Avec les chiens

e viens de terminer Avec les chiens d'Antoine Jaquier que j'ai rencontré au salon du polar de Lausan'noir, premier salon du polar de Suisse romande. Je ne connaissais pas Antoine Jaquier, je l'ai découvert grâce à Valérie du blog sangpages. Et wahou la claque. Livré très dur. Je le termine avec les yeux remplis de larmes. En étant maman, me suis mise à la place des parents, me suis projeté en me disant et si c'était à mon enfant que ça arrivait que ferais-je? Comme une envie d'hurler contre la justice française! Comment peut-on libérer un meurtrier d'enfant au bout de 13 ans? Ce livre soulève pleins d'interrogations!!
Un livre qui triture le bide, qui donne envie de vomir ! Je suis maman de deux tits bouts de presque 4 ans et un de 2 mois et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à eux durant la lecture de ce livre.
Malgré le fait qu'il soit dur, il est tellement bien écrit que l'on ne peut pas le lâcher. Bref pour moi un coup de coeur et un auteur que je suivrai encore et encore ! Je vous le recommande, foncez, vous ne sortirez pas indemne.

"Avec les chiens" est un de ces livres qui fait mal...je suis un peu maso et j'aime quand ça fait mal...mais là, ça fait vraiment mal...très mal...
Antoine Jaquier a une plume absolument magnifique, très aboutie.
Son style est vif, piquant, efficace.
Il ne va pas avec le dos de la cuillère et je dirai même: âme sensible s'abstenir. Certaines scènes sont d'une indicible cruauté. Il décrit l'impossible. Il écrit la réalité telle quelle est, sans fioriture, sans cacher la merde au chat. Juste telle que...
Il décrit ce qui nous fait peur à tous, il touche à nos enfants, il touche à la problématique de l'incarcération des tueurs d'enfants et de leur mise en liberté conditionnelle quelques années après pour bonne conduite. Il décrit ce qu'il y a de pire dans les moindres détails et le fait avec maestria !
Chaque victime prend la parole; Julien le survivant, Patrick le père de Guillaume, Jésus le père de Daniel et bien sûr Michel, le père de Grégory. Chaque victime nous mets face à ce que l'on pourrait appeler "un effet papillon" mais surtout chacune nous met face à des questions qui restent là en suspens une fois la dernière page tournée...ça parait si simple quand on y pense comme ça...et pourtant...

- Que ferait-on devant l'assassin de son enfant ?
- Est-il vraiment possible de passer de la pensée à l'acte ?
- Qui n'aurait pas dit devant l'assassin de son enfant "Je vais te buter" ?
- Qui en est vraiment capable ?
- Peut-on admirer ou même être subjugué par l'assassin de son propre enfant
- Existe-t-il quelque chose de similaire au syndrome de Stockholm en regard au meurtrier de son propre enfant ?

Ce livre m'a, bien entendu, beaucoup fait penser aux "7 jours du Talion" de Patrick Senécal dont la trame traîne dans les même abysses...
Chapeau bas Monsieur Jaquier 🙂
Une chose est sûre, aucun de ses livres ne restera désormais plusieurs mois sur ma pile, je le jure !
Et vous, vous n'avez qu'une chose à faire....

"Mon rôle est de leur faire croire que je ne vais pas récidiver et le leur est de voir que je mens. C'est le jeu, c'est comme ça."
Lien : http://www.sangpages.com/201..

Frustration car cela aurait pu être un grand livre. Mais des raccourcis dans la trame entravent le réalisme... Or, c'est bien d'authenticité qu'un tel récit se réclame. Il est notamment difficile à croire qu'un père ayant perdu son enfant s'acoquine si vite avec son bourreau. On regrette que le roman ne soit guère plus fourni. Les personnages auraient pu être beaucoup plus aboutis. Il n'en demeure pas moins que c'est un livre difficile à lâcher et original.

Du trash pour du trash, des situations improbables et des personnages caricaturaux. Dommage.

L'auteur pose de douloureuses questions sur le lien entretenu entre bourreau et victime. Quelle justice pour ces hommes d'une intelligence extrême, fins psychologues et "spécialistes" de la nature humaine,sommes-nous en droit de les libérer pour bonne conduite? Ce roman glace les sangs. le style tranche dans le vif, cru, allant droit au but.