AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782911199318
251 pages
Editions Sulliver (02/07/1999)
4/5   12 notes
Résumé :
Certaines époques ont montré qu'elles croyaient fortement à la puissance de la pensée critique. Notre époque, au contraire, a tenu ses penseurs, non sans raison, pour des gens totalement inoffensifs. Parmi les rares personnes considérées comme tout à fait inacceptables, on trouve assurément Guy Debord. Pendant longtemps, c'est la police qui s'est intéressée à lui, plutôt que les milieux intellectuels. Lorsque, malgré toutes sortes d'obstacles, sa pensée a fini par s... >Voir plus
Que lire après Guy DebordVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La philosophie de Guy Debord a souvent été mal comprise. C'est vrai qu'elle est difficile à comprendre surtout quand on n'a pas suivi les tribulations de la philosophie de Karl Marx concernant sa conception de la marchandise, dans des cerveaux tels que Lukacs, Lefebvre, Kurz, Deleuze, Lefort, Semprun, etc. Pour celui qui n'a jamais lu les écrits du mouvement situationniste, le livre d'Anselm Jappe est une mine d'or, mais une mine à forer au ralenti pour bien comprendre de quoi il s'agit. le mieux est de repartir de Marx et de sa conception de la valeur d'usage et de la valeur d'échange. La valeur d'échange c'est l'argent. le travailleur vend son travail, il devient lui-même marchandise, il est dépossédé de sa liberté, du sens de son travail. Il devient spectateur de sa vie et le capitalisme soumet tout à l'abstraction de l'argent. C'est l'aliénation. La vie est subordonnée aux exigences économiques et à la consommation. "Le spectacle est une visualisation du lien abstrait que l'échange institue entre les hommes, de même que l'argent en était la matérialisation". Dans le spectacle l'homme (le prolétaire) est passif, il n'est pas acteur de sa propre vie, de son propre loisir. Il n'est pas créateur de sa vie quotidienne, seulement consommateur et cela dans tous les domaines. Marx avait déjà écrit : "l'économie politique est le reniement achevé de l'homme". Anselm Jappe explique bien en quoi Debord est le continuateur du jeune Marx philosophe.
Commenter  J’apprécie          20
L'essai retrace le parcours de Debord, de l'International Lettriste à l'International Situationniste qui prévoit le contenu - à défaut de la date - d'une possible révolution (1968) et explique la théorie de la société du spectacle comme succédant aux thèses de Marx et de Lukacs où l'aliénation de l'individu à une valeur abstraite créée par lui (marchandise et argent) atteint dans la société moderne un niveau d'abstraction supplémentaire : l'image par la médiation des relations humaines qui isole l'individu du monde et des autres.
Commenter  J’apprécie          00
Excellent
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
On aura compris qu’ici nous ne parlons pas d’économie au sens de « production matérielle », sans laquelle nulle société ne saurait bien sûr exister. Nous parlons d’une économie devenue indépendante qui soumet la vie humaine. C’est une conséquence de la victoire remportée par la marchandise à l’intérieur du mode de production.

Selon une formule de Marx, les relations sociales non seulement apparaissent, mais sont effectivement « des rapports de choses entre personnes et des rapports sociaux entre les choses ».

On comprend que la valeur n’est en aucune façon une catégorie « économique », mais une forme sociale totale qui cause elle-même une scission de la vie sociale en divers secteurs. L’« économie » n’est donc pas un secteur impérialiste qui a soumis les autres domaines de la société, comme la terminologie de Debord pourrait peut-être le faire penser, mais elle est constituée elle-même par la valeur.

Lukács nomme « réification » cet effet du fétichisme qui transforme les processus en choses.
Commenter  J’apprécie          00
Ce que l'individu peut vivre réellement dans son quotidien est étranger au temps officiel et reste incompris, puisqu'il ne dispose pas des instruments pour relier son vécu individuel au vécu collectif et lui donner une signification plus importante.
Commenter  J’apprécie          30
L'inconscient, tel qu'il se présente aujourd'hui, n'est pas du tout une source pure dont les exigences, si elles étaient satisfaites, conduiraient à la joie ou même à la révolution. Comme l'imaginaire, il est un produit historique, et son irrationalité n'est pas une instance originaire qu'il faut opposer au monde trop "rationnel", mais un réceptacle de toutes les oppressions du passé; l'idée initial de la psychanalyse n'était pas de justifier l'inconscient et le monde, mais de les critiquer.
Commenter  J’apprécie          10
On a effectivement pu assister à l'ouverture de voies nouvelles et à l'abandon des modes traditionnels, non pas pour délivrer la vie des individus de liens archaïques et étouffants, mais plutôt pour abattre tous les obstacles à la transformation totale du monde en marchandise.
Commenter  J’apprécie          20
L'art moderne a enregistré négativement la dissolution des formes de vie des communautés traditionnelles et de leurs modes de communication. Le choc par l'"incrompréhensabilité" se proposait de rendre évidente cette disparition.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : Théorie critiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}