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Critique de GeorgesSmiley


Touché et ému ! Oui, touché par cette ballade new-yorkaise en compagnie de l'amitié, de la légèreté et de la jeunesse insouciante des cinq personnages de cette petite Odyssée qui passe aussi par Little Odessa (la parophonie fonctionnant également en Anglais, ce ne peut être un hasard). Emu aussi par la maladie, le malheur, le deuil qui vont les frapper par surprise. La gravité supplante soudain la légèreté, la mort tente de briser l'amour, l'amitié résiste.
Derrière le voyage et la ville, il y a une oeuvre forte, avec des personnages épais, sensibles, jusqu'au plus petit (le médecin comme on voudrait tant en croiser dans ces moments-là, l'exaspérante employée de la pharmacie). Certains commentaires ont évoqué un (trop) long roman, personnellement je n'ai pas vu le temps passer, peut-être parce que deux des thèmes principaux du roman (New York et la mort d'un être très cher après une longue maladie) me sont familiers et sont très finement traités.
Je ne suis pas New Yorkais, n'y ayant jamais passé que huit jours dont trois demi-journées consacrées à rêver et flâner au « MET ». Ce musée m'avait semblé, dès ma première visite, extraordinairement paradisiaque, plein de merveilles si étonnamment agencées et lumineusement exposées. Alors la scène bouleversante et terriblement cinématographique dans laquelle l'héroïne malade s'y promène, en compagnie de son ami Jacob, avant d'en sortir totalement épuisée fait forcément mouche. C'est un grand moment du livre. Je suis à nouveau sur les marches de l'entrée avec la foule, dans le grand hall, au milieu de l'immense verrière abritant le temple égyptien, ou dans la grande salle du moyen âge et je me revois, comme Jacob qui se montre radin en refusant de payer le tarif d'entrée officiel, utiliser le sésame « I pay what I whish* ». Ceux qui connaissent New York et qui ont déambulé à Battery Park ou au South Street Seaport apprécieront de retrouver ces lieux familiers ; pour les autres c'est une belle invitation au voyage y compris l'excursion dans les Hampton ou aux Cloisters que le frère aîné de la mariée choisit de visiter le jour de la cérémonie au risque de la rater.
Ceux qui ont perdu, comme moi, un être cher ne pourront, au fil du récit, que retrouver une partie émouvante de leurs parcours faits de craintes, d'espoirs et de déceptions. La douleur du deuil, les regrets, les souvenirs qui font mal, le besoin d'évoquer sans cesse le disparu, tous les tourments des amis sont finement dépeints pour (re)devenir ceux du lecteur.
Une fois le livre refermé, après ce brillant chaud-froid d'insouciance et de gravité, d'humour joyeux et de chagrin, il demeure une évidence : la véritable réussite de l'université (celle de nos amis se nomme Ithaca, bien entendu) est de créer des couples et des amis pour la vie.
*Je paie ce que je souhaite.
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