémoires. C'est un roman policier qui conduit le lecteur à la découverte d'une réalité dont on voudrait minimiser l'existence. Un récit humain et d'actualité, qui nous replonge pourtant dans une période sombre de l'histoire...
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Il se souvenait de son propre recrutement, des cours de doctrine politique, des visites nocturnes dans les vestiges des Châteaux de l'Ordre, où les deux runes de la victoire étaient éternellement figées dans le marbre blanc de la salle des initiations...
Il se souvenait du Maître qui l'avait introduit dans le Troisième Cercle, où toute la signification du Mythe s'incarnait enfin...
Il faut bien sûr garder toujours en nous l'espérance, mais les milliards de messages qu'émettent aujourd'hui des machines ultra-performantes, les nouveaux équilibres entre les continents nous font parfois perdre de vue les valeurs qui toujours ont été les nôtres : solidarité, fraternité, goût du voyage et de la liberté, et surtout courage et foi en nous-mêmes.
Le négationnisme s'infiltrait partout, dans les cours d'école, les cafés du commerce, les universités, et des revues et journaux jusque-là épargnés. L'apologie des combattants Waffen-SS retrouvait les faveurs de tout un public, abruti de désinformation et de ressentiment social.
Les psychologues n'incitaient guère à l'optimisme : il était évident qu'ils resteraient tous marqués à vie par une telle ignominie, et certains perdaient déjà contact avec la réalité, se réfugiant dans un ailleurs inaccessible, loin de la barbarie dont ils avaient été victimes.
A ces gens (...) l'enfer totalitaire ne prouve qu'une chose : que le pouvoir de l'homme est plus grand qu'ils n'eussent jamais osé l'imaginer ; que l'homme peut réaliser des visions d'enfer sans que le ciel tombe ou que la terre s'ouvre ".
Hannah Arendt