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EAN : 9782258104914
336 pages
Presses de la Cité (03/10/2013)
4.12/5   26 notes
Résumé :
Dans l'entre-deux-guerres, vers Quimper, l'initiation de Gwaz-Ru, jeune rural plein de convictions parti pour la ville.

Nicolas Scouarnec, alias Gwaz-Ru (« l'homme rouge »), a quitté sa campagne de Briec et la servitude du métier de journalier pour s'embaucher comme manoeuvre dans le bâtiment. A Quimper, il se syndique, fraye avec le Parti communiste, côtoie des nationalistes bretons, rencontre la femme de sa vie et fonde une famille nombreuse.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'auteur nous entraine sur ses terres bretonnes pour nous dresser un magnifique portrait d'homme.
Et cet homme c'est Nicolas Scouarnec, dit Gwaz-Ru « l'homme rouge » à cause de ses idées.
Il faut dire que Gwaz-Ru est né au tournant du XXème siècle, et il ne s'en est fallu que de quelques mois qu'il parte combattre dans les tranchées au début de l'hiver 1918.
Lui qui avait déjà des idées révolutionnaires et anticléricales dans cette terre de Bretagne imprégnée de foi religieuse va au début des années 20 après avoir été démobilisé, quitter sa campagne et sa triste condition de journalier grâce à un « recruteur » qui lui a en même temps donné une carte du parti communiste, un emploi de manoeuvre dans le bâtiment et un logement.
Mais Gwaz-Ru n'en fait réellement qu'à sa tête et il finira par rendre sa carte du parti à la veille de la Seconde Guerre non sans avoir dit à ses camarades ce qu'il pensait de Staline, de ses purges et de son pacte avec Hitler.
Gwaz-Ru qui a rencontré Tréphine avec qui il s'est marié juste avec deux amis comme témoins et surtout pas de curé, va bâtir une famille avec cette femme qui ne manque pas de dire ce qu'elle pense, mais qui surtout sait si bien canaliser son mari.
Ils traverseront tant bien que mal la période de l'entre-deux guerres, la guerre elle-même et la libération toujours veillant aussi bien l'un sur l'autre que sur leurs enfants, tout en ne comptant pas les heures de dur labeur sur la petite exploitation maraichère qu'ils ont repris.
Une belle évocation de ces hommes et femmes qui ont façonné ce quart de siècle depuis la fin de la Première Guerre Mondiale jusqu'à la fin de la Seconde.
Et une belle évocation de la Bretagne, de ses paysages, de ses traditions, de ses habitants et de sa langue que parle aussi bien Gwaz-Ru que la plupart des protagonistes.
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Hervé Jaouen commence cette histoire à la fin de la Première Guerre et la finit (provisoirement, car une suite est prévue) en 1944, à la libération de Quimper et des environs. Comme d'habitude avec lui, ses personnages sont forts, aux caractères bien trempés, totalement ancrés dans leur terre natale. Dire de Gwaz-Ru qu'il est têtu serait un pléonasme, il est Breton, ça devrait suffire pour connaître son entêtement, son côté obtus et rigide et indépendant. C'est un beau personnage, un patriarche qui ne s'en laisse pas compter, mais Hervé Jaouen n'en a pas fait un tyran : il règne sur sa maisonnée, c'est à la fois une réalité et une tromperie ; certes, il dirige, prend des décisions, mais Tréphine est omniprésente, et si dans certains romans ou films, on doit deviner que derrière l'Homme se cache la Femme, là Tréphine n'est absolument pas en retrait. L'auteur en fait une femme douce, travailleuse et aimante pour son mari et ses enfants, mais au caractère assuré et assumé qui ne se prive pas de dire à qui de droit ce qu'elle pense, ce que d'ailleurs Gwaz-Ru accepte et aime aussi chez elle.
Souvent chez Hervé Jaouen, je trouve des portraits jouissifs, ce roman ne fait pas exception
L'écriture est truculente, tout à fait adaptée au parler franc et direct des paysans de l'époque (enfin, ce que j'en imagine, puisque je n'étais point né), et si elle fait la part belle aux protagonistes, elle n'oublie pas de parler du pays, de la Bretagne, présente dans toutes les pages, à la fois par son paysage, par son climat et sa langue, le breton que parle une grande partie des intervenants, Gwaz-Ru en premier.
Pour être très franc, ce roman n'est pas mon préféré de l'auteur, le genre saga quand bien même il se passe en Bretagne n'est pas vraiment mon truc, je me suis même demandé plusieurs fois pourquoi je continuais à le lire, mais j'étais bien incapable de m'arrêter et même survoler comme je peux le faire parfois m'était difficile. Je n'ai donc point boudé mon plaisir et ai humé profondément l'air breton qui devait passer entre les pages, dans les mots de Gwaz-Ru et Tréphine et dans l'écriture d'Hervé Jaouen, toujours au diapason des histoires qu'il raconte avec talent.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Hervé Jaouen dresse avec talent le magnifique portrait d'un paysan hors normes, révolté contre les injustices, contestataire, grande gueule mais avant tout humaniste. Un personnage très attachant qui sait se faire respecter de tous. Un régal quand on est comme moi fan de l'auteur.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L’injustice était partout, elle sautait aux yeux de Gwaz-Ru, c’était comme si un maître des pensées pointait sur le tableau de la pourriture sociale un tison ardent à bout rouge, pour lui désigner les abcès à percer. Il n’y pouvait rien, c’était plus fort que lui, et peut-être aurait-il mieux valu qu’il soit aveugle, comme l’immense majorité des candides, contents de leur sort de moutons à tondre.
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Un nommé Fichou, une espèce de gnome, batracien binoclard mâtiné de pécari : une figure plate de crapaud, mais plantée d'un long et gros nez recourbé comme une trompe qui touchait sa lèvre supérieure. [...] Dans le civil, contrôleur des impôts, Fichou, de derrière ses culs de bouteille, fixait sur vous un regard de Méduse, vous écoutait parler... (p.117)
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Gwaz-Ru, lui, était entré en rébellion, d’instinct, sans doute comme d’autres rencontrent la foi. Prendre le meilleur du passé et oublier le reste, comme n’importe lequel des exploités consentants ? Ah nom de Dieu non ! Pourtant, lui aussi avait apprécié, sur le coup, les joies simples de son jeune âge. Grimper aux mâts de cocagne des hêtres et des chênes, dénicher les corneilles et les pies et revenir avec trois douzaines d’œufs que la mère mettrait sur les crêpes ; dans les nids, nouer un fil à la patte des pigeonneaux sauvages, revenir leur tordre le cou quand ils étaient prêts à s’envoler et les donner à la mère qui en faisait un repas de fête.
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Le but de la rivière est d'aller à la mer, à condition que personne ne la dévie. C'est comme la vie. La nôtre est devant nous, maintenant. Il ne faudra laisser personne la canaliser.
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Quand on est troufion, une ville n’est qu’un décor à l’extérieur de la caserne. Vous êtes autorisé à arpenter ses rues, à boire un coup dans ses bistrots, à taquiner ses filles, mais elle vous tient à distance. Si vous voulez la serrer d’un peu près, elle referme ses volets. Même si vous êtes un gars du pays, né dans les champs à une heure de marche de la caserne, l’uniforme vous transforme en épouvantail.
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Vidéo de Hervé Jaouen
Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.
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