Le silence

Jan Costin Wagner est allemand , mais il situe ses romans en Finlande, pays dans lequel il vit. Plus précisément à Turku , Finlande occidentale. D'après ce que j'ai compris, il s'agit du troisième roman de cet auteur qui fait intervenir les mêmes personnages, le premier n'ayant pas été traduit. Polar très classique au début, la disparition d'une jeune fille , à l'endroit exact où avait disparu 35 ans auparavant une autre fille, et donc suspicion d'un crime mimétique.
Sauf que très vite il n'y a plus de suspense car il nous est raconté ce qui s'est passé la première fois, et le coupable , on le connait. Ou les coupables?
C'est un roman d'ambiance, bien construit, froid, sec,qui repose , comme le titre l'indique, sur beaucoup de silences et de non dits.
Les policiers ressemblent beaucoup à tous ceux que l'on a découvert dans tous les polars nordiques lus depuis quelques années, et c'est vrai que je me lasse un peu de leurs malheurs domestiques.
L'intérêt de cet nième opus est sans doute quand même le côté profondément amoral de cette histoire, mais c'est bien sûr impossible d'expliquer pourquoi!

Deux hommes se mettent au défi…. L'un d'entre eux agresse, viole et tue Pia Lehtinen, une jeune fille qui roulait à bicyclette sur une route de campagne. Il jette son corps dans un lac. L'autre homme, Timo Korvensuo, seul témoin du meurtre, n'intervient pas et disparaît peu après le crime.
Trente trois ans plus tard, en janvier l'inspecteur Ketola fête son départ à la retraite, et avant de quitter le commissariat, souhaite récupérer aux archives la petite maquette qu'il a crée en 1974, pour reconstituer le crime qu'il n'a jamais pu élucider et évoque cette affaire classée avec son collègue Kimmo Joentaa.
En juin, on retrouve la bicyclette d'une jeune fille, Sinikka Vehkasalo, près de la croix qui marque le lieu du crime de 1974. Sinikka a disparu, laissant derrière elle son sac de sport et des traces de sang. Tout laisse à penser que le meurtrier a frappé une deuxième fois ; mais pourquoi aurait-il attendu toutes ses années pour recommencer ? quels sont les liens entre les deux affaires ? le lac dans lequel on avait retrouvé Pia est sondé, mais sans succès.
L'inspecteur Kimmo Joentaa est chargé de l'enquête. Ketola se propose de l'aider, de reprendre contact avec la mère de Pia. de son côté, Kimmo fait la connaissance des parents de Sinikka, et leur détresse le renvoie à son chagrin, à la mort de sa femme Sanna. Il a la sensation que malgré la grande similitude deux crimes, quelque chose ne va pas. Il doute. Une blague absurde ? Il ne comprend pas.
Le récit décrit minutieusement l''enquête de Kimmo et de Ketola, en parallèle Jan Costin Wagner nous dépeint la lente descente aux enfers du témoin muet du crime. le monde bien tranquille qu'il s'était reconstruit commence à vaciller, il quitte sa femme et ses enfants pour réfléchir, mener une enquête parallèle….
Le silence est un roman policier particulier, à la manière d'un épisode de Colombo, on voit se dérouler le premier meurtre, on connaît l'assassin. Mais la similitude s'arrête là. Jan Costin Wagner nous mène où il le souhaite, il nous perd dans une intrigue plus compliquée qu'il n'y paraît.
Le silence, c'est ce que l'on tait, ce qu'on souhaite oublier mais qui ne peut pas être gommé. C'est aussi le silence face à la peine, au chagrin, des parents dont l'enfant disparaît, de l'homme qui perd son épouse. le monde de Jan Costin Wagner fait la part belle au silence.

Je vous conseille ce roman, au rythme lent, qui nous donne un aperçu de la Finlande en été. Un beau récit.

Je n'ai pas choisi personnellement ce livre, il m'a été offert lors du dernier salon du livre Paris 2017 pour l'achat de deux "Babel Noir". Alors que le nom de l'auteur me semblait inconnu, j'ai découvert sur Babélio que j'avais déjà lu l'un de ses ouvrages "L'Hiver des Lions" en 2010. Il me reste de cette lecture un léger sentiment de déception.
Mais revenons au "Silence"dont l''histoire se situe en Finlande, en juin période des jours polaires appelés " soleil de minuit".

Un vélo, quelques traces de sang sont retrouvés à côté d'une croix érigée à l'endroit où il y a plus de 30 ans Pia, une jeune fille de 13 ans, a été violée et assassinée. L'enquête est confiée au commissaire Kimmo Joenta. Il se fait assister par l'ex-commissaire Antsi Ketola, nouvellement retraité, chargé de l'enquête il y a trente trois ans. le coupable qui n'a jamais été identifié aurait -il récidivé ?
Le lecteur découvre que l'un des protagonistes du roman, Timo Korvensuo, agent immobilier, marié et père de deux enfants, a participé à la disparition de Pia. Perturbé par la résurgence de son passé, il quitte son foyer et part de son côté à la recherche du coupable....

Le Silence, policier ou thriller, est un roman dont la lecture est agréable mais dont la conclusion m'a un peu troublée et laissée sur ma faim....

Ce roman policier garde des éléments classiques du genre : il y a trente trois ans, une jeune fille est morte. C'est à ce jour encore, un crime non élucidé. Et voilà que les choses se répètent! Une autre jeune fille, une autre bicyclette abandonnée et… un corps que l'on ne trouve pas encore. Voici de quoi remuer les souvenirs enfouis de plus d'un! de Timo Korvensuo d'abord, qui cherche à oublier son passé, mais aussi ceux de Ketola, jeune policier lors du premier meurtre. Kimmo Joentaa devra mener son enquête en eaux troubles…

Autant le dire tout de suite, la narration est très particulière. Sur les cinquante première pages, j'étais un peu décontenancée. le style y est alors presque télégraphique, froid, sans âme d'une certaine manière, et j'avais vraiment du mal à me raccrocher aux personnages. Impossible de les apprécier ou de les détester, d'ailleurs! Puis, le récit a évolué et je me suis rendue compte que je commençais à m'attacher à Kimmo Joentaa, que Korvensuo m'intriguait. du coup, j'ai compris avec un temps de retard que ce début dérangeant était un moyen de mimer la mise à distance qu'opérait le personnage pour se désolidariser de ce qu'il voyait, ou faisait. Une sorte de manière de se placer en étranger au monde. Intéressant donc pour la complexité psychologique du personnage! Ma lecture s'est ensuite poursuivie sans heurt.

L'intrigue est bien ficelée. Comme nous savons dès le début qui est l'assassin, tout l'enjeu est donc de savoir comment il sera démasqué et si la nouvelle disparition est bien de son fait. Je dois dire que, sur ce point là, l'auteur a su ménager le suspense. Nos espoirs et nos projections sont sans cesse déçus ! L'enquête récente prend des directions inattendues et l'ancienne m'a laissée un peu sur ma faim, mais j'en tairai la raison sinon, je vous gâcherai toute lecture du roman. Je dirai juste que c'est la première fois que je découvre une telle chute dans un récit policier, et qu'elle m'a laissé un petit goût d'inachevé, bien qu'elle soit tout à fait plausible.

Les personnages du roman sont par ailleurs bien campés, pleinement humains, mais, étonnamment, je n'ai pas eu de réel élan du coeur pour eux. Les familles des victimes sont présentées de manière complète, la déliquescence du couple face à la tragédie est suggérée par touches, le couple de Korvensuo montre bien que le jardin secret de chacun peut parfois être glaçant, Ketola et son fils Tapani forment un duo douloureux et intrigant, Kimmo Joentaa est touchant par sa détresse personnelle. Sans doute me faudra-t-il une autre plongée dans l'univers de Jan Costin Wagner pour me sentir plus proche de ces personnages.

Ainsi, le Silence est objectivement un bon roman policier. Des retournements de situation sont bien présents, l'intrigue avance, la chute déjoue nos attentes et la psyché des personnages est exploitée pour prendre tout son sens au sein de l'oeuvre. Mais je suis restée un peu en surface, faute d'avoir été vraiment conquise par un personnage et/ ou par la fin.
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Le silence, non pas l'absence de bruit, l'attente des événements qui vont se passer ... le silence, comme acte délibéré, ne pas parler, ne pas dire et ... naturellement son résultat ... tout garder pour soi, intérioriser, ne pas faire partager .... et bien sûr, il arrive un moment où ce n'est plus supportable.
Ce roman déroule une enquête policière banale pourrait on dire, deux disparitions au même endroit, avec trente ans d'écart.
Les policiers cherchent ... et cherchent .... et bien sûr ils vont finir par trouver une explication.
L'intérêt du roman ne se situe pas dans le déroulement de l'enquête mais beaucoup plus dans le ressenti avec ces personnages qui vivent, travaillent comme tout à chacun. Mais qui sont enfermés dans leurs cauchemars, le deuil pour certains, la difficulté à oublier le passé pour d'autres ... certains se heurtent tous les jours de leur vie à la différence de leur proche, ou à leur abscence.
C'est bien fait, bien écrit.
Me voici dans l'attente de ma prochaine découverte de cet auteur ... "l'hiver des lions" m'attend tranquillement dans mon mouton à lire !
À très bientôt Kimmo !