Dame de pics et femme de coeur

"La montagne m'a sûrement inoculé un peu de sa force, et je veux transmettre cette arme invisible à toutes les femmes et à tous les enfants qui sont passés par la maladie."
L'auteur de ces mots, Christine Janin, est une femme exceptionnelle.
Médecin et alpiniste, elle fut la première Française au sommet de l'Everest, et comporte bien d'autres réussites à son palmarès de grande dame de la montagne.

En 1994, elle fonde l'association "À chacun son Everest !" dont le but initial est d'aider des enfants ayant été atteints d'un cancer à reprendre pied de la meilleure façon possible dans la vie "normale".
Faisant un parallèle avec son expérience d'alpiniste, Christine Janin sait qu'atteindre le sommet (guérir) n'est pas tout, et que la redescente et le retour (l'après traitements) peuvent s'avérer aussi difficiles si ce n'est plus.
Elle met donc en place des stages au cours desquels les enfants reprennent confiance en eux, retrouvent leur joie de vivre, et leur âme d'enfant. Il ne s'agit pas de nier l'expérience douloureuse du cancer, mais de s'appuyer sur celle-ci pour repartir avec un nouvel élan.
En 2013, l'association ouvre ses portes aux femmes en rémission de cancer du sein. Ces dernières, lourdement touchées moralement et dans leur intégrité physique, se retrouvent un peu perdues, et la force du groupe va beaucoup leur apporter.

Christine Janin raconte la création de "À chacun son Everest !", les actions menées, ainsi que des anecdotes glanées lors de différents stages, avec des enfants ou avec des femmes.
Il en a fallu de la volonté et de l'énergie pour y arriver ! Faire face à de nombreuses difficultés, s'adapter, persévérer... mais quelle récompense de voir le bonheur dans les yeux des stagiaires, de les voir se transformer, et de sentir qu'ils sont prêts à poursuivre leur vie, porteurs d'une force nouvelle. Quelle joie d'avoir des nouvelles des années plus tard, et des témoignages bouleversants sur ce que l'association leur a apporté.

Ce livre n'est pas un ouvrage littéraire, il est écrit d'une façon simple, voire simpliste, mais son intérêt n'est pas là. Il réside dans son contenu et dans la personnalité de l'auteur, impressionnant petit bout de femme d'un mètre cinquante-sept, bourrée d'énergie, de passion, de ténacité, de volonté et de générosité.
Les récits des différents stages et les histoires des femmes ou des enfants sont touchants. Christine Janin fait des parallèles avec ce qu'elle a vécu en montagne et entremêle les narrations.
Les nombreuses photos débordent de joie et d'enthousiasme.

Le bandeau annonce "Un guide sur le chemin de la guérison !", c'est tout à fait cela, mais pas seulement pour les stagiaires reçus dans la belle maison de Chamonix : pour le lecteur aussi.
Cette lecture m'a insufflé une sacrée dose d'énergie, et l'envie de m'investir, dans cette association ou une autre. En tout cas, l'envie d'agir et de faire quelque chose.
Un livre qui a ce pouvoir, c'est formidable, non ?
Alors, bravo et merci à Christine Janin !
Un grand merci également à Babelio pour son opération Masse critique, ainsi qu'aux éditions Glénat pour ce livre tonique.

Je termine par une petite remarque à l'attention de l'éditeur.
Au bas de la page 18, en lisant "... a permis aux participant.e.s...", j'ai copieusement pesté. J'ai croisé les doigts pour que le reste du texte ne soit pas sur le même modèle : heureusement, cela n'a pas été le cas.
Je vous avoue que si le livre entier avait été écrit avec cette écriture improprement appelée "inclusive", je vous l'aurais renvoyé, avec un petit mot d'accompagnement dans lequel j'aurais dit que je m'étais engagée à lire un livre en français, et que je lisais là une langue qui n'en était pas. Désolée, merci.
L'écriture "inclusive" n'inclut rien, elle exclut plutôt : elle est illisible pour les dyslexiques, par exemple.
Elle ne suit pas les règles de la langue française, l'Académie la refuse.
Elle ne fait en rien avancer la cause des femmes.
Si vous voulez faire avancer cette cause, éditez des ouvrages de femmes pour les mettre en avant (c'est ce que vous avez fait avec ce titre), ou des ouvrages militants contre cette barbarie qu'est l'excision forcée des fillettes, à qui les ".e." n'apportent strictement rien.

Pour mes amis Babelio : nous sommes nombreux à refuser cette "écriture", nous devons agir concrètement contre, entre autres en le faisant clairement savoir aux éditeurs, sinon, elle s'imposera. Il ne suffit pas de pester dans son coin...
Ne laissons pas une minorité nous imposer cette horreur illisible et stupide.

J'ai toujours eu une grande admiration pour cette femme. Pour ses exploits, son don de elle-même pour les autres, son humilité, son sourire, sa gentillesse. Je l'ai croisé plusieurs fois par semaine il y a vingt ans. Et toujours à se préoccuper des autres : « Comment allez-vous ? Pas trop dur ? Pas trop froid ? ». J'ai toujours été étonnée qu'elle ne soit pas plus connu que ça en dehors de la Haute-Savoie. Elle est pourtant la première française à avoir gravi l'Everest. Elle a accueilli 4500 enfants en 26 ans dans l'association qu'elle a créé pour les enfants malades. Toujours avec « À chacun son Everest » depuis quelques années, elle reçoit les femmes atteintes d'un cancer et ce livre explique cette semaine de « stage ». Des témoignages très forts qui touchent. Alpiniste, médecin, écrivaine, le titre est bien choisi. On ressent quelques regrets dans le fait que la montagne est passée avant un enfant. Que de coups durs avec tous ces morts autour d'elle. Merci à Masse critique et aux éditions Glénat pour cet envoi. Enfin merci Madame Janin d'exister, vous êtes vraiment une grande dame ! ⭐️ ⭐️⭐️ ⭐️

J'ai lu cet ouvrage par le biais de l'opération Masses Critiques et grâce aux éditions Glénat. Je l'ai choisi sans vraiment lire le résumé, j'avais déjà entendu parler de A chacun son Everest, et je fais confiance à la collection orange pour sa qualité.
En lisant l'introduction de cette quatrième édition, j'ai eu un peu peur de tomber sur une liste d'exploits sportifs et humains, "je suis la meilleure et la plus forte, regardez un peu l'exemple !"
Ouf ! Christine Janin est entourée d'une bonne auteure, et le style par la suite s'améliore et gagne en fluidité par l'alternance d'exploits passés, mis en lien avec les activités d'une semaine type au sein de la maison Vallot, elles même rendus vivantes grâce à des témoignages, des anecdotes de femmes passants par là.
Le livre se lit donc vite, tout en retraçant efficacement le parcours de sa protagoniste et des gens qui l'entourent dans cette association dont l'ouvrage fait la promotion, A chacun son Everest, avec pour coeur de "métier" la lutte contre le cancer, l'aide à la rémission, l'accompagnement humain et affectif, la reconstruction de l'image et de l'estime de soi.
Une noble tâche.
Le créneau choisi a d'abord été les enfants, puis les femmes. Au sein d'un grand chalet de Chamonix, des groupes de personnes se laissent porter par des activités aussi diverses que le yoga, le qi gong, la marche, les raquettes, l'escalade.
Bon, nul besoin de critiquer le travail accomplit par cette association, c'est formidable, le livre transpire d'émotion.
Je regrette simplement la "spiritualité" qui en exsude aussi, et qui à mon sens est un peu en trop, mais qu'importe.

Comment faire quand on vient de subir différents traitements après un cancer pour se retrouver et recommencer une vie nouvelle ??
Tout simplement en venant au chalet a Chamonix, de Christine Janin, à chacun son Everest.
Cette femme formidable, médecin, n'a cessé de vouloir gravir les plus hauts sommets et quand elle redescend, c'est pour s'occuper de toutes ces femmes et ces enfants qui doivent remonter la pente qu'ils ont descendu si vite à cause d'une fichue maladie. Je sais de quoi je parle, car je suis moi-même en traitement depuis 11 ans, victime de métastases des suites d'un cancer du sein. Alors, ce documentaire m'a parlé. Je n'habite pas très loin, en Isère pour être exact, mais je n'avais jamais entendu parler de la possibilité d'aller dans ce centre. Yoga, discussion avec les mêmes questions auxquelles seules d'autres femmes touchées par cette maladie, peuvent répondre. Escalade, et montée sur le Mont Blanc, bref, pleins d'activités juste faites pour reprendre confiance en soi et se sentir femmes. Certaines après le séjour enlèvent leur perruque, d'autres s'autorisent enfin à pleurer alors que devant ses proches, sa famille surtout on ne montre que le sourire et le tout va bien, ne vous en faites pas pour moi, Refuser de dire qu'on a mal, qu'on est nauséeuse, juste pour ne pas effrayer ses enfants.
Je pourrai en parler des heures de ce mal être que nous cachons désespérément. Oui tout va bien pour nous car nous sommes vivants.
Tous n'ont pas cette chance malheureusement. Alors même une semaine dans ce joli chalet, permet de se requinquer pour partir du bon pied.
L'auteur fait le comparatif de ce combat, avec celui qu'elle a mené depuis qu'elle a commencé l'alpinisme, très jeune, et attirée par les défis, elle n'a de cesse de grimper toujours plus haut.
Bravo pour cette belle initiative Madame Christine Janin. Je n'ai pas quitté votre livre, il est toujours avec moi et je relis certains passages. Certes, je ne suis pas allée dans vos belles montagnes, mais l'envie est là, l'envie de partager mon expérience, de commenter les phrases surprenantes que j'ai pu entendre comme "ma mère l'a eu et elle en est morte". Et d'autres encore pires.
Merci donc à masse critique et aux éditions Glénat. J'ai déjà conseillé à des copines de l'acheter et je l'emmène lors de mes chimios. Très enthousiaste donc !!! Et pour finir, malgré quelques inconvénients, je vais bien, vraiment bien malgré trois rechutes surtout quand il n'y a pas de douleurs . Ce qui signifie qu'il ne faut jamais désespérer et qu'il faut s'accrocher en toutes circonstances. Et comme je dis toujours, "chaque jour de passé est un jour gagné".

Christine Janin est une alpiniste avec un parcours très étonnant, atypique dans le milieu montagnard, qu'elle nous décrit dans ce livre, qui est une autobiographie écrite en collaboration avec Anna Véronique El Baze.

J'avais découvert son parcours dans un beau livre, Everest l'impossible exploit, aux éditions Denoël (1991), qui raconte l'expédition du sprinter de l'Everest dans son projet de dormir au sommet, mais ait redécouvert la vie de cette femme hors du commun. Un parcours tout d'abord de montagnarde infatigable en parallèle avec son activité de médecin : elle est la première française au sommet d'un "plus de 8000 mètres", puis la première au sommet de l'Everest, la première à gravir les points culminants des continents (défi des 7 summits). La suite : la création d'une association, A chacun son Everest, qui a pour but à l'origine de permettre au enfants en rémission de cancer de retrouver la vie, et à partir de 2011 de s'occuper des femmes en rémission après un cancer du sein.
Le livre imbrique les deux aspects, autobiographique sur le parcours de Christine, et pratique sur le déroulement d'un stage encadrant sur une semaines des femmes très différentes réunies par leur maladie, qui tentent de se reconstruire. Elles vont donc découvrir le côté ressourçant de la montagne, au travers de nombreuses activités : méditation, escalade, randonnée raquette, randonnée, bains, yoga, échanges... On découvre ce programme raconté par Christine Janin, entrecoupé de nombreuses remarques ou développement sur le pourquoi de chaque activité, sur ses rencontres, sur l'association. J'ai trouvé cette construction du récit un peu difficile à suivre, les éléments du parcours biographique étant distillés par bribes, parfois répétés, et cela nuit parfois à la lecture.

Le livre reste fort dans son message, dans l'espoir qu'il donne et dont il se fait le témoin. L'énergie et la volonté de Christine Janin transpire à chaque chapitre, à chaque chapitre. le livre m'a beaucoup parlé, autant par les aspects montagnard, que par la maladie dont il est question. Et enfin pour la petite histoire car j'ai eu l'occasion de dormir dans cette maison Vallot qui abrite l'association, lors d'un stage UCPA la dernière année où la maison a hébergé cette vénérable institution.