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EAN : 9791095826637
386 pages
3E éditions (04/06/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur :

Des médecins puissamment animés par les passions humaines : amour, jalousie, jeu, argent, envie… Des médecins tueurs en série comme le Dr Holmes et les centaines de victimes de son château des tortures. Des médecins justiciers, fous, sadiques… Treize portraits de docteurs en médecine qui, oubliant leur serment d’Hippocrate, suppriment leurs patients, leurs relations, voire leurs confrères. Imaginatifs et cultivés, ils utili... >Voir plus
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Si le docteur Marcel Petiot, né en 1897 et guillotiné en 1946, est officiellement avec 24 meurtres, incontestablement, le champion dans la catégorie des médecins criminels, il n'est cependant pas le seul. Le scientifique (en physique nucléaire) Serge Janouin-Benanti en a trouvé 12 autres.

L'histoire du "Dr Satan" (le surnom de Petiot) m'étant relativement bien connue, j'étais surtout intéressé de faire la connaissance des autres toubibs meurtriers. Leur histoire c'est le Dr Petiot lui-même qui la rapporte, lors de son séjour dans la cellule n° 7, dans le célèbre quartier 7 des condamnés à mort de la prison de la Santé, au jeune et nouveau garde-chiourme Pierre, qui est étonné qu'un médecin puisse tuer.

Le médecin à ouvrir cette galerie macabre se nommait Edmond Couty de la Pommerais. Ce toubib au nom digne d'un bon vin français, avait empoisonné sa belle-mère et une maîtresse. Il fut guillotiné en 1864 et avait tout juste 34 ans. Sa méthode : l'utilisation de la digitaline qui provoque un arrêt cardiaque et est indétectable. L'autopsie a juste indiqué que sa maîtresse, Julie de Pauw, était morte en bonne santé. Peut-être y a-t-il eu plus que ces 2 victimes ? Qui sait ?

Le second toubib meurtrier était un Américain du Michigan, le Dr Hawley Harvey Crippen, pendu à Londres en 1910 pour avoir tué son épouse. Il avait 48 ans et le poison dont il s'était servi était de la scopolamine (comme le Buscopan suisse) à très forte dose. Sa femme, Cora Turner, était une artiste de music-hall qui aimait montrer ses jambes au public et trompait son Crippen outrageusement. Pas des raisons évidemment pour être trucidée à la scopolamine.

C'est de la strychnine qui a déterminé le sort du Dr William Palmer, un Anglais pendu en 1856 à Londres pour s'être défait de son pote, John Parsons Cook. Le Dr Palmer était un "joyeux drille" dépensier et gros joueur toujours endetté. Ses "créanciers eurent l'heureuse initiative de décéder les uns après les autres". Il aurait également zigouillé sa femme Ann et son frère Walter, ce qu'on n'a jamais pu prouver. Il en est de même de 4 nouveau-nés de sa 2e épouse. Tous ces morts, et probablement encore d'autres, avant ses 32 ans.

Le suivant avait même 5 ans de moins lorsqu'il fut exécuté à la prison de San Quentin, au nord de San Francisco. Théodore Durrant était d'origine canadienne (né à Toronto) et un obsédé sexuel qui a étranglé, violé et mutilé 2 jeunes filles : Blanche Lamont, 20 ans et Minnie Williams, 21 ans. Comme le corps de cette Minnie fut retrouvé au beffroi d'une église où il donnait parfois des cours, la presse l'a surnommé le "Démon du Beffroi"
Ce bonhomme avait une soeur, Maud Allan (1873-1956), une danseuse étoile qui a eu son heure de gloire pour son interprétation de "Salomé" dans la version d'Oscar Wilde, entre autres à Paris et Bruxelles.

Le 5e cas est l'histoire d'un grand amour, d'une passion en fait, entre Étienne-Prosper Bancal de Rochefort et Zélie Priolleau d'Angoulême. Un grand amour sans avenir, car Zélie est mariée et a une petite fille. Bancal, docteur à 22 ans, signe pour la marine et est envoyée au Sénégal. de retour en France au bout de 5 ans, en 1834, le duo se revoit et constate que leur passion n'a pas diminué, au contraire. Ils décident de faire comme les héros amoureux du roman "Indiana" de George Sand : mourir ensemble ! Mais, ils s'y prennent mal et finalement seule Zélie meurt. Bancal est accusé d'homicide, mais acquitté et repart au Sénégal où il meurt près de ses 70 ans.

Un autre jeune médecin et empoisonneur a été le Dr Edme-Samuel Castaing, né en 1796 à Alençon et vivant à Paris, rue d'Enfer, numéro 31. Guillotiné fin 1823, à 26 ans, pour avoir cause la mort de son voisin, Auguste Ballet, à l'acétone de morphine et qui n'a vraisemblablement pas été la seule victime.

Et cela en fait 6. Les 6 restants dont Petiot raconte au jeune gardien les faits et gestes sont des médecins tueurs en série : l'Écossais-Canadien Neill Cream (1850-1894) ; le Polonais Seweryn Klosowski, pseudo George Chapman (1865-1903) et l'Américain Henry Howard Holmes (1860-1896) avec son château de l'horreur à Chicago.
Il y a l'incroyable récit du Dr Pierre Bougrat (1889-1962) qui envoyé au bagne s'en échappa pour mourir des années plus tard comme bienfaiteur du peuple au Venezuela. Les docteurs Boisleux et La Jarrige, responsables de la mort d'une jeune femme lors d'une intervention chirurgicale en 1897. Et l'assassinat du Président de la République Paul Doumer par le toubib russe Pavel Gorguloff, le 6 mai 1932.

Vers la fin, il y a un fascinant exposé par le Dr Petiot sur son homologue et contemporain, le Dr Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline (1894-1961).

Un ouvrage sûrement pas évident, mais instructif et bien fait. le style particulier de Serge Janouin-Benanti, qui mélange le factuel à l'ironie et la dérision, fait que l'on continue à tourner les 383 pages jusqu'à l'ultime.

Je vais terminer sur une note un peu moins sombre, qui nous vient de Pierre Desproges : "Petiot n'est pas un médecin juif. Léon Schwartzenberg, si. D'ailleurs il n'y a aucun rapport entre Petiot et Schwartzenberg. Je veux dire que Schwartzenberg, lui, il fait pas exprès de tuer les gens."
Léon Schwartzenberg (1923-2003) a été un éminent cancérologue à Paris, très brièvement ministre de la Santé (9 jours en 1988) et presque 5 ans membre du Parlement européen (1989-1994), où j'ai eu l'honneur de le rencontrer. C'est lui qui a soigné Thierry le Luron, fin 1986, et qui sa soeur, Martine Simon-Le Luron, remercie chaleureusement dans la biographie de son frère.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
" Le Dr Petiot est jeune, au courant des dernières méthodes du progrès qui marche à pas de géant. C'est pourquoi les malades intelligents ont confiance en lui. Le Dr Petiot soigne, mais n'exploite pas ses malades.
Seuls les imbéciles ne se font pas soigner par le Dr Petiot ! "

Publicité du Dr Petiot, lors de son installation à Villeneuve-sur-Yonne en 1922.
(Le "Dr Satan", son surnom, sera guillotiné le 25 mai 1946 à Paris pour 24 meurtres.)

(page 173).
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