Parce qu'à l'annonce d'une triste nouvelle, on repense à son passé, à son histoire, à ses souvenirs. Et de fait, j'ai eu l'envie, le besoin même, de replonger dans ma cuisine, sans dépendances. Ouvrir une bouteille de vin, un Chinon aux fruits rouges type prune, je crois qu'il aurait bien aimé un verre de Chinon, je ne sais pas pourquoi, c'est l'image qu'il me renvoie, ça ne se discute pas, ça se ressent, simplement, intérieurement, silencieusement, c'est comme le désir, la passion, l'Amour. Et le type, un passionné, je le crois, de théâtre déjà, de cinéma et d'amitié. Pas un bougon, ce n'est qu'un personnage, mais un être tendre qui boirait un verre de vin avec moi. Agnès, tu peux te joindre à nous.
Bref, du coup, j'ai sorti mon DVD de «
Cuisine et Dépendances », et j'ai souri, beaucoup, énormément, pendant quatre-vingt dix minutes. Et puis, je me suis rendu compte que j'avais un beau coffret avec le texte intégral de la pièce. Je crois que je ne l'avais jamais lu auparavant. L'occasion, je me jette dessus, comme quand on est sur un quai de gare, face à un train, et qu'on décide de monter dedans, juste pour voir un sourire. Parce que des sourires il y en a beaucoup qui fusent à l'ombre de la lune d'un soir. Et je prolonge donc ce plaisir de lire la pièce. Les dialogues font toujours mouche, j'ai les images qui restent gravées en moi, comme certains sourires.
J'ai encore passé un grand moment, un plaisir, un régal, aussi bon qu'un flan pâtissier ou qu'une panna cotta avec son petit coulis de mangue, aussi délicieux qu'un Chinon dans une cuisine sans dépendance ou qu'un Beaujolais aux abords d'un étang. C'est ça l'effet Bacri pour moi. du coup, je n'ai pas besoin de vous raconter l'histoire, tout le monde la connait, tout le monde l'a vécu. J'adore ce cynisme, cette mauvaise foi, ces comédiens, cette écriture… Tout simplement. J'adore les rapports humains, ses questionnements sur le couple, sur l'amitié, sur la société. Et c'est avec cette même simplicité que je me ressers un verre, dans les coulisses d'une cuisine. J'ouvre même un énorme paquet de pistaches.