Même s'il n'est pas rare que j'apprécie, voire beaucoup, les romans contemporains de cet auteur, j'ai encore pu trouver dans ce texte des raisons de mettre la barre très haute ! Cette histoire est un mirage, un trompe-l'oeil astucieux : deux histoires parallèles laissent supposer qu'elles vont se rejoindre en un point commun qui recule au fur et à mesure qu'on s'en approche. Dans le premier hémisphère, il s'agit de Yo et Tania, deux versants d'une vie commune dont je me suis demandée jusqu'à la fin si l'une était bien ce qu'elle semblait être... Dans l'autre, on plonge de la lumière à l'ombre, avec Marion qui veille dans un état d'affliction révoltée les derniers jours de mutisme de sa mère, recluse en elle même. Là aussi je me suis posée la question des non-dits, des vérités cachées derrière les apparences... et ces interrogations ne sont pas inopinées, au contraire, elles sont savamment amenées, orchestrées. La plume est toujours superbe : de la matière de deux existences de femmes assez transparentes, Andrea Japp parvient à entretenir l'illusion de destins exceptionnels et de pousser le lecteur à la suivre jusqu'au bout du rêve.
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