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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais envie de chaleur, eh bien j'ai été servie ! Sous la chaleur caniculaire de l'été 1976, dans les Alpes de Haute-Provence, un drame se prépare. Ce drame couve depuis des années.
Je vais dire plutôt qu'une vengeance se prépare. Une vengeance machiavélique, qui ne sera pas sans conséquence sur l'esprit de ceux qui en sont les protagonistes.

« L'été meurtrier » est le seul roman de Japrisot que je n'avais pas lu. J'avais oublié combien j'aimais cet auteur, combien il entortille dans ses filets ses victimes que nous sommes, nous les lecteurs.
Il nous enserre, nous ensorcèle, pour semer en nous le soupçon et les pires pensées.
J'adore !

Et puis j'avais en tête Isabelle Adjani et Alain Souchon, Suzanne Flon aussi …
Je n'ai jamais vu le film, mais je savais qu'il existait, donc je suis allée voir la distribution. Et maintenant, j'ai une folle envie de le regarder, de détester Adjani sous ses airs de jeune fille capricieuse voulant le monde à ses pieds mais ô combien mal dans sa peau et malheureuse, d'Alain Souchon gentil, un peu benêt (quoique…), de Suzanne Flon fine psychologue. J'ai envie de m'énerver et de trépigner, de transpirer sous le soleil de plomb, d'être engluée dans cette ambiance à la fois crispante et pathétique.

Quel été !
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L'été meurtrier, un souvenir cinématographique qui trottine dés que j'attend Souchon, Adjani, et le bobine se rembobine. Lire le livre après le film, je n'aime pas trop en général, mais le temps a passé, le film s'est estompé, une envie qui était dans ma pal.
J'ai trouvé la plume de Japrisot toujours aussi délicieuse, et loin des autres auteurs du genre policier que je n'apprécie pas plus que ça.
Le film certes danse sous mes yeux durant la lecture, mais la lecture nous fait découvrir la profondeur du personnage d'Eliane, toute sa souffrance psychologique, toute la stratégie qu'elle a dû déployer pour arriver à ses fins. Et Pin-Pon qui se démène avec une équation à trois inconnues.
C'est une lecture splendide pour la plume, la construction du roman, la psychologie du personnage, le ton, l'ambiance, l'humour et l'amour.
J'ai adoré retrouvé Elle, et j'ai mieux compris sa folie galopante.
Le seul regret c'est de ne pas l'avoir lu plus tôt.
Maintenant, je n'ai qu'une envie : revoir le film avec ce que je sais et ce que l'on ne comprend pas toujours en filigrane de l'écran. Toute la subtilité de l'enjeu, la richesse du personnage, même si le film est très fidèle au livre, il y a forcément quelques petites choses qui nous échappent.
Un conseil si vous avez aimé le film, vous ne pourrez qu'adorer le livre, alors n'attendez plus.
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"L'été meurtrier" c'est avant tout pour moi un film que j'ai vu enfant à la télé et dont je ne me rappelle rien à part la présence d'Isabelle Adjani et d'Alain Souchon. Je suis donc parti à la découverte de ce livre sans rien connaître de ce qui m'attendait et je suis tombé sur un très bon roman, une très bonne histoire assez sombre aux accents violents mais émaillée d'amour et de passion.
Le personnage principal Eliane, multiple, fragile et forte à la fois, enfant et femme fatale est la colonne vertébrale du livre. Autour d'elle gravite de nombreuses autres personnes, très bien développées par l'auteur, qui apporte chacune leur part à l'intrigue.
Six parties racontées par quatre narrateurs. Quatre voix qui déroulent l'histoire sous un éclairage différent. Finalement, on s'aperçoit à la fin du livre qu'il n'y a que des victimes, la plupart détruites.
Un grand roman, une histoire passionnante, n'attendez pas plus pour le découvrir.
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Contrairement à beaucoup, je n'ai pas vu le film. Je ne suis pas très cinéphile. Ce fut donc une totale découverte pour moi. J'avoue ne même pas connaître l'histoire avant d'ouvrir le livre.
Quelle histoire ! La vengeance vous ronge, encore plus lorsqu'il s'agit de protéger ceux qu'on aime. Elle, manipulatrice, séductrice. On devine petit à petit qu'elle ne reculera devant rien pour aller au bout et peu importe qui Elle entraînera dedans.
J'ai beaucoup aimé la construction, faisant parler les personnages qui gravitent autour de cette vengeance, dévoilant les différents points de vue. le lecteur est plongé dans cette vie rustique et reculée de la campagne des années 70, les traditions, le regard des autres, la vie de famille, l'imperceptible modernité qui commence à montrer son nez.
Le style et la plume de l'auteur sont également des qualités incontestables de ce roman.
Beaucoup de choses très élogieuses ont déjà été dites et écrites sur ce chef-d'oeuvre, éloges que je partage. Je n'ajouterai donc rien de plus. Il ne reste plus qu'à regarder le film.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Cette année-là, Eliane, dite Elle, a choisi de savourer la sienne dans la chaleur de l'été. Son plan, elle l'a bien huilé; les protagonistes, elle les a choisis depuis longtemps. Elle veut qu'ils souffrent, tous autant qu'ils sont. Pour racheter le passé, pour retrouver l'innocence de l'enfance, pour qu'arrivent à nouveau des jours heureux. La mécanique est en marche, Florimond, dit Pin-Pon, est le premier domino à faire tomber...

Diablement efficace, le roman de Sébastien Japrisot donne la parole à certains acteurs de la tragédie qui s'est jouée cet été là. Si on sent d'emblée que Pin-pon s'adresse à quelqu'un, on imagine plutôt Eliane se parler à elle-même. Pour accentuer la crédibilité, chaque personnage, et donc chacune des parties qui lui est consacrée, a son propre style: un peu naïf et premier degré pour Pin-pon, assez décousu et chaotique pour Eliane. Deux autres personnages interviendront, apportant un éclairage sur un petit bout du récit.
Il faut donc se faire au style de l'auteur, qui intègre les dialogues à la prose uniquement quand c'est bien nécessaire. Ce qui donne un récit assez dense, qui fourmille d'informations diverses et variées, alterne les points de vue sur quelques événements identiques et qui se lit presque d'une traite, en retenant son souffle. Au lecteur de tenter de faire les connexions et de reconstruire ce qu'il s'est passé cet été là. Ce ne sera que dans les toutes dernières pages que la lumière se fera, mettant à plat toutes les dimensions de la tragédie.

Comme on est dans la tête des personnages, il est assez simple d'entrer en empathie avec eux. Et ce n'est pas parce qu'on parle d'empathie qu'on est obligé de les aimer. D'ailleurs, je n'en ai aimé aucun à part la tante sourde que j'ai trouvé touchante. Et c'est ça le génie de l'écrivain qui parvient à vous faire accrocher à un bouquin, vouloir à tout prix connaître le sort de personnages que vous n'aimez pas, que vous trouvez limite sordides. L'intrigue est poisseuse, collante comme la transpiration des étés chauds, entêtante comme les mouches qui bourdonnent au-dessus des assiettes sales, étouffante comme ces journées oubliées de la brise,... on espère la fin, pour enfin respirer, prendre une goulée d'air, et on aura juste la respiration coupée.
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J'ai découvert L'été meurtrier grâce au film de Jean Becker avec Isabelle Adjani. J'ai étonnamment aimé ce film, moi qui suis allergique au cinéma de Jean Becker (rendons grâce, j'aime aussi Elisa).

C'est tout naturellement que j'ai eu envie de découvrir le livre de Sébastien Japrisot. J'ai été surprise de découvrir à quel point l'adaptation cinématographique est fidèle au bouquin. Pendant toute ma lecture, j'ai eu les images du film devant les yeux.

J'ai aimé le style efficace de Sébastien Japrisot et, même si je connaissais la trame, je n'en ai pas moins était choquée tant les descriptions sont percutantes.
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• « ʟ'éᴛé ᴍᴇᴜʀᴛʀɪᴇʀ » ᴅᴇ séʙᴀsᴛɪᴇɴ ᴊᴀᴘʀɪsᴏᴛ, ᴘᴜʙʟɪé ᴄʜᴇᴢ ғᴏʟɪᴏ.

• Je connaissais vaguement ce livre grâce à son adaptation filmique ayant pour vedettes Isabelle Adjani et Alain Souchon. Je n'ai jamais vu ce film, mais il est l'un, si ce n'est le film préféré de ma mère. Lorsque j'ai fouillé la bibliographie de Sébastien Japrisot, il me semblait évident de choisir ce livre.

• Livre lu dans le cadre du "Challenge Solidaire 2023" de Babelio.

[𝐋𝐞 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞]

• Malgré la passion dévorante de ma petite maman pour cette histoire, elle a dû regarder ce film plus d'une bonne vingtaine de fois, j'ai eu la chance de ne pas connaître une grande partie de celle-ci. J'avais une idée de ce qui était arrivé à "Eva Braun" (C'est un surnom, pas la vraie, évidemment.), et d'un coup de fusil vers la conclusion du long-métrage, mais mes connaissances s'arrêtaient là. C'est donc avec incrédulité que j'ai découvert cette histoire de petit village, mais surtout son dénouement final qui est tout bonnement à couper le souffle.

• le style de l'auteur m'a donné du fil à retordre au départ, avec le récit de son Pin-Pon au ton monocorde et ronflant (c'est de cette façon que je l'ai ressenti au départ en tout cas.) et son discours qui va, on ne sait trop où, contenant en apparence de nombreuses digressions. Et puis, arrive le second chapitre et ceux qui le suivront, offrant un intérêt plus fort au récit. Elle nous raconte à sa manière, crue et franche, ce qui se trame dans sa petite tête et notamment ce qui l'a poussée à se rapprocher de ce grand nigaud de Florimond. Elle, c'est d'ailleurs par ce nom qu'elle va tout du long se qualifier, est fascinante dans sa façon de réfléchir et d'exécuter ses actions. Japrisot a un talent incroyable pour nous raconter une histoire à l'aide de ses personnages atypique et assez peu amène à l'empathie (au départ tout du moins.). le chapitre raconté du point de vue de la tante Cognata est lui aussi très réussi, et apporte une certaine fraîcheur avec ce personnage bienveillant et chaleureux.

• de nombreux détails fourmillent entres les pages de ce roman, tout est fait dans la finesse malgré ce ton nonchalant et cette narration qui n'en laisse rien paraître. Lorsque l'on referme ce livre et que l'on se pose à la réflexion, les scènes et les mots nous reviennent en tête avec une vision très différente.. Et c'est tout simplement époustouflant. Ces personnages presque antipathiques et vulgaires dans leur façon de s'exprimer deviennent peu à peu attachants tant, leur aventure est déchirante, leur relation si forte sous les faux-semblants. le changement radical de comportement d'Éliane et son Florimond dans le dernier chapitre tant à penser différemment de Celle-là.

• Mais surtout, et je le disais plus haut, c'est dans son dénouement final que l'oeuvre de l'écrivain est si marquante. Pin-Pon le dit lui-même, il nous avait donné tous les indices pour comprendre ce qui allait se dérouler, tout était sous nos yeux d'une certaine façon. Toute cette histoire et ses péripéties nombreuses, une histoire de couple qui ne dure qu'un été en réalité, offre un moment poignant et révélateur, c'est pour moi une véritable découverte sur le plan littéraire.

[𝐔𝐧 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭 𝐦𝐨𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐬𝐨𝐧 𝐚𝐝𝐚𝐩𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐢𝐧é𝐦𝐚𝐭𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐢𝐪𝐮𝐞]

• Je sors du visionnage du film, le lendemain de la lecture du roman, et pour être très franc.. J'ai été déçu. J'ai eu du mal à accrocher, que ce soit au niveau du jeu d'acteur de certains personnages, des intrigues légèrement modifiées du roman, de la mise en scène parfois étrange.. Isabelle Adjani est par contre pas mal dans le rôle, et puis, quelle beauté franchement ! D'autres acteurs comme Michel Galabru ont une véritable présence (Bon pour cet acteur, le doute n'était franchement pas permis !), et donne de l'entrain à l'histoire.
Le visionnage m'a au moins rappelé des passages que j'avais oubliés, et qui donnent un autre sens, encore plus fort, aux mots utilisés par l'auteur du roman.. Notamment le passage entre Éliane et la vieille tante Cognata au sujet de sa perte de mémoire..

[𝐋𝐚 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧]

• Une histoire estivale que je découvre en plein hiver (que voulez-vous j'ai toujours été en décalage avec mon présent) avec un véritable entrain. Un livre que je pourrais qualifier de coup de coeur tant il marquera mes souvenirs de lecteur.

𝘑𝘦 𝘮𝘦 𝘴𝘰𝘶𝘷𝘪𝘦𝘯𝘴 𝘲𝘶𝘦 𝘮𝘢 𝘮è𝘳𝘦 𝘮'𝘢𝘷𝘢𝘪𝘵 𝘥𝘦𝘮𝘢𝘯𝘥é 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘱𝘦𝘯𝘴𝘢𝘪𝘴 𝘥𝘶 𝘭𝘪𝘷𝘳𝘦 𝘱𝘦𝘯𝘥𝘢𝘯𝘵 𝘮𝘢 𝘭𝘦𝘤𝘵𝘶𝘳𝘦 (𝘫𝘦 𝘥𝘦𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘦𝘯 ê𝘵𝘳𝘦 à 120 𝘱𝘢𝘨𝘦𝘴 𝘦𝘯𝘷𝘪𝘳𝘰𝘯, 𝘫𝘦 𝘯𝘦 𝘴𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘭𝘶𝘴.). 𝘑𝘦 𝘭𝘶𝘪 𝘢𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘳é𝘱𝘰𝘯𝘥𝘶 𝘲𝘶𝘦 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭'𝘪𝘯𝘴𝘵𝘢𝘯𝘵, 𝘫𝘦 𝘯𝘦 𝘴𝘢𝘷𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘢𝘴 𝘵𝘳𝘰𝘱 𝘲𝘶𝘰𝘪 𝘦𝘯 𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦𝘳, 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘪 é𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘷𝘳𝘢𝘪. 𝘌𝘯𝘴𝘶𝘪𝘵𝘦, 𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘮'𝘢 𝘳𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥é 𝘦𝘵 𝘮'𝘢 𝘥𝘪𝘵 : « 𝘊'𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘣𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘩𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦, 𝘩𝘦𝘪𝘯 ! ». 𝘑'𝘢𝘪 𝘩𝘢𝘶𝘴𝘴é 𝘭'é𝘱𝘢𝘶𝘭𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘶𝘪 𝘢𝘪 𝘳é𝘱𝘰𝘯𝘥𝘶 𝘲𝘶𝘦 𝘤'é𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘵𝘳𝘪𝘴𝘵𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘣𝘦𝘢𝘶 𝘦𝘯 𝘧𝘢î𝘵𝘦𝘴. 𝘔𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦𝘯𝘢𝘯𝘵, 𝘲𝘶𝘦 𝘫'𝘢𝘪 𝘵𝘦𝘳𝘮𝘪𝘯é 𝘥𝘦 𝘭𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘦 𝘭𝘪𝘷𝘳𝘦, 𝘫𝘦 𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦 𝘥𝘪𝘧𝘧é𝘳𝘦𝘮𝘮𝘦𝘯𝘵.
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Très bon thriller que je mets sans hésiter sur le plan des classiques. le film qui en a été tiré par Jean Becker en 1983 (six ans après la sortie du roman) a scrupuleusement respecté le scénario et la richesse des personnages, mais a su se préserver d'un suivisme poussif.
J'ai bien retrouvé dans l'un et l'autre l'atmosphère des années 1970 en province : les relations familiales, villageoises, le respect du travail de la terre ; l'importance des bars, des ateliers de mécanique automobile, des bals itinérants et de l'unique ciné, les quatre piliers de l'animation des bourgs ruraux ; le prestige du sport en amateur mais sérieux ; l'adulation pour les stars (Eddy Mercks, Marilyn Monroe), l'amour des belles cylindrées, la liberté entre garçons et filles, teintée du machisme "soft" de l'époque : on sent que la contraception est passée par là, on ne surveille plus les filles comme avant, même si les structures sociales sont encore très traditionnelles.
Les personnages ont de l'étoffe : ils s'expriment à tour de rôle dans un style à chaque fois différent, sans trop en dire, ce qui en rend la lecture haletante.
Ce roman illustre un drame antique : la déesse de la vengeance, c'est "Elle" (Eliane), jeune femme fragile à personnalité borderline, mais surtout héroïne aveugle qui détruit tout sur sa route, et dont le destin se déploie dans une spirale inexorable. Cette vengeresse est aussi une victime qui s'offre sur l'autel du sacrifice.
Et cela finira mal, comme dans toutes les tragédies grecques.
Mais en attendant on aura aimé, souffert, vécu. Et d'autres victimes expiatoires seront offertes aux dieux qui ont toujours soif.
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C'est un roman qui fait honneur à la littérature noire.
Style, vocabulaire, personnages, construction, sentiments, tout y est magnifié.
Le film avait été adapté par l'auteur et eu beaucoup de succès. Je l'ai revu dans la foulée de ma lecture, il est vrai qu'il suit bien le roman même si, bien sûr, la fin a été quelque peu modifiée.
Comme souvent, néanmoins, le roman reste plus riche est à découvrir absolument.
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Japrisot Sébastien (pseud. De Jean-Baptiste Rossi, 1931-2003) - "L’été meurtrier" – Denoël-Folio, 1998 (ISBN 2-07-040654-7)
Première publication en 1977

Ce roman est incontestablement une réussite remarquable, bien au-delà du seul genre roman policier, même s’il convient ici de souligner l’incroyable virtuosité de cet auteur en matière de menée d’intrigues complexes entremêlées sans pour autant que le lecteur s’y perde.
Le procédé consistant à changer de personnage narrateur dans les différentes parties est également bien vu, même s’il a depuis été utilisé peut-être trop souvent par d’autres.
Ce qui cependant fait la qualité hors de l’ordinaire de ce roman, c’est son épaisseur en histoire des personnages. Je salue toujours les auteurs français capables d’écrire sans balourdise ni sottise sur les réalités germaniques, et c’est ici le cas, avec ce personnage de la mère de l’héroïne, "finement" surnommée "Eva Braun" par les villageois, alors qu’elle n’est pas allemande mais autrichienne, "mais les français ne font pas la différence", ainsi que son mari, le bon français qui l’a ramenée dans son village des Alpes, près de Digne, lui-même victime de base de cette sale guerre 1939-1945.
Curieusement, dans ce roman pourtant bien plus violent, on retrouve des échos de ce même monde des environs de Digne mis en scène dans les romans de Pierre Magnan, jusqu’au père (du personnage masculin) d’origine italienne, qui a ramené dans ces montagnes pentues, son piano mécanique avec lequel il mendiait sa vie.

Le plus intéressant, le cœur de ce récit, reste la représentation non pas d’un viol (ce que nos chers auteurs et autoresses d’aujourd’hui font avec tant et tant de complaisance) mais des conséquences d’un viol sur l’enfant né de cette violence : l’auteur traite ce sujet avec toute la pudeur mais aussi toute la vérité et l’honnêteté exigées par un tel sujet.

Un grand roman, qui me fait penser à «Une part de ciel» de Claudie Gallay, pour lequel je professe également une grande admiration.
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