Nous sommes au milieu du XIXème siècle, en Irlande. La famine dévaste le pays et les habitants souffrent de la tyrannie anglaise.
Des milliers d'irlandais choisissent d'émigrer mais les conditions de cette "déportation" sont épouvantables.
Ainsi le journaliste William Benson décide d'embarquer avec sa jeune protégée Josephine, orpheline.
Sur le bateau qui les emporte vers les Amériques, Josephine va cotoyer la misère, la maladie, la mort dans le plus grand des dénuements. Elle sera aussi confrontée à la cruauté et au mépris des plus nantis.
Elle va également connaître l'amour.
C'est un roman d'aventures qui transporte le lecteur ailleurs et autrefois, mais n'est-ce pas sans évoquer la détresse extrême de ceux qui fuient, encore aujourd'hui, au péril de leur vie?
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L'histoire de Joséphine et William qui, irlandais de fait ou de coeur, cherche à échapper à la misère ambiante pendant la "potatoe famine". le rêve américain, l'impossible combat des âmes irlandaises asservies par la perfide Albion, les landes brûlées du Connemara et l'odeur de tourbe. Tout y est.
Une belle histoire d'amour sur fond de Grande Famine en Irlande. de magnifiques descriptions de l'Irlande à l'agonie, une belle plume qui nous fait voyager.
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Des passages un peu longs mais l'histoire n'en reste pas moins touchante, choquante et les personnages attachants.
Une ombre en moins sur l'histoire des relations entre Irlandais et Anglais.
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Lu en 2003. Un roman historique bouleversant sur la Grande Famine en Irlande.
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L’attente est le plus subtil des supplices que les autorités infligent aux émigrants. Au dénuement, à la faim, au malheur, il faut ajouter le découragement. Le simple découragement. L’épice qui relève le plat qu’on ne leur sert pas, la pincée de sel qui avive les plaies. Qui devrait aviver les plaies. Or, le paradoxe de cette attente, c’est qu’au lieu de susciter de l’impatience elle engendre l’indifférence.
Certes, il ne faut pas fourrer tous les Anglais dans le même sac, dans la même panse bien remplie. En d’autres temps, lors d’autres famines, avant celle-ci nommée la Grande, l’église anglicane et des dames patronnesses ont organisé des soupes populaires, mais au lieu d’exiger un quelconque travail c’était la religion qu’on priait aimablement d’abjurer, malgré la loi d’émancipation et le droit de pratiquer le culte.
Là où elle était née, dans les basses terres du Mask, tout n'était que dureté, aspérités, terre parcheminée, vent incessant qui déroule à une vitesse folle des chevaux de frise blancs sur de eaux bleu de Prusse. Ici, tout n'était que clarté, beauté et sérénité. Voilà ce qui sépare les riches des pauvres, songea-t-elle : les premiers choisissent leur paysage, les seconds subissent la leur.
Depuis deux jours j'errais dans le comté Clare. J'étais parvenu dans le décor fantastique du Burren, ce grand désert de pierrailles où s'achèvent au bord de l'Atlantique ces terres desquelles les îles d'Aran se sont détachées. Les trois - du sud au nord : Inisheer, Inishmann et Inishmore - étaient ancrées au large, en face de moi. Elles me semblaient à portée de voix, j'ai appelé leurs habitants. Mes cris n'ont pas porté plus loin que le ressac. Je crois bien que j'étais près de la folie. Las de la vision de tous ces cadavres jonchant les bords des routes, j'avais désiré me retirer dans ce désert où je savais que vivaient très peu de gens.
Ceux qui ne meurent pas s’enfuient, comme les rats d’Hamelin suivaient le joueur de flûte ils emboîtent le pas aux fifres des Anglais, répondent à l’appel des tambours et se réunissent autour des intendants des landlords pour écouter bouche bée leurs promesses de payer la traversée vers les États-Unis ou le Canada.
Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.