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EAN : 9782846360722
291 pages
L'Esprit des Péninsules (01/02/2005)
3.5/5   5 notes
Résumé :
"La postière qui reçoit et délivre les télégrammes fut la première à diagnostiquer avec une grande sûreté que cet homme se trouvait pris au piège.

Elle le sut la première fois qu'elle le vit et elle ne fut pas vraiment surprise quand son télégramme revint avec l'inscription Inconnu à cette adresse. Elle savait qu'il reviendrait et elle sentit qu'il n'y avait pas d'issue pour Joseph Erdman. Cette ville était son piège et il y était entré."

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Le 1e janvier 1938, un voyageur de commerce descend du train dans une petite ville slovène, c'est là qu'il a donné rendez-vous, pour affaire, à l'un de ses collègues. Mais le temps passe et le collègue n'arrive pas, il ne répond pas non plus aux télégrammes. Et voilà notre homme coincé dans cette petite ville, englué, dégringolant peu à peu, passant de la fréquentation de la petite bourgeoisie locale à la fréquentation des bouges des quartiers mal famés, buvant une mauvaise piquette avec des personnages peu recommandables.

En fait, je pourrais vous raconter toute l'intrigue sans vous gâcher le plaisir de la lecture, car en cette année 1938, en Slovénie, tout est inéluctable. Et c'est là tout le talent de Drago Jancar : on sait très bien où il nous emmène, on devine immédiatement qu'il va peu à peu détruire son personnage dans un environnement qui ne deviendra pas moins fou, mais c'est cette inéluctabilité qui rend le roman passionnant. C'est d'une efficacité redoutable. Il y a là Franz Kafka qui aurait télescopé Thomas Mann avec une concision déroutante et il y a quelques échappées vers l'avenir pour dire toute l'horreur qui viendra. L'auteur nous enjoint à ne s'attacher à aucun des personnages : ceux qui ne souffriront pas feront souffrir, ceux qui ne mourront pas tueront.

Drago Jancar fait partie de ces auteurs dont on se demande pourquoi ils sont si peu connus et si peu traduits en France alors qu'ils devraient être incontournables.
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Un homme d'affaires autrichien, Josef Erdmann, vient dans la ville de Maribor, pour y rencontrer son associé avant de faire avec lui un tour de ses clients de la région. Il a choisi ce point de rencontre, car sa famille a vécu dans cette ville, et d'anciens souvenirs liés à l'endroit le hantent. Mais l'associé ne vient pas comme prévu, malgré les télégrammes envoyés, et une étrange transformation se produit chez Josef, à laquelle la ville et ses habitants, ne sont pas étrangers. D'autant plus que la situation est trouble dans cette ville slovène, nous sommes en 1938 et l'histoire est en marche. Une aurore boréale semble annoncer les transformations à venir, dans la vie de Josef, comme dans ce coin du monde en général.

Un livre étrange, entre rêve et réalité. Nous suivons à la fois Josef, une partie du récit est d'ailleurs à la première personne, mais aussi les personnes qu'il croise dans son séjour à Maribor, le destin de certains d'entre eux, dans les quelques années à venir, qui seront des années tragiques, nous est parfois révélé, en quelques paragraphes ou pages, sobres, et du coup très fortes. Nous entrevoyons ainsi les événements liés à la guerre, nazisme, communisme, nationalismes divers, par le prisme de destinées individuelles, présentées d'une façon concise, sans pathos, mais par autant sans émotion. Mais une émotion retenue, ne cherchant pas l'effet facile ni l'apitoiement. Et en parallèle l'errance de Josef, fasciné, comme hypnotisé par cette ville qu'il n'arrive pas à quitter, alors que finalement il n'a rien à y faire. Un récit onirique, loin des lois du monde rationnel, qui elles s'appliquent aux autres personnages dont nous croisons le chemin. Un récit un peu à la manière de Musil, ou Thomas Mann dans La montagne magique, sans vouloir écraser Drago Jancar sous les comparaisons.

Un livre étonnant, dense et très fort par moments, même si j'ai trouvé que cela se délitait un peu vers la fin et que l'auteur n'arrivait pas à donner un fin digne des promesses qu'il avait fait naître dans la première partie de son récit.
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C est le deuxième livre que je lis de cet auteur.J ai beaucoup aimé cette histoire qui paraît bien étrange au demeurant
Un homme arrive dans une ville slovène pour y attendre son associé,On comprend vite qu il est plutôt à la recherche de lui-même, d ailleurs sa famille y a vécu avant 1919.Il part à la recherche de la réalité d un souvenir bien confus.Enfant sur les genoux de sa mère , il voulait attraper une boule bleue
Peu à peu, avec mystère et recherche dans ce passé nébuleux il comprend ce qu est cette boule bleue
Par ailleurs, il fait bcp de rencontres pendant qu il attend ce hypothétique associé.Il decouvre l amour avec Margeta mais il n arrive pas à la garder, voire il sera responsable en partie de sa mort
Recit haletant, magnifié par l episode du carnaval qui s apparente de façon fascinante à l univers de Bosch.
Et puis, il y a l aspect politique, denonciations, persécutions des minorités, ces nationalismes couvert , étouffés plus tard par Tito
Ce livre est fascinant mais il demande beaucoup d attention et de concentration
Un très beau souffle de lecture
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Il serait malhonnête de pas parler de ses déboires avec un écrivain qu'on vénère, n'est-ce pas? Alors voilà.

je n'ai rien compris à ce bouquin, mais alors rien, rien de rien, malgré mes efforts de retour en arrière et de persévérance.
Alors que les nazis rodent autour de cette petite ville frontalière où il a vécu son enfance, ... y revient pour rencontrer J... c'est à dire Jaroslaw, qui se fait attendre et ne vient jamais ni ne donne signe de vie , au moins dans les 150 premières pages que j'ai lues.
Il rôde, déambule, fuit sa solitude en frayant avec des bourgeois sans intérêt et des hommes-fantômes rebutants, discute ésotérisme, vit l'amour avec Marjeta, recherche désespérément l'église où dans son enfance l'avait attirée une boule bleue posée sur l'autel (et devise sur sa signification).
Ce roman de la vacuité est résolument absurde, étrange, sans sens - sans doute pour mieux marquer l'absurdité et l'absence de sens de cette menace d'occupation. Il y a un public pour ce genre de livre, je n'en suis pas. (Mais je me demande si un certain laisser-aller dans la traduction n'aggrave pas les choses).

je n'ai donc pas fini, peut-être les choses s'éclairent elle sur la fin du roman...
Mais poursuivre ce but incertain, dont, comme le héros, je subodore fort qu'il n'arrivera pas, est au dessus non pas de mes forces, mais de mes désirs. Même l'annonce de cette fameuse aurore boréale, dont à ma connaissance la Tchécoslovaquie n'est pas le lieu d'élection, ne m'a pas motivée. Exsangue, je suis.

je n'ai rapporté qu'une petite citation dans mon escarcelle, qui reflète assez bien mon état d'esprit.

"Je ne comprenais rien et ne comprenais pas non plus pourquoi je répondais à ses questions absolument incompréhensibles et insensées. Je sentais aussi que quelque chose s'embrouillait ici, provoquant un certain malentendu."
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Nous ne savons pas quoi dire de ces constatations scientifiques. Car nous avons beaucoup entendu parler des différentes sciences de l'homme. Beaucoup de sciences et beaucoup de scientifiques s'occupent de l'âme humaine, de son crâne et de tout le reste. Mais il semble que, à partir du moment où chez un homme tout se décompose et où tout s'effrite en lui comme ça s'est soudain effrité, même si ça n'était pas tout à fait inattendu chez Erdman, il ne faudrait pas le laisser aux mains des scientifiques, car avec leurs bonnes intentions, ils ne font rien pour empêcher la dégradation de son état."
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Est-ce que je vais entendre battre le cœur du petit enfant dans cette église ? Entendre les coups silencieux du cœur de l'enfant ému, voir ses yeux regarder le monde ? Peut-être alors, dans cette église, sortirai-je un instant du chaos, de la confusion qui engloutit et ronge ses murs de toute part.
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Le souvenir est l’allié complaisant des personnes âgées
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Vidéo de Drago Jancar
Drago Jancar - Six mois dans la vie de Ciril .Drago Jancar vous présente son ouvrage "Six mois dans la vie de Ciril". Parution le 25 août aux éditions Phébus. Rentrée littéraire 2016. Traduit par Andrée Lück-Gaye. Retrouvez le livre : Notes de Musique : Bach: Sonate pour violon seul No. 2, BWV 1003 & Partita pour violon. Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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